Cette semaine, de manière différente et à partir d’une lunette spécifique, on m’a demandé à plusieurs reprises qui est la femme vintage.
Josée Blanchette http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/285715/de-vintage-a-epanouies s’est d’abord demandée si la quadragénaire était concernée. Isabelle Maréchal a posé la question en réunissant à son micro une quadra (elle), une quinqua (Nathalie Gascon) et une sexygénaire (moi). Sophie Faucher, dans La fosse aux lionne, http://www.radio-canada.ca/emissions/la_fosse_aux_lionnes/2009-2010/ a remis la table autour de cette question, auprès de ses lionnes, jeunes et un peu moins jeunes…
§ L’âge
La femme vintage est celle qui a traversé le tournant d’une décennie subversive et tabouisée ( par elle-même ou par la société). Dans certains cas, elle est dans la quarantaine. Le plus souvent la femme vintage a déjà franchi le cap de la cinquantaine. Elle a donc entre 50 ans e t +
§ L’état
La femme vintage « pure », si je peux m’exprimer ainsi, est celle qui , comme un tailleur authentique des années 60’ n’a pas été retouchée. Elle est d’origine. Après ébranlement, doutes et bouleversements, elle n’a plus honte de ses rides et du passage du temps : elle s’en glorifie et donne son corps et son visage, éclaboussés de temps, à lire. Sans traficotage.
À un premier degré, on peut dire qu’en mûrissant, on est, soit vintage ( état d’origine) soit avatar ( post-fabriquée). À un second degré, le regard se nuance. Je pense qu’on peut être de tendance ou de philosophie vintage. C’est-à-dire qu’on peut avoir triché un peu, cédé momentanément aux diktats de la « jeunesse obligée » en recourant à des subterfuges « embellissants » ou « correcteurs » tout en se réclamant du vintage. À partir du moment où on résiste à se laisser imposer, de force, un modèle unique de beauté; à partir du moment où on décide de ne pas se laisser prendre dans le miroir aux alouettes des transformations esthétiques qui font des promesses jamais tenues; à partir du moment où on cesse de faire l’autruche derrière le paravent d’une pseudo liberté intériorisée à coup de matraques, on se range du côté du vintage.
Ce sont des choix politiques. Comme être de droite, de gauche ou de centre. On pourrait cristalliser la métaphore en évoquant que la femme vintage est de gauche. L’aspirante vintage de centre et l’avatar de droite… C’est une métaphore. J
P.- s. : attention, être un avatar délibéré est une chose. Et cela peut être aussi un choix politique. Il y a aussi des avatars-victimes, charriés par la vague, prises dans la dérive…