jocelyne robert

Série Portraits

Au Québec, on dit Véro, et tout le monde sait de qui on parle. À quoi tient l’immense popularité de Véronique Cloutier? Pourquoi tout cet amour, toute cette admiration qui lui sont dévolus ? Après tout, il y a, dans le paysage médiatique québécois, de nombreuses stars toutes plus talentueuses et plus splendides les unes que les autres.  Que dégage cette jeune femme pour susciter autant d’engouement, d’attachement, de bons sentiments, d'émerveillement ?

Photo Julie Perreault- Sur site Facebook officiel de Véronique Cloutier

Une partie de l'explication réside dans le fait que toute son histoire réunit la totalité des ingrédients du conte de fée.

À l'instar de Cendrillon, Blanche-Neige et  la Belle au bois, les fées marraines se sont penchées sur son berceau puis,  il y eut la menace, l'épreuve, l'humiliation, la peur, la recherche d'amour, le bonheur et l'amour en récompense.  Véronique Cloutier incarne l’archétype même d'une princesse des contes de fée des temps modernes.  

Conte de fée

Les contes de fées mettent presque toujours en scène une belle héroïne, blonde la plupart du temps, qui sera soumise à des épreuves constituant les véritables nœuds de l’intrigue. Sans menaces et épreuves surmontées, le conte de fée n'existe pas.

Cendrillon, Blanche-Neige, La belle au bois dormant se sont toutes tirées de situations difficiles voire impossibles. Quelle que soit la nature de l'épreuve initiatique ( deuil, séparation, mauvais sort jeté par le malin, perte ou offense suprême),  l'héroïne descend aux enfers pour mieux remonter, encore plus haut, grâce à ses dons ou talents exceptionnels ou avec le secours d'une enchanteresse magicienne ou d'un prince charmant. Selon Bruno Bettelheim,  l'épreuve est  "nécessaire pour  devenir vraiment soi-même", 

Dans les contes, la séparation peut revêtir mille facettes. Elle pourra être représentée par la mort ou la défection d'un être proche ( la mère chez  Cendrillon, le  père chez Blanche-Neige). L'épreuve s’accompagne presque toujours, à un moment de l’histoire, soit d’appauvrissement soit d’humiliations qui accentuent encore la nostalgie du paradis perdu. C'est dans Cendrillon que ce thème est le plus pleinement exploité.  

Princesse

La princesse de ces légendes fantastiques est, bien évidemment, la fille d'un grand roi. Ou encore d'un grand roi déchu dont l'héritière devra reconquérir le trône, les fiefs et domaines. Avec ses talents et son charisme, celle-ci les élargira.

Est-il utile d'ajouter que, même au 3e millénaire,  pas de princesse sans prince charmant? Le contact et l'amour du prince charmé la rendront de plus en plus belle, de plus en plus aimable et aimante et de plus en plus féconde…   Et, féminisme des temps modernes oblige, elle acquerra pleine solidité et aplomb et développera une parfaite maîtrise de son pouvoir.

Le regard de l'un illuminera l'autre.  Ils tisseront une toile de complicité et de solidarité autour de leur alliance et de leur famillle. Leurs sujets leur souhaiteront de vivre heureux avec leurs nombreux enfants jusqu'à la fin des temps…

Et oui!  Notre vie psychique, inconsciente et collective, se nourrit encore de contes de fée. Et la notion d'archétype représente une partie de la mémoire ancestrale de l'humanité.

 

N.b.: Ce billet est également publié sur le Huffington Post Québec 

 

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Publié dans : Arts et spectacles, Culture et Société, Femmes, Médias et Actualités, Télévision-Radio
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9 commentaires

  • Commentaire de Renée — 28 février 2012 à 16 h 57 min

    « On est plus la fille de son époque que la fille de son père » (?)
    Ceci étant lu, pouvons-nous comprendre que nos motivations seront en réactions avec les faiblesses et les qualités de nos parents.

  • Commentaire de mildred. — 28 février 2012 à 13 h 34 min

    Peut-être parceque nous sommes un peuple jeune et que nous avons besoin de figure emblématique pour nous prouver que nous ne sommes pas juste nés pour un petit pain comme le dit le dicton populaire.Je ne lui enlève rien à notre belle Véro sauf que peut-être nous avons beaucoup besoin de les congratuler nos princesses pour se convaincre que nous aussi on est capable d’en produire.

