jocelyne robert

Ma foi, on dirait bien que l’univers québécois vient de découvrir, avec l’intolérable suicide de Marjorie Raymond, 15 ans, que l’intimidation existe, qu’elle est bien vivante et peut conduire à la mort. 

Je trouve très beau ce mouvement spontané d’indignation générale. Je le trouve aussi un peu inquiétant. J'ai peur qu'on se soulage de l'horreur que ce drame atroce nous inspire par une logorrhée de paroles et de débordements. Et que tout cela reste lettre morte, sans conduire à des actions réelles qui puissent déboucher sur des changements réels.

Durant plusieurs  années, j'ai travaillé auprès d’adolescent-es en difficulté, des vrais multipuckés. Ils avaient entre 12 et 17 ans, partageaient deux dénominateurs communs: avoir décroché de l’école + une estime d’eux-mêmes qui ne dépassait guère le petit deux sur une échelle de 10.
 

La moitié d’entre eux avaient subi de l’intimidation, au point de décrocher de l’école. L’autre moitié avait exercé de l’intimidation au point où l’école avait décroché d’eux. 

C’est pas compliqué, quand on a une estime de soi à zéro, soit on veut détruire les autres pour exister, soit on s’auto-détruit pour ne plus exister.

De leur plein gré (condition d'admission), ils se retrouvaient chez nous, à la Maison de Jonathan, pour une période maximale d’une année. Plusieurs d’entre eux avaient ou avaient eu, des idées suicidaires. Certains avaient fait des tentatives. Et nous les accueillions, les mettions tous ensemble et travaillions passionnément, au jour le jour, à restaurer leur estime d’eux même. Comment ? En les mettant en situation de vivre, jour après jour, des petits succès. Personnels et de groupe.
 

Le raccrochage à la vie 

Notre mandat était de les amener, au terme de leur séjour, à réintégrer l’école. Cela vous étonnera peut-être, mais pour y arriver, on mettait l’école, ce lieu de leurs souffrances, au rancart. Et on ne s’intéressait qu’au raccrochage à la vie.
 

Le développement de l'estime de soi est au coeur de l'éducation sexuelle et affective

C’était dans le milieu des années 90’. Moi, je les suivais en rencontre individuelle. Je les aidais au mieux à prendre conscience de leurs forces et capacités, à identifier la méthode qu'ils avaient mise en place pour parvenir à un succès, à consolider les acquis. Si vous vous demandez pourquoi une sexologue comme intervenante psycho-sociale, c’est que vous n’avez pas compris que le développement de l’estime de soi est au cœur de l’éducation sexuelle.

Nous avions un succès réel. Je ne me souviens plus des statistiques précises mais le taux de réintégration scolaire, au bout d’un an, tournait autour de 90-95 %.  On les voyait revivre, respirer, sourire à nouveau, développer un sentiment d’appartenance au groupe, déployer leurs ailes tout en en s’enracinant, apprendre à vivre en groupe… Moi, je voyais l’aiguille du thermomètre de l’estime de soi de chacun-e se mettre à bouger, à osciller puis, lentement, très lentement à pointer vers le haut. Ils avaient une misère folle avec notre discipline mais ils se sentaient importants. Ils étaient importants.

Miracle ? Nous étions donc  formidables ? Nous avions une baguette magique ? Pas du tout.  Notre secret premier, j’en suis certaine, résidait dans le " un pour un". Un adulte pour un jeune. Ce qui se traduisait  par : de l’attention, une présence réelle et constante, assidue. Pour arriver à offrir cette qualité de présence et de service : une équipe professionnelle dévouée composée d’une douzaine de personnes chapeautant des dizaines de bénévoles formés, encadrés, fidèles, réguliers et … consacrés. Avec bien sûr des subventions…

Je raconte tout cela pour qu’on comprenne:

1. Que des jeunes qui ont voulu se suicider et qu’on a aidés à changer d’idée, il en est passés plus d’un dans notre maison et sur la petite chaise rouge de mon bureau. 

2. Que la détresse est presque toujours liée une carence affective et relationnelle

3. Que le fait de croiser une ou des personnes, capables de se liguer avec le jeune pour nommer et affronter la douleur, peut lui permettre de la liquider et faire  tourner le vent

4. Que le suicide est  toujours lié à une détresse affective perçue comme insurmontable

5. Que s’indigner et constater l’ampleur du problème ne suffit pas

6. Qu’il faut des décisions politiques et les budgets qui les accompagnent pour que les jeunes bénéficient, dans leur lieu de vie, donc à l’école, de la présence d’adultes aidants qui feront la différence

7. Qu’il s’agit là d’une démarche qui demande du souffle et qui est au long cours.

Encore une fois,  je me réjouis de  la réaction collective et spontanée d’indignation suscitée par le suicide désespéré de Marjorie. Si tant est qu'on puisse se réjouir d'une réaction déclenchée par un drame aussi effroyable.

