Affaire Strauss-Kahn
Mercredi le 25, le journal La Presse publiait dans ses pages Forum ma lettre à Anne Sinclair intitulée: Anne qui serez-vous? Dans l'édition de ce vendredi 27, une réplique de M Mansion est titrée Une leçon d'amour. Sachant que La Presse ne publie pas deux textes d'une même personne sur le même sujet, je lui réponds ici.
Monsieur Mansion,
Merci d'avoir répondu, par l'entremise du journal La presse, à l'opinion que j'y ai publiée et qui, de toute évidence, vous a piqué au vif. Pour ce qui est de mon "ignorance de l'amour", je vous confie d'emblée que je prends quelques minutes d'un merveilleux séjour à Paris, avec l’homme que j’aime depuis de nombreuses années, pour vous répondre brièvement. Je vous suggère de lire aussi, histoire de déblatérer en connaissance de cause, Le sexe en mal d'amour- De la révolution sexuelle à la régression érotique, un des essais les plus significatifs sur la foi en l'amour, écrit par votre "humble servante".
Vous méprisez la profession de sexologue en la réduisant, dans votre réplique, à "l’analyse à la loupe du pénis". Cela m'a attristée car, ce faisant, soit vous faites preuve d’une indicible ignorance, soit vous chaussez vos testicules comme lunettes de lecture de mes propos. Peut-être les deux.
Si cela peut calmer votre peur de la sexologie, du féminisme et comme vous le dites de tous les mots en "isme", sachez a) que j’ai aussi fait des études supérieures en sciences sociales et en philosophe et b) que je me glorifie de me réclamer du féminisme que je perçois comme un Humanisme.
Je n’ai jamais sous-estimé l’amour d’Anne Sinclair, comme d’autres l’ont fait, sous prétexte qu’il ne serait qu’intérêt et opportunisme carriéristes. Je ne l'ai pas non plus auréolé, comme vous le faites. Il y a que, contrairement à vous, l’amour bafoué, trahi, piétiné ne me transporte ni ne m'érotise. Encore moins l’amour sacrificiel qui conduit les femmes, croyez mon expérience professionnelle, à la détestation d’elles-même.
Vous parlez d'amour, de l'amour, de celui, grandiose, d'Anne Sinclair… Voyez vous Monsieur Mansion, si vous m’aviez parlé de l’amour de Dominique Strauss-Kahn, vous auriez pu me toucher. Pas une seule allusion dans votre longue réplique à mon propos. Dois-je comprendre que vous étiez incapable de défendre le sentiment amoureux de celui qui trompe et bafoue la femme qui l’aime au point de se retrouver accusé d’agressions sexuelles d’une femme de chambre?
À moins que vous ne croyiez que l’amour soit un sentiment strictement réservé aux femmes…
Quoi qu'il en soit, pas un traître mot sur la capacité d’amour de Dominique Strauss-Kahn dans votre éloge de l'amour.
Éloquent, indeed!