jocelyne robert

Vous vous demandez si vous êtes devant un film porno ou érotique? Si le mec éjacule dans le visage, sur les seins, dans le chignon ou entre les orteils de sa partenaire, c'est du porno. C'est un trait caractéristique retrouvé dans 99 % des productions pornographiques: la signature éjaculatoire. Elle doit être bien visible, comme une griffe sur un produit. Le maître "marque" son objet, fait sa trace sur son territoire. 

Le 3X  est prévisible. C’est l’univers de la technique, de la répétition et d’une sacro-sainte mécanique bien huilée,  triste comme un jour de corvée. À l’inverse, l’érotisme est sans succès ou échec puisqu’il n’a d’autre finalité que de festoyer et de célébrer. On ne pourrait d’ailleurs parler ni de prouesses ni de revers sexuels si la sexualité humaine n’était pas gouvernée par l’obsession de la performance.

Dans la pornographie, l’aboutissement (éjaculation du mâle et hurlement de la femelle) occupe toute la place. Comme un détail obèse. Dans l’érotisme, l’orgasme participe d’un parcours, il peut être silencieux. Comment expliquer l’omniprésence porno et le vide érotique de nos sociétés? Eros est chronophage : il se plaît dans l’attente et la durée, il invite à perdre pied sans se précipiter pour le prendre, son pied.  La pornographie fabrique de l’excitation pour vite s’empresser de l’éliminer. La nourriture porno est la denrée des gens pressés.

En boudinant l’être humain comme un saucisson qu’elle découpe en rondelles génitales, la pornographie est certes limitative mais elle n’a rien d’animal, comme le prétendent nombre de ses pourfendeurs. A-t-on déjà vu un loup se retirer de sa femelle pour lui éjaculer dans l’œil et contempler sa trace ? Ou un gang bang  canin, félin ou bovin ? La pornographie se démarque de l’érotisme par le peu de place qu’elle laisse à l’imaginaire et aux sentiments, mais les trois – sentiments, érotisme et pornographie – sont des constructions spécifiquement humaines.

Deux  mythes à déboulonner: a)  La pornographie laisse les femmes de glace et b) La pornographie est subversive

Je m’en voudrais de conclure ce billet sans déboulonner encore deux autres poncifs.

La  pornographie ne laisse pas les femmes de glace. De nombreuses recherches ont démontré que les organes sexuels féminins se lubrifient et se congestionnent à la vue de scènes pornographiques – que les femmes qualifieront ensuite de ridicules et peu excitantes. Mentent-elles ? Non. Les femmes peuvent, elles aussi, être stimulées par la banalité et la stupidité.  Cette réaction ne signifie nullement que le propos est jugé globalement attrayant ou transcendant.

Enfin, contrairement à une autre idée reçue, la pornographie n’a rien de subversif. Elle est lénifiante. En renvoyant à l’aiguillage bien minuté, au contrôle, au déroulement prévu et prévisible, elle rassure. Pas menaçante pour deux sous. Avec elle, aucun risque de défaillir ou de basculer  Plus on s’y accoutume, moins on se rebelle. Finalement, la pornographie est le versant connu, réglé et pépère de la sexualité. On peut, ou non, s’en contenter. 

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22 commentaires

  • Ping de Couple et porno sont-ils compatibles? — 9 septembre 2014 à 3 h 08 min

    […] http://jocelynerobert.com/2011/09/07/pornographie-ou-erotisme/. Site consulté le 1 mars […]

  • Ping de Pornographie et romantisme - Le République — 10 juin 2013 à 11 h 34 min

    […] Pour continuer votre lecture : Pornographie ou érotisme? […]

  • Commentaire de Renée Dion — 27 novembre 2012 à 19 h 54 min

    Youk de l’histoire…inventée
    « Ta routine de sexe, tu iras faire ça avec ta femme moi j’en veux plus », avait dit la maîtresse.
    Une maîtresse de l’ancien temps.
    Maintenant, l’homme ou la femme qui veut tromper son conjoint, reste dans la maison. Il espère simplement que l’autre sorte de la maison. On choisit, on commande et on voit quand ça nous le dit, avait dit l’homme. Parfois l’urgence de voir se fait pressante, on ne veut d’obstacle. Comme une drogue , on veut se retrouver sur les réseaux de courtoisie ou de porno.
    N’allez pas croire que la courtoisie n’est qu’aux femmes et le porno qu’aux hommes.
    Cette femme qui avait eu besoin d’être vue l’aura été. Elle voulait montrer ses seins, beaux, très beaux à son âge. Son bonhomme n’y accordait pas vraiment d’importance. C’était un génital.