Mais j’ai aussi été un peu agacée, sur le réseau Twitter entre autres, de constater que de nombreuses personnes ayant le profil manisfeste d’intimidateurs dénoncent à bras raccourcis l’intimidation. Comme si cette dernière n’avait qu’un seul visage, ne sévissait qu’ailleurs…  Se pourrait-il que certains adultes soient inconscients (ou aveuglés) par  leur propre attitude tortionnaire? Faut-il, encore une fois rappeler, que les enfants apprennent par  modélisation? 

Mais aujourd'hui, là n’est pas le but de ce billet. J'y reviendrai.

 

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Publié dans : Culture et Société, Éducation, Enfance et Adolescence, Humanisme, Médias et Actualités, Sentiments et Émotions, Violence
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28 commentaires

  • Ping de Oui, nous vivons dans une culture du viol. - Jocelyne Robert — 17 avril 2013 à 7 h 21 min

    […] l’écris en pensant à Marjorie Raymond  cette adolescente, morte en 2011  d’avoir subi trop […]

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 15 février 2012 à 14 h 41 min

    Merci beaucoup Mario de votre commentaire si habité.
    Je suis entièrement d’accord avec vos points 8, 9 et 10.
    Et que ça continue! Et que toute cette effervescence fasse effet. Durablement .

  • Commentaire de Mario Asselin — 15 février 2012 à 14 h 32 min

    Je fais partie de tous ceux qui se réjouissent de « ce mouvement spontané d’indignation générale » envers l’intimidation. Je suis malgré tout inquiet.

    Ce passage de votre billet Jocelyne m’interpelle au plus haut point : « Quand on a une estime de soi à zéro, soit on veut détruire les autres pour exister, soit on s’auto-détruit pour ne plus exister ». Dans ma vie de directeur d’école, il m’est arrivé d’observer ça dès la maternelle, chez des enfants qui avaient d’abord été intimidés chez eux, dans leur famille, avant même d’entrer à l’école. Zéro estime… mais en apparence fonceur et résilient comme ce n’est pas possible. Des p’tits toffs!

    Vous dites que « le bully ne peut continuer d’être un bully s’il comprend qu’il n’atteint plus sa cible » et c’est bien vrai. Mais que d’efforts avant qu’un intimidé « comprenne » ça et intègre des comportements qui le prouvent.

    Vos sept points de « Je raconte tout cela pour qu’on comprenne » me paraissent de la musique à mes oreilles. En particulier le point #6 qui devrait constituer l’ossature principale de mesures qui auraient du muscle conduisant vers « la présence d’adultes aidants qui feront la différence ».

    Puis-je me permettre d’ajouter des points #8, #9 et #10 à votre liste ?

    8. Que des groupes de pairs aidants formés soutenus et bien réseautés peuvent s’avérer des ressources de premières lignes particulièrement efficaces dans les écoles secondaires et après.

    9. Que si les conséquences (punitions) administrées à des intimidateurs sont nécessaires, ce sont les démarches de réparation qui sont les plus efficaces à long terme. Réparer les dommages, une loi ne pourra jamais encadrer ça.

    10. Que les parents devraient être encouragés à demander à leurs enfants au retour de l’école avec le « Ça s’est bien passé aujourd’hui à l’école ?» ou le « Pis, qu’est-ce que tu as fait de bon à l’école aujourd’hui », « Et dans ta vie numérique… quoi de neuf ?».

    Je veux bien que nous soyons tous mobilisés contre l’intimidation. À court terme, des profs me disent que depuis le début de la semaine, ils ressentent l’effet de cette mobilisation. C’est super. Mais pour combien de temps.

    Une maxime de directeur d’école si on me permet encore quelques lignes : « Quand tout le monde s’en occupe… personne ne s’en occupe vraiment!»

    Comme plusieurs ici, je vous remercie pour cette occasion de discuter sur ce sujet.