  • Commentaire de Diane Duval — 28 février 2012 à 10 h 00 min

    je me dois Jocelyne de faire une correction: Et me réveiller non pas m’amenant dormir. Et surtout le sens du pourquoi (illusion;) ce n’était que pour parler de ces contes, car je n’ai jamais voulu vivre à moitié endormie, avide de baisers, oui mais pas « jour et nuit » et le soulier de verre pour l’originalité, ceci est l’explication de ma pensée mal exprimée par l’effet de ma spontanéité. Tout le reste je laisse ce que j’ai écrit!

  • Commentaire de Diane Duval — 28 février 2012 à 8 h 21 min

    À quinze ans, « Sur un cheval blanc, je t’emmènerai, défiant le soleil et l’immensité,,,C.Léveillée » était loin de mes rêves d’adolescente comme ceux de mes amies l’étaient. J’étais plus « tom boy » et la robe de princesse ne me convenait pas du tout. A vingt ans je commençais à me bercer d’illusion d’une recontre avec un prince charmant trouvant chaussure en verre à mes pieds et m’amenant dormir réveillée par un baiser me laissant avide du prochain et moitié endormie! Aujourd’hui rendue femme vintage le conte de fée est celui d’une femme moderne,autonome, dynamique, qui séduit par sa beauté, sa gentillesse et sa joie de vivre.Véronique Cloutier est un exemple de princesse qui recherche encore l’amour d’un prince mais qui partage sa vie en épaulant celui-ci comme il le fait pour elle! Mais si on regarde la flamme dans les yeux de chacun vis-à-vie ceux de l’autre; ce nouvel achétype de conte de fée me convient parfaitement car les deux sont en action, et ils n’ont quand même pas tout changé: La pomme empoisonnée a été présentée à la princesse, mais les petits nains l’on protégée. Son prince charmant a la même beauté, faisant d’eux un merveilleux conte de fée des temps modernes! Elle admire son beau prince et il en fait de même. Mais ils sont sortis de leur tour d’ivoire.
    Dans mes amours même femme vintage je suivrai leur exemple de complémentarité et surtout d’amour, qui est prêt?….

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 28 février 2012 à 8 h 19 min

    Quel commentaire pertinent, cher Mario!. Et juste.

  • Commentaire de Mario Bellavance — 28 février 2012 à 0 h 03 min

    Le conte de fée de Véronique Cloutier m’apparaît différent des contes d’enfants roses bonbon. En effet, son parcours de vie a été jalonné par la disgrâce de son père coupable de pédophilie. Tout ce qu’il faut pour briser l’image initiale d’un conte de fée. Aussi, à mon avis, en traçant les traits de la personnalité de cette femme, nous ne pouvons que relever sa grande résilience, sa capacité de s’éloigner de l’ombre de son père. Cela ne fut possible, il me semble, qu’avec l’aide de professionnels de la psychologie, des communications, d’amis et amies véritables. En lui témoignant un amour inconditionnel, ils lui ont permis de maintenir son estime personnel gravement menacé et d’actualiser son potentiel créateur du Soi. Faire de l’histoire de Véronique Cloutier un épisode de plus d’un conte de fée, des gens riches et célèbres? Pourquoi? À quelques jours du 8 mars, il m’apparaît davantage important de souligner chez elle, le modèle d’une femme libérée d’un passé avilissant, d’une femme, d’une conjointe et d’une mère totalement engagée dans le monde d’aujourd’hui, et finalement, comme vous le mentionnez, l’archétype d’une femme qui, par sa fraîcheur, sa simplicité et sa joie de vivre incarne totalement le rêve d’une princesse, le conte de fée qui semblait à un moment donné lui échapper…

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 27 février 2012 à 9 h 41 min

    Je crois vraiment que Véronique Cloutier symbolise la force peu commune de ces princesses des contes de fée. J’ai eu du plaisir à écrire cette métaphore. 😉

  • Commentaire de Isidore Wasungu — 27 février 2012 à 9 h 40 min

    Celle-ci juste pour une petite correction de titre de site.

  • Commentaire de Isidore Wasungu — 27 février 2012 à 9 h 31 min

    Merci qu’une si belle plume que la vôtre nous parle de notre Véro, cette grande dame, ce petit onguent miracle!

    Bien sûr « il y a, dans le paysage médiatique québécois, de nombreuses stars toutes plus talentueuses et plus splendides les unes que les autres » et que nous apprécions aussi beaucoup et qui font notre fierté et nous servent de modèles. Mais Véro, c’est Véro! Que de talents, que de coeur, quelle grande semeuse de bonheur!

    Passez une excellente journée

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