    Elle dit à l’homme, toi qui es un voyeur, tu vas devenir avec moi un auditif. Je vais te dire ce que je vois, ce que j’aime avant de désirer.

  • Commentaire de domver — 8 octobre 2011 à 16 h 56 min

    Pas de cloisons étanches entre porno et érotisme ; j’ai vu beaucoup de films pornos d’une grande intensité érotique.Ne pas avoir peur de ce que l’on voit.

  • Commentaire de Renée — 16 septembre 2011 à 19 h 54 min

    Monsieur OUie…ou comme chose comme ça.
    Votre crème à barbe , vous vous la mettrez dans la trou du cul.
    Un supplément allimentaire
    Une célébration
    Une formation à distance.
    Que de choix nous avons.
    La youk

  • Commentaire de Renée — 11 septembre 2011 à 19 h 23 min

    Lamentation du 11 septembre. Lamentations au pluriel.
    Les tours jumelles n’existeront plus. Terminées en tant qu’architecture en 1973. Les années de l’unisexe. Belle prétention se retrouvant au Ground Zero. Le 11 septembre 2001 nous aura appris à être ou demeurés peureux. Peureux de la tour de la vanité, multiplié par deux.
    L’exhibition de l’élévation.
    Je reviens au thème de JR…et des autres.
    Témoignage:
    Je me souviens de cette fois où ma fille était revenue à la maison en pleurant parce qu’elle avait trouvé une revue porno dans le sac de son ami.Elle devait avoir 16 ou 17 ans. Voulant la consoler , je lui dis que même si elle avait été Claudia Schiffer, il aurait fait la même chose. Aujourd’hui , ma fille aura trente ans , elle a sûrement appris
    Youk

  • Commentaire de Renée — 10 septembre 2011 à 20 h 47 min

    Bien évidemment que cela soit différent d’un regard à l’autre
    Regard mastigatoire: se dit d’une substance que l’on mâche sans l’avaler, pour exciter la sécrétion de la salive.
    Le porno est aux hommes ce que la X est à quoi…aux femmes? aux féminines
    Youk

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 9 septembre 2011 à 18 h 18 min

    @Renée
    Pas d’accord avec l’idée que les hommes regardent la porno comme on regarde les revues de mode.
    L’addiction est de + en + fréquente et la difficulté de s’érotiser et de fonctionner dans des situations moins heu… « buzzantes » aussi.
    Hélas !

  • Commentaire de Renée — 9 septembre 2011 à 18 h 15 min

    De la carte postale des années 1850 à la parution de « Playboy », en 1953, la pornographie a évolué. Technologies s’imposent rendant le terme pornographie désuet , « représentations de prostitué(es) ».
    Parlons de cybersexe.
    Vous rappelez-vous de la scène d’Ovila et Émilie dans « Les filles de Caleb », observant l’étalon monté sur la jument. Ouff…c’était quoi?
    Éro ou porno?…sexuel?
    Certàins m’ont dit:
    On peut regarder une course de Formule I sans vouloir en conduire une (rire)
    Les hommes regardent le porno comme les femmes regardent les revues de mode ( nono)
    L’utilisaton de ça amène des confusions. Une première solution. Garder son territoire, du désir et du plaisir. Le plaisir d’attirer

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 9 septembre 2011 à 10 h 21 min

    @Renart
    Tu as théoriquement raison. Dans les faits, tu as tort. D’abord, les autres films sont diversifiés et ne se déclinent pas tous sur le même moule.
    La porno, oui. Elle a plus d’impact pour plusieurs raisons:
    – Elle s’inscrit comme une paraphilie (besoin d’image et de stimuli aussi « buzzant » et aussi crus pour actionner la réponse sexuelle)
    – Elle crée l’habitude, installe des repères et des modèles qui n’ont rien à voir avec la vaie vie
    – Elle façonne la personnalité érotique: l’ado par exemple qui commence à construire son univers fantasmatique et sa perception de la femme avec elle, sera bien mal pris lorsqu’il voudra vivre une relation sexuelle réelle
    – Elle amène les gens (hommes et femmes) à l’imiter donc à s’offrir des spectacles au lieu de se rendre disponible à la joie, au partage, à l’abandon et au « cul » humain ;-). Y’a jamais eu autant de « fake » dans la sexualité
    – Elle est violente et met toujours en situation des femmes instruments et des hommes-machines (je parle ici de porno hétéro)
    – Elle est irréaliste
    – On y voit rarement les partenaires se protéger … etc etc