  • Commentaire de rainette — 19 décembre 2011 à 20 h 47 min

    … (test)

  • Commentaire de rainette — 19 décembre 2011 à 20 h 46 min

    Concrètement, comment faire pour que Simon lâche la paix (comme on dit) à Michelle une bonne fois pour toutes ? Ce sont des adultes….dire non en pleine face c’est sûrement une bonne solution mais quelqu’un qui te harcèle via les médias sociaux, tu fais kwa ?

    (hum…noms fictifs :))

  • Commentaire de Renée — 5 décembre 2011 à 18 h 20 min

    « Guerre et paix dans le village planétaire »,Marshall McLuhan…un vieux livre de 1970
    La planète ne sera pas vide.
    Il s’agissait de ma fille…la tentative. Elle a heureusement retrouvé son village

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 4 décembre 2011 à 19 h 58 min

    Oui … Heureusement car la planète serait vide!

  • Commentaire de Renée — 4 décembre 2011 à 19 h 52 min

    J’ai connu une jeune femme qui a fait une tentative de suicide le 4 déc. 2010, à l’âge de 29 ans. Avait-elle été indignée ou intimidée?
    Elle l’a été, par l’amour (?) et bien d’autres choses. Cela pour vous dire que certains, certaines, s’en sortent.

  • Commentaire de Renée — 3 décembre 2011 à 10 h 49 min

    À quel moment dans l’histoire les profs sont devenus des enseignants ou des formateurs? Progressivement, nous devions nous adresser à une clientèle étudiante. La notion de discipline s’était transformée de façon telle que nous enseignions avec des gants blancs. Les tribunes avaient disparues; étudiants et enseignants étaient sur le même pied d’estalle.Nouvelles pédagogies et évaluation anonyme des profs par la clientèle amenèrent un climat d’incertitude donnant aux groupes d’étudiants un pouvoir « différent », entre autres celui de l’intimidation. Une opinion personnelle après 29 ans comme « prof » dans un Collège privé ( niveau cegep), jeunes adultes (?)

  • Commentaire de Christian Mistral — 2 décembre 2011 à 10 h 22 min

    J’aurais dû préciser ma pensée: un bully juvénile le demeure tout au long de sa croissance. Mais presque tous, en effet, se débullinent (Cool!) en mûrissant. Maybe cause life is the meanest bully of all? Ça fesse fort, surtout les ceuzes qui ont grandi en jouant de leur dureté, héhé: les flics sont plus durs, la taule est plus dure, les autres bullies sont plus durs; le bully adulte se sent comme un accident sur la voie de gauche, pendant ce temps son ex-souffre-douleur va son chemin sur la voie de droite, dans un char qui roule, avec sa famille ou ses amis dedans, pis une job qu’il a choisie, pis sans toujours consulter le rétroviseur pour voir si quelqu’un le suit. Vous savez quoi? Les bullies n’ont aucune idée de la douleur qu’ils ont causée. C’était vraiment un jeu, pour eux. Et les victimes ne se doutent jamais de cela non plus. Quand parfois ils se rencontrent à quarante ans et s’en parlent, l’un comme l’autre sont ébahis. Me semble qu’il leur aurait été bénéfique de le savoir avant. Mais inutile de le leur dire à l’adolescence: c’est beaucoup trop tôt!

    Vous insistez: ignorer un bully l’amènerait vers une autre cible. Désolé de devoir insister à mon tour: ce n’est pas le cas.

    Merci d’avoir pris le temps de jaser!

  • Commentaire de Hélêne Noreau — 2 décembre 2011 à 10 h 16 min

    Très bons billet et commentaires Merci! J’ai particuliêrement apprécié aussi le poème de M. Luc Leclerc (style l’habit ne fait pas le moine) et le dernier commentaire de M. Christian Mistral (une bonne solution pour l’agressée).

    Je suis d’accord que de briser le cercle de l’intimidation ne peut se faire sans volonté collective, sociale et politique…. et parentale. Je pense aussi qu’il faut aider les jeunes plus vulnérables à développer cette confiance en eux en leur expliquant, entre autres, la dynamique des personnalités manipulatrices ou intimidantes, afin de leur apprendre à s’en foutre.

    J’aimerais bien voir un jour, dès la maternelle, un cours de confiance en soi et de respect des autres – style: « Vivre en société et conscience sociale 101 » 😉

    Hélène Noreau

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 2 décembre 2011 à 9 h 55 min

    @Christian

    Pas mal d’accord avec seconde partie de votre commentaire qui est pleine d’espoir…
    Vrai que d’ignorer un bully ne le guérit pas, mais ça l’amène vers une autre cible. Et ce que je dis c’est que, sans régler le problème, ça fait du bien à la proie à qui il ‘crisse » la paix.
    Quant au bully qui sera toujours un bully, j’ai des réserves. Car j’ai vu, oui, de mes yeux vu, des bullies se « débulliner » … . Grosse job, mais ça se peut.

