La femme cougar est un mythe. Une anecdote. Toutes les études sérieuses le montrent bien. L’étiquette est apparue il y a une douzaine d’années via le site cougardate.com, puis le New-York Time l'a vraiment mise au monde en lui consacrant un long papier.
Tendance, la femme cougar ?
Dans l’univers fantasmatique, oui. Chez la femme de 50 ans qui n’existe plus dans le regard des hommes de son âge, lequel s’essouffle derrière une nymphette. Chez le minet qui fantasme d’une femme mûre, et « encore » très belle, bête de sexe, qui lui fera découvrir toutes les étoiles de la galaxie érotique.
Si les magazines people voient dans la femme cougar et son toy boy LA tendance du moment, c'est que cela se résume exactement à cela: une tendance limitée au petit monde des stars. Cliquez sur cette photo pour voir défiler les stars-cougars de notre cinématographie actuelle.
Ce qui est nouveau et bien réel toutefois, c’est cette évolution des mœurs faisant que de plus en plus de femmes refusent de se laisser mettre au placard érotique sous prétexte qu’elles sont mûres ou murmûres. Celle-là, sans chasser la jeune proie, ne se laissera pas paralyser par la différence d’âge et son intérêt érotique ne sera pas coffré dans une catégorie figée d’âge. Il est donc possible qu’à 50 ans, entre deux amants potentiels dont l’un serait âgé de 75 ans et l’autre de 38, elle choisisse celui de 38.
Croqueuse de jouvenceaux et vieille nympho ?
Voyons donc ! Elle se retient moins que le faisait sa mère et sa grand-mère, c’est tout. Masters et Johnson, dans les années 60’ et 70’ disaient que le match idéal, sur le strict plan de la performance sexuelle était constitué d’une femme mûre dans la "vieille" quarantaine et d’un jeunot d'environ 18 ans. Normal, puisque qu'ils sont tous deux, à cet âge, au sommet de leur potentiel libidinal respectif. Elle a accumulé expériences et bien exploré ses voies érotiques, elle est souvent multiorgasmique et son cinéma érotique intérieur foisonne. Lui, carbure à la testostérone, la vibration du lave-vaisselle lui donne une érection et il est toujours prêt à recommencer! Ce qui n’est pas le cas du quinquagénaire dont la phase réfractaire s’étire et qui souffre souvent de difficultés érectiles…
Attention, je ne dis pas qu’il s’agit là de la relation la plus satisfaisante sur le plan de la communauté des valeurs et des idées. Je parle d'une mécanique sexuelle efficace.
L’érotisme est une approbation de la vie. Du début à la fin. Nous ne sommes pas encore totalement libérés du vieux parangon d’une sexualité destinée à la reproduction. Les femmes cougars seraient donc, tout compte fait, des fruits mûrs qui ne se sont pas laissés convaincre de leur date de péremption. Elles s'octroient le droit d'être "consommables" ET "consommatrices". Elles répandent la bonne nouvelle que la sexualité est un lieu de plaisir, d’épanouissement et de communication tout au long de la vie. Et en témoignent.
Donc, si l’anecdotique femme cougar existe, elle correspond à celle qui, au tournant libérateur de la fin de sa fécondité, ne se laisse plus imposer l'obligatoire partenaire de quelques années son aîné. Comment dire… Je crois que celle qu'on a qualifié de prédatrice féline ne recherche pas la chair fraîche à tout prix. Cependant, la chair fraîche ne la rebute pas, ne lui fait pas peur et elle peut s’en régaler sans fausse pudeur. Elle est probablement une femme dégagée d’idées reçues et de préjugés poussiéreux, pleinement vivante, qui a confiance en elle. Point.
Personnellement, j’ai12 ans et ½ de plus qu’Ulysse. Ni lui, ni moi, ne me considèrent comme une cougar. J’aurais pu, je pourrais, désirer et aimer un homme de mon âge ou plus vieux. Mais je ne me suis pas empêchée de séduire et d’aimer celui-là, ni de me laisser séduire et aimer de lui.
Œdipe inversé ? Reproduction de l’espèce menacée…?
Pas du tout. La femme d’aujourd’hui ne se définit plus et ne se perçoit plus exclusivement comme une mère, ni comme une mère allégorique. Étrangement, c’est souvent une fois terminée sa période de fertilité et de maternitude que son statut de femme à part entière prend le dessus. Ce qui n’était pas le cas dans le passé, pour celles qui, dès l'antichambre de la ménopause, traversait du monde de la mère à celui, exclusif, de la grand-mère.
D’autre part, on ne peut certes pas confondre non plus le goût de certains grands-pères pour les très jeunes femmes avec la théorie de reproduction de l’espèce ! Allons donc ! Ils ne veulent pas se reproduire, ni consciemment ni inconsciemment, ils veulent épater la galerie et se donner l'illusion de jeunesse et de prouesse et cela, c’est bien socio-culturel. De plus, les capacités sexuelles du Starbuck humain commencent à décliner lentement, faut-il le rappeler, dès la vingtaine…
Ce cliché socio-biologique est une insulte à l’intelligence dans un monde où nous sommes désormais constitués d’une pincée de composants de nature distillée dans une pelletée d'ingrédients de culture.
Quant à l’étiquette « femmes cougars », elle me semble avoir été créée, as usual, pour claquemurer des femmes « louches » dans un petit enclos. Enclos jamais construit autour des hommes ayant 10 ou 12 ans de plus que leur chérie…
L’âge est un concept qui me semble avoir été inventé pour diviser l’humanité. Tant mieux si cette notion séparatiste régresse. Pour ELLES autant que pour EUX .