    Aussi, tu as tendance à trop découper l’humain ( le déprimé voit un psy, celui qui a problèmes sexuels voit un sexo). Le sexologue n’est pas un spécialiste du cul. C’est un-e professionnel-le qui regarde et aide la personne et la société, dans l’expression de tout ce qu’elles sont ( psy, éducation, culture, biologie, anthropologie, sociologie etc) à travers la fenêtre de la sexualité . C’est la formation universitaire la plus multidisciplinaire qui soit .
    Ben dis donc, tu me fais réfléchir toi ce matin…

  • Commentaire de Renart Léveillé — 9 septembre 2011 à 2 h 12 min

    C’est bien certain que la fiction a de l’impact, mais est-ce que la porno a plus d’impact que, par exemple, que n’importe quel film sans foufounes?

    Pour ma part, je crois que c’est égal dans l’absolu. Les vies extraordinaires ou médiocres que je peux voir dans les films ont un impact assez minime au-delà du plaisir (relatif) que j’ai eu à les regarder. Mais je sais qu’il y a des gens pour qui un film peu les déprimer de leur propre vie. Donc, le problème ne semble pas être le film en soi, mais bien la personne.

    Ça me semble la même chose pour la porno.

    Celui qui va déprimer à cause d’un film a besoin d’un(e) psy. Celui qui a des problèmes sexuels parce qu’il regarde de la porno a besoin d’un(e) sexologue…

    Mais je ne dis pas non plus que la création humaine est parfaite!

    😉

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 9 septembre 2011 à 10 h 04 min

    @EOui
    Scientifiquement, rien de semblable n’est reconnu. À ma connaissance. Ce fantasme masculin se propage … 😉

  • Commentaire de EOui — 9 septembre 2011 à 1 h 50 min

    Un autre mythe?

    Des effets physico-chimiques positifs du sperme humain (substance très protéinique)sur la peau humaine, y’en a-t-il? (ie: semblables à de bonnes crèmes hydratantes ou collogéniques)

  • Commentaire de Renée — 8 septembre 2011 à 17 h 50 min

    Pornos versus Éros.
    Éros ringard. Du croustillant au scabreux. Du goût au dégoût. Glissement insidieux.
    À la veille de la retraite d’Éros on avait invité Pornos à le remplacer, temporairement ou définitivement. Comment Éros aurait-il pu offrir un training au nouveau venu. Ils n’arrivaient pas à s’entendre sur la méthodologie. Le nouveau venu avait toute une assurance tout en arrivant pas à camoufler sa vulgarité. Le pouvoir de Pornos était d’offrir un échantillonnage imposant de petites et petits chronos venant de différents profils, donc pour tous les goûts. Il ne se veut pas contemporain mais plutôt un intemporel; parfois même il prend les allures d’un bonhomme sept heure ou d’un néanderthal. Non contemporain, de par le choix des sujets ou objets mais à la fine pointe des technologies. User des progrès informatiques : des fenêtres, des loupes, des repeet, des téléchargements , des pauses, des fichiers. Les chronos sont préparés à des goûts souvent bisexuels de ses amateurs.

    Le Porno c’est comme l’École privée, c’est mieux, soutien pédagogique et encadrement (l’écran de l’ordi)
    Ce qui me dérange, c’est qu’on dérange les femmes réelles avant ou après avoir vu ça. Habituellement c’est avant, venant l’urgence. L’homme aborde la réelle en étant déjà à neuf sur dix. Il passera du désir à l’impatience.
    Le web porno. Tout est une question de rapport qualité/ quantité de ce qui sera vu. L’homme saura –t-il faire une différence entre le cirque et le domestique?
    « Ah si j’étais une homme, je serais romantique ». Ils le sont à leurs heures comme certaines femmes sur les réseaux de courtoisie.