    Merci d’être venu faire un tour.

  • Commentaire de Christian Mistral — 2 décembre 2011 à 9 h 22 min

    Nos mères nous disaient ça, nos grand-mères le disaient à nos parents, et ainsi de suite jusqu’à Jules César: Ignore-les, ils vont se lasser. Les mots, ça fait pas mal. Montre que t’es plus intelligent…

    Misère. Y a pourtant beaucoup de mères qui furent en leur temps des petites filles impopulaires tourmentées par leurs congénères. Ça les empêche pas plus tard de répéter ces âneries.

    Ignorer un bully n’a jamais découragé un bully. A bully knows, and a bully never, ever stops. Ça, c’est la bête et crue vérité des choses, et toutes les charades sur comment mettre fin au cycle de la violence n’y changeront rien, et les fragiles et les vulnérables continueront de passer au cash, et certains de se suicider.

    Un bully ne comprend que NON! Il faut le confronter. L’intimidé doit trouver en lui le courage de faire face et de refuser. Pas besoin de frapper. Dire NON. Regarder dans les yeux. Trembler mais ne pas bouger.

    C’est épouvantable comme épreuve anticipée dans l’esprit d’un enfant intimidé. Mais une fois traversée, quand il s’aperçoit que ce n’était que ça? Le reste de sa vie va se passer bullyfree.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 2 décembre 2011 à 10 h 22 min

    @Luc
    Pas l’habitude de publier commentaires si longs. Exception pour Jean Narrache. 😉
    Merci!

  • Commentaire de Luc Leclerc — 2 décembre 2011 à 7 h 59 min

    Bonjour,

    Félicitation pour votre texte.

    Vous avez effectivement raison que l’une des solution pour contrer ce mal qu’est le suicide, et ce non seulement chez les jeunes, mais également dans la population en générale, réside dans une relation signifiante avec une personne qui nous permets de développer un sentiment d’appartenance et de, comme vous l’écrivez, déployer des ailes tout en en s’enracinant, et apprendre (ou réapprendre) à vivre en groupe. Sur ce point, je crois qu’il nous appartient à être à l’écoute des gens qui sont autour de nous. Trop souvent, nous esquivons nos rapports sociaux. Nous les banalisons à de simples politesses, comme si de devenir signifiant pouvait devenir en soit, une intrusion dans notre « petit moi ». Il nous appartient donc d’être à la fois signifiant pour les uns, et magnifié par d’autre.

    Pour ce qui est de votre remarque sur l’engouement sur les réseaux sociaux, votre commentaire m’a rappelé ce merveilleux poème de Jean Narrache.

    Les deux orphelines (Jean Narrache)

    « J’été voir « Les deux Orphelines »
    Au théâtr’ S.-Denis, l’autre soir.
    Tout l’mond’ pleurait. Bonté divine !
    C’qui s’en est mouillé des mouchoirs !

    Dans les log’s, y’avait un’ gross’ dame
    qu’avait l’air d’être au désespoir.
    Ell’ sanglottait, c’te pauvre femme,
    Ell’ pleurait comme un arrosoir.

    J’me disais : « Faut qu’ell’ soit ben tendre,
    pis qu’elle ait d’la pitié plein l’coeur
    pour brailler comm’ ça, à entendre
    un’ pièc’ qu’est jouée par des acteurs. »

    « Ça doit être un’ femm’ charitable
    qui cherch’ toujours à soulager
    les pauvres yâb’s, les misérables
    qu’ont frett’ pis qu’ont pas d’quoi manger. »

    J’pensais à ça après la pièce
    en sortant d’la sall’ pour partir.
    Pis, j’me suis dit : « Tiens, faut que j’reste
    à la port’ pour la voir sortir ».

    Dehors, y’avait deux pauv’ p’tit’s filles
    en p’tit’s rob’s minc’s comm’ du papier.
    Leurs bas étaient tout en guenille ;
    y’avaient mêm’ pas d’claqu’s dans les pieds.

    Ell’s grelottaient, ces pauvr’s p’tit’s chouettes !
    Ell’s nous d’mandaient la charité
    En montrant leurs p’tit’s mains violettes.
    Ah ! c’tait ben d’la vraie pauvreté !

