jocelyne robert

C’est sur un plateau de télé, il y a 2 ou trois ans, que j’ai compris que la misogynie féminine existait. En fait, je l’ai senti plus que je ne l’ai compris. Je me suis faite ramasser, gratuitement, sans le moindre argument intelligent, avec une véhémence si inouïe que j’en ai presque subi un choc!  La grogne venait d’une autre femme. Que j’admirais ! 

Misogynie :  haine ou mépris des femmes

Les femmes peuvent-elles être misogynes ? Oui.

La misogynie des femmes: moins "naturelle" que celle des hommes

Si la misogynie des hommes reflète leur perception d’une infériorité féminine "naturelle", je ne crois pas que cela soit le cas pour la misogynie féminine. Je serais plutôt d’avis que les obstacles et difficultés inhérentes à leur vie de femme, personnelle ou professionnelle, les entraîneraient vers des stratégies de défense les conduisant à se protéger de celles qui pourraient leur porter ombrage.

Certain-es postulent que la misogynie féminine puiserait ses racines dans l’inconscient de la rivalité mère-fille. Qu’une sorte de complexe d’Électre non résolu laisserait la femme adulte misogyne dans la peur que l’autre femme capte davantage de lumière. Je ne partage pas cette idée et j’y reviendrai peut-être dans un autre billet.

Annick Houel, auteure de nombreux livres traitant de la psychologie sociale explique qu’il y a un manque notable de solidarité, entre les femmes au travail par exemple. Alors qu’elles devraient se soutenir mutuellement dans une société où existe toujours un clivage important entre les conditions de travail des femmes et celles des hommes, elles se craignent.  Comme si la part du gâteau de l’une pouvait priver l’autre de la sienne.  Elle constate aussi que les plaintes pour harcèlement moral en milieu de travail viennent plus souvent de femmes, contre des femmes. Certaines vont jusqu’à décider de ne pas travailler avec d’autres filles, ce que la professeure appelle de la «misogynie contre soi». Ces femmes sont incapables de se positionner d’égale à égale ou n’acceptent pas l’autorité venant d’unE supérieurE. Elle donne l’exemple de l’infirmière qui accepte moins les ordres donnés par une chirurgienne que par un chirurgien.

On serait tenté de croire que les femmes misogynes sont les plus soumises et les plus dépendantes. Que les femmes éduquées, instruites, celles qui sont dans les hautes sphères du pouvoir, qui ont réussi, qui sont des influenceures  sont moins misogynes. Détrompons-nous. Celles-là ne seraient pas plus solidaires des autres femmes, pas plus « concrètement »  féministes et ne feraient pas plus de place à leurs semblables. Selon la chercheuse, ce serait  souvent le contraire : Nombre de femmes qui ont réussi se désolidarisent totalement de leurs consoeurs comme si elles en avaient honte.  Elles auront tendance à s’entourer d’hommes comme si, ayant atteint le statut des boys, elles en  faisaient désormais partie. Parfois au détriment de toute manifestation de séduction inhérente à la relation. Et  parfois, au contraire, avec une séduction exacerbée.

Serait-il possible que les femmes qui sont au top ne comprennent pas que toutes les femmes n'aient pas les mêmes qualités d'intelligence ou de réflexion qu'elles mêmes ? À moins qu’elles ne souhaitent tout simplement pas qu'elles les aient ses qualités…?  La méchanceté est-elle proportionnelle au niveau de réussite? Pas du tout. Leur attitude ne ferait que témoigner de la profonde détestation de soi que les fillettes ont bien assimilée.  Au bout du spectre, la femme qui s’en prend avec virulence, ou avec plus de virulence,  à tout ce qui est "femme",  s’en prend d’abord à elle-même.  

Certaines, qui avouent une forme de misogynie en elles, admettent parfois ne pas supporter le manque de courage ou de pugnacité de leurs pareilles alors qu’elles, se sont donné de grands coups de pied au cul pour avancer. S’agit-il alors de misogynie ou d’un vague mépris teinté de tristesse ? Je ne sais trop.

Florilège de propos historiques, misogynes et  féminins

Je me console d’être femme en songeant que de la sorte, je n’en n’épouserai jamais une. Lady Montagu (1689 – 1762)

Il n’y a qu’un moyen de faire un bel éloge d’une femme, c’est de dire beaucoup de mal de sa rivale . Madame de Girardin (1804 – 1855)

Il y a des femmes honnêtes comme il y a des vocations manquées. Augustine Brohant (1824 – 1893)

Il est prudent de croire au mystère de la femme, cela lui en donne un. Nathaly Clifford Barney (1910)

Le silence est la seule chose en or que les femmes détestent. Mary Wilson Little (contemporaine)

Pourquoi est-ce que je rapporte ces propos méprisants? Pour que l’on comprenne que cela prendra plus qu’un petit siècle de féminisme et de mouvements de femmes pour extraire le ver de la détestation d'elles mêmes qui ronge les femmes. Pour qu’on reconnaisse la  somme de travail qu’il nous reste à accomplir pour que les femmes s’aiment et qu’elles cessent de se mortifier. Elles le font de façon différente aujourd'hui, si on compare à hier, mais elles le font tout autant, sinon plus : anorexie, régimes yoyo, folie des transformations esthétiques etc etc ). Tant et aussi longtemps que les femmes feront semblant de s'aimer, elles transmettront le ver. De mère en fille. 