    Surexcitabilité rendant l’humain désorienté : trop de nouveauté, trop de brièveté, trop de diversité ,selon A. Toffler, 1971 dans « Le choc du futur » . Oui, je me répète…redire c’est dire autrement .

    La perspective historique pourrait-elle nous faire comprendre que les corps des femmes dans le passé ont été victimes des maternités à répétition comme ceux des hommes, aujourd’hui, du web porno?
    Personnellement, je ne suis pas attirée par le porno, par contre je dois avouer que je serais curieuse de voir comment les hommes s’agitent devant ça. Voyeuse de voyeurs…c’est quoi?

    J’aime mon réel…qu’il me touche , me touche.
    .

  • Commentaire de Luc Ménard — 8 septembre 2011 à 14 h 30 min

    Entre le rêve et la vrai vie : un problème de communication ???
    La vie d’aujourd’hui est quasi rendu du rêve en direct. On dit souvent que l’être humain est remplit de contradiction, ton sujet Jocelyne en est remplit.
    En fait, la porno est du rêve. L’érotisme pur est du rêve aussi…Ca prend du talent et de la personnalité pour être érotique. On est dans le fantasme continuel comme beaucoup d’autres sphères de la vie. Les films réguliers et ceux orientés vers le romantisme en sont pavés. Les politiciens nous gavent de phrases déjà préparé qui permet en tout temps de vendre…du rêve. Ces derniers nous martèlent de leur vision utopique d’un monde meilleur….Le sport…on a tous ou toutes rêvé d’être des Guy Lafleur ou des Joanie Rochette. On a tous rêver d’être beau et bon chanteur comme Rock Voisine…ou d’être une Céline Dion. On nous vend l’idéalisme d’une démocratie capitaliste et juste…On nous vend aussi à la télé que tous on peux être des chef cuisiniers alors que les épiceries à grandes surfaces…ont de plus en plus d’allées d’aliments surgelés et repas minute prêt à servir…On est dans une époque du consommer jeter…
    Or lorsque l’on fait face à réalité…de la vie, en tant qu’individu, en tant que couple, c’est là que la baloune pete. On revient encore une fois à la sempiternelle confrontation….entre les attentes…et les vraies réalisations. J’ai déjà dit à des gens : La meilleure position à prendre dans la vie est…de ne pas avoir d’attente…tu es jamais déçu…tout ce qui peut arriver est pour le mieux…De cette manière on a moins de contradiction intérieure. Mais je sais, ce n’est pas facile à faire… Tout ca pour dire…qu’entre les rêves…et la vraie vie… il y a un océan de différence. Si on est seul…on partage ce sujet avec qui veux en parler…si on est un couple…on le partage avec le ou la partenaire…voilà, à mon avis où le bas blesse. Plus souvent qu’autrement, les couples évitent les sujets à controverse…Peu de couples se parlent ouvertement de pornographie…ou d’érotisme…Pourquoi ??? et tout ca donne…individuellement la recherche des rêves…

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 8 septembre 2011 à 14 h 04 min

    @ Renart
    C’est que la fiction a des impacts bien réels. Même si, intellectuellement, on sait que c’est de la fiction, il y a impact. C’est comme quand on dit  » ça n’est par réel c’est virtuel », rien de plus faux. Le virtuel est réel car il suscite des émotions on ne peut plus réelles.

  • Commentaire de Renart Léveillé — 8 septembre 2011 à 12 h 39 min

    « Pas drôle quand un gars te dit: j’aime ma blonde, je la trouve belle et désirable mais je ne fonctionne pas si je ne me nourris pas d’abord de pornographie. »

    Ça me fait penser à ce que j’ai lu voilà vraiment pas si longtemps sur Twitter. Je paraphrase, mais ça ressemblait à : je vais aller regarder un peu de xxx avant de me coucher auprès de ma blonde.

    On voit clairement qu’il n’y a pas de séparation entre la fiction et la réalité, comme j’ai voulu l’expliquer dans mon billet « Pornographie et romantisme »…

  • Commentaire de Christine Lemaire — 8 septembre 2011 à 8 h 00 min

    Bonjour!