    Chacun leu z’a donné quelqu’s cennes.
    C’est pas eux-autr’s, les pauvr’s enfants,
    qu’auront les bras chargés d’étrennes
    à Noël pis au Jour de l’An.

    V’là-t-i’ pas qu’la gross’ dam’ s’amène,
    les yeux encore en pâmoison
    d’avoir pleuré comme un’ Madeleine ;
    Les p’tit’s y d’mand’nt comm’ de raison :

    « La charité, s’ous plaît, madame » !
    d’un’ voix qui faisait mal au coeur.
    Au lieu d’leu donner, la gross’ femme
    leur répond du haut d’sa grandeur :

    « Allez-vous-en, mes p’tit’s voleuses !
    Vous avez pas hont’ de quêter !
    Si vous vous sauvez pas, mes gueuses,
    moé, j’m’en vais vous faire arrêter ! »

    Le mond’ c’est comm’ ça ! La misère,
    en pièc’, ça les fait pleurnicher ;
    mais quand c’est vrai, c’t’une autre affaire !

    …La vie, c’est ben mal emmanché ! ** »

    Bonne fin de journée.

  • Commentaire de Solange Chiasson. — 1 décembre 2011 à 18 h 25 min

    Moi l’intimidation m’interpelle tellement!
    J’ai revue dernièrement une fille qui venait à l’école secondaire avec moi et qui faisait partie d’un groupe dont j’avais une peur bleue, tellement cette gang riaient des autres.
    Naturellement étant adulte, les barrières sont tombées et je lui ai dit en riant le souvenir que j’avais d’elle.
    Elle était mortifiée, mais s’en souvenait très bien et regrette sincèrement son attitude, maintenant qu’elle a vieillit.
    L’adolescence des fois nous fait faire bien des conneries…
    Aussi je ne suis pas surprise qu’une sexologue-clinicienne travaille avec des jeunes à ce niveau ou un autre, ma fille exerce cette profession et a travaillée aussi avec les jeunes,maintenant les handicapés aussi, etc…Elle m’a appris que la sexualité est inter-reliée à toutes les sphères de l’être humain…

  • Commentaire de Mario Bellavance — 1 décembre 2011 à 17 h 43 min

    Madame Robert, il y a des situations qui révèlent la véritable valeur des personnes et cette malheureuse situation en est une. Merci de vous exprimer comme vous le faites sur votre blogue. Cela fait du bien.
    Une vague d’amour déferle sur le Québec depuis le décès de la petite Marjorie et démontre de façon incontestée que nous sommes un peuple soudé par des liens invisibles qui nous font réagir collectivement quand une des nôtres crie sa misère. Dommage que le geste de Marjorie soit irrévocable.
    Ce soir et les prochains soirs, plus d’un parent dira à sa fille, à son garçon qu’il l’aime. Ce sera senti et cela fera du bien. Ce sera un grand bouclier, une force formidable mise en action afin de protéger les jeunes contre l’intimidation. Dans ce contexte, j’espère que les jeunes qui s’adonnaient à l’intimidation prendront conscience de la gravité de leurs actes et que le cas échéant, ils ou elles rencontreront un ou des adultes, un parent qui leur dit qu’il les aime. Ce sera une grande leçon de vie et nous pourrons dire ensemble MERCI à Marjorie même si ce serait bien mieux qu’elle soit avec nous pour nous entendre. Que ceux ou celles qui seraient portés à l’imiter nous écoutent!!!
    Comme vous dites, l’important c’est d’accrocher à la vie. Et, paradoxe du geste, Marjorie aura réussi. Reste maintenant à persévérer, avis à ceux qui auraient quelque chose à réparer, la corruption???, ce serait peut-être bien de laisser un peu d’argent pour nos enfants.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 1 décembre 2011 à 13 h 24 min

    @ Nicolas
    Oui.. Le bully est l’intimidateur. Vous avez un peu raison, hélas… Mais il ne faut pas cesser de travailler à changer ce système dominant-dominé…

  • Commentaire de Nico — 1 décembre 2011 à 13 h 21 min

    Re
    Quand vous parlez de Bully, vous voulez parler de l’agresseur ?
    N’avez-vous pas l’impression (c’est celle que j’ai en tout cas) que la victime est tacitement considéré comme « utile » et sacrifiée parcequ’elle permet de canaliser les frustrations ?
    Je crois que la victime d’agression répétée en milieu scolaire, la « tête de turc » est considérée comme un mal nécessaire.