    Comme je suis d’accord avec vous! Mais j’ai particulièrement apprécié la réflexion sur le temps qui aide à distinguer la porno de l’érotisme. Vos réflexions sont en droite ligne avec ce que j’ai écrit dans mon livre « à contretemps. Gérer moins, vivre mieux. (Fides) en librairie le 23 septembre. On peut facilement faire le lien entre la porno qui est tout à fait adaptée au temps linéaire et aux valeurs sur lesquelles il s’appuie.L’érotisme demande un autre rapport au temps…

    Évidemment, j’ai l’air de faire une plogue, mais je suis une fan de votre blogue et de vos livres; j’ose. Et parce que votre propos tombe si nettement dans ce que j’ai tenté d’expliquer!

    Merci pour ces pensées si éclairantes.

  • Commentaire de Mario Bellavance — 8 septembre 2011 à 7 h 24 min

    Merci de votre billet toujours pertinent, qui éveille et lève le rideau sur ce nuage de confusion qui entremêle pornographie et érotisme. Il y aurait tellement à écrire… Je serai bref. Je viens de recevoir des photos de mon ami Pierre et de sa compagne prises au cours de leur voyage sur le continent américain. De toute beauté! Un véritable voyage de noces! Pourtant, ils sont en couple depuis longtemps!!! Une visite à la fontaine de Jouvence??? Très attrayant! Cela parle de leur rapport avec la nature. Cela parle d’émerveillement, de leur rapprochement… Très érotique??? Ma foi, ils ont passé ou sont près des 60 ans. Pas pépère pan toute!!! L’Amour n’a pas d’âge.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 8 septembre 2011 à 8 h 58 min

    @Renart Léveillé
    Merci de ton commentaire dynamique. Je n’ai pas voulu la dénigrer, elle peut être utile, mais j’ai voulu l’expliquer et la déconstruire un peu.
    Elle est efficace mais abrutissante. Et de plus en plus nuisible: elle devient de plus en plus fréquemment une béquille pour de nombreux hommes et bousillent bien des relations. Pas drôle quand un gars te dit: j’aime ma blonde, je la trouve belle et désirable mais je ne fonctionne pas si je ne me nourris pas d’abord de pornographie. »
    Cela est devenu une vraie épidémie.

    Et si l’érotisme n’a pas la cote comme tu dis c’est parce que l’érotisme ne se « contrôle » pas. En plus, il prend du temps, de la présence, un certain abandon. L’air du temps est au « vite fait bien fait » et plus souvent qu’autrement au « vite fait mal fait » . Rapidité . Faut que ça aille vite, que ça aboutisse. Machine à détumescence. Machine à fric. Machine abrutissante.
    Et je ne leur en veux pas, loin de là, aux consommateurs de porno (hommes et femmes) je les aime bien trop 🙂 Pourquoi se contenter d’orgasmes à ras les pâquerettes alors qu’on peut orgasmer au trapèze des étoiles ?
    Dans mon livre Le sexe en mal d’amour, j’ai développé tout un chapitre sur la question.

  • Commentaire de Renart Léveillé — 7 septembre 2011 à 23 h 40 min

    Les propos sont très intéressants, mais je me demande : est-ce que la clé du mystère de la pornographie résiderait-elle seulement dans le fait qu’elle est faite par et presque exclusivement pour les hommes?

    Je sais que c’est sans doute réducteur, mais tous les éléments cités dans le billet pour dénigrer la pornographie sont des éléments très masculins. La « signature éjaculatoire » pointe seulement le but de l’exercice (et peut même faire office de processus possible de mimèsis pour ceux qui ont de la difficulté à y arriver…). C’est très masculin ça : « l’univers de la technique, de la répétition et d’une sacro-sainte mécanique bien huilée »!

    Je pourrais continuer comme ça pour le billet au complet…

    Personnellement, je crois que l’utilité première de la porno pour les hommes est de vivre ses fantasmes par écran interposé (ce qui n’empêche aucunement les hommes en couple d’avoir une vie sexuelle équilibrée – pour les autres, il y a des sexologues pour les aider… 😉 ). L’érotisme pourrait tout à fait faire la même chose, mais il n’a pas la cote auprès d’eux. Pourquoi leur en vouloir?

  • Ping de Pornographie et romantisme | Renart Léveillé — 7 septembre 2011 à 22 h 23 min

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