    Qu’en pensez-vous ?

    Ps: je suis biensûr opposé à ce système agressé/agresseur

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 1 décembre 2011 à 13 h 26 min

    @ Michelle
    Je ne compte pas les tours, comme on dit… Pour le lien, Danie Beaulieu, la top des tops dans ce domaine. C’est avec elle que j’ai suivi formations il y a plusieurs années.
    Ces techniques d’impact ont été une révélation pour moi, pour aider concrètement dans la relation d’aide et interventions psycho-sociales … http://www.academieimpact.com/fr/therapiedimpact.php

  • Commentaire de Michelle Blanc — 1 décembre 2011 à 13 h 18 min

    By the way, merci pour la consultation gratuite 🙂 t’en devrais une avec le web

  • Commentaire de Michelle Blanc — 1 décembre 2011 à 13 h 17 min

    Est-ce que tu as un hyperlien sur ces techniques?

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 1 décembre 2011 à 13 h 17 min

    Merci Nicolas de ce partage.
    N’hésitez pas à nous revenir.

  • Commentaire de Nico — 1 décembre 2011 à 13 h 16 min

    Bonjour Jocelyne

    J’aurais aimé rencontrer une personne comme vous lorsque j’étais au collège.
    Ici (en France), les problèmes de harcellement entre élèves commencent depuis peu de temps à être vraiment pris au sérieux.
    Ce dont vous parlez me fait vraiment penser à ce que j’ai personnellement vécu.
    Je ne veux pas m’étaler plus que cela…

    Au plaisir de vous lire
    Nicolas

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 1 décembre 2011 à 13 h 15 min

    Plaisir. Si tu peux en acheter un vrai, même si c’est un bouclier-jouet, même s’il est tout petit, c’est bien.
    Les techniques d’impact sont basées sur l’utilisation d’objets de la vie quotidienne ( argent, chaise, papier , élastique table, téléphone, disquettes, clés usb, n’importe quoi…) qui constituent des « rappels » de l’attitude à adopter
    Chaque fois que la personne voit l’objet, il y a un ancrage en soi de l’attitude aidante et supportante…

  • Commentaire de Michelle Blanc — 1 décembre 2011 à 13 h 07 min

    Merci de l’insight pour le bouclier symbolique. J’avais songé à une poupée vaudou mais j’avais trop peur que les énergies négatives me reviennent 🙂 Vais sans doute tester ce bouclier symbolique à la place…

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 1 décembre 2011 à 13 h 04 min

    @Michelle

    À mon avis, briser le cercle de l’intimidation ne peut se faire sans volonté collective, sociale et politique.

    Sur un plan plus individuel, « fermer définitivement la gueule » d’un bully est hélas impossible… 😉
    Cela dit, je suis convaincue que le bully ne peut continuer d’être un bully s’il comprend qu’il n’atteint plus sa cible.
    Tout son plaisir et sa raison d’être bully résident dans le fait qu’il atteint, déstabilise, dérange et torture. Le pire, c’est que c’est parfois, pour lui, un jeu.
    Par contre, s’il n’atteint plus sa cible, il va se virer de bord et en trouver une autre, plus vulnérable, plus fragile, plus susceptible de se laisser atteindre.
    Ça ne règle pas le problème, son problème à lui, mais ça fait vachement de bien à la première ciblée.

    L’intimidateur a un problème et ce problème lui appartient. Tant qu’il ne le reconnaît pas, il ne changera pas.
    Des techniques pour se protéger, oui, il y a en a. Comme par exemple se fabriquer un bouclier symbolique sur lequel rebondissent les attaques ( c’est une technique d’impact dont je parlerai un jour sur ce blogue).
    Je sais… C’est plus facile à dire qu’à faire. Mais c’est faisable.

    Le bully ne supporte pas l’ignorance et l’indifférence. C’est la médecine qu’il faut lui servir en attendant qu’il se soigne.

  • Commentaire de Michelle Blanc — 1 décembre 2011 à 12 h 42 min

    Existe t’il des techniques des manières des approches permettants de briser le cercle infernal de l’intimidation lorsque de faire semblant qu’on ne voit pas ou dénoncer ne fonctionne pas? Comment faire pour fermer définitivement la gueulle d’un bully? Oui on peut trouver des remèdes, se soigner et partager sa souffrance mais lorsqu’on retourne dans la vrai vie et que le bullying continue que faire?

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