Voilà. Si les femmes kamikazes, les femmes violeuses ou pédophiles sont rarissimes, ne nous racontons pas de sornettes :  Les femmes misogynes ne sont pas rares et l’explication sociale ou psychanalytique du phénomène ne l’excuse pas.  

N.v.:  Ce billet a aussi été publié dans le Huffington Post Québec du 14 mars 2012

Pin It
Publié dans : Culture et Société, Éducation, Féminisme, Femmes, Médias et Actualités
Avec les mots-clefs : , , , , , , , , , , , , , ,

40 commentaires

  • Commentaire de Puisquillefaut — 25 mars 2012 à 22 h 01 min

    Merci femme_progressiste pour le partage. On sent la blessure. Je la comprends. C’est dur.

    « Elle ne me parlait jamais. » Moi non plus… Et elle ne m’a jamais regardée. D’aussi loin que je me souvienne.

  • Commentaire de femme_progressiste — 25 mars 2012 à 20 h 22 min

    Mes excuses pour les fautes. Je fais plus de fautes quand je suis émue.

  • Commentaire de femme_progressiste — 25 mars 2012 à 20 h 21 min

    Est-ce quelque chose de solide au niveau scientifique, l’identification à l’agresseur, le syndrome de Stockholm?

    ~~~~
    Pour ma mère j’ai été une obligation, un investissement, une corvée, un chien savant qu’on fait sauter dans des cerceaux, une ennemie qu’on dénigre et qu’on frappe.

    Elle voulait aller à l’université. C’est mon oncle qui a tout eu. C’était une femme de carrière dans l’âme. Elle détestait cuisiner (elle faisait des plats gastronomiques pour la visite… le reste du temps on mangeait du boeuf haché et des petits pois en canne) et le travail de maison. Je ne le blâme pas pour ça.

    Elle mettait tous les maux de la terre sur le dos des jeunes (c’était l’époque de la guerre du Vietnam et des manifs. Elle ne me parlait jamais. Mon éducation sexuelle a été la brochure de Jeannette Bertrand garrochée par la tête. Elle méprisait mon père et l,asticotait sans cesse. Il a bientôt passé ses soirées «au bureau».

    Par contre, elle avait un goût sûr pour la mode et la décoration intérieure, et j’en ai hérité.

    Elle a fait une dépression postpartum. Je pense qu’elle ne s’en ai jamais vraiment remise. Quand elle a eu le cancer du sein, je faisais 38D de buste. Alors lorsqu’on se disputait, elle se lançait sur moi toutes griffes dehors «Je vais te les arracher, tes grosses boules.»

    Pas besoin de vous dire que quand je me suis fait agresser sexuellement, je n’ai rien dit à personne. Le plus ironique là-dedans, la jupe la plus courte que j’ai jamais eue, c’est ma mère qui l’avait faite. Je portais des bermudas bien ordinaires le jour de l’agression.

    Quand j’avais 8 ans, en jouant à la poupée, j,ai pensé «Je vais avoir une fille un jour, elle va s,appeler Catherine et je vais lui montrer tout ce que je sais.»

    C’est chose faite, du moins en devenir.

    Une autre fois je parlerai de mon rapport étrange avec les garçons dans un système scolaire non mixte, une famille presque exclusivement de filles, une mère misandre et un père absent.

    Mon fils et mon premier mariage en ont souffert.

  • Commentaire de Puisquillefaut — 25 mars 2012 à 18 h 58 min

    Détester ce que l’on est devenue
    Pour tout dire, la misogynie au féminin m’a toujours désolée… En y réfléchissant bien, je me chagrine moi-même puisque je suis devenue misogyne.

    Plus je pensais à mon commentaire, plus je me censurais. Et plus la colère émergeait. Alors j’écris via un pseudo, je me permets de m’exprimer plus librement puisque certaines personnes pourraient se reconnaître et je ne vois pas l’utilité de me confronter à leur désarroi.

    Mon rapport aux femmes a débuté brutalement : avec une mère qui, non seulement ne m’a pas aimée, mais qui a tout fait pour me saboter, pour que je devienne moins qu’elle, rien. C’était une femme sous le joug d’un homme doté d’une personnalité sadique : en plus, quand il buvait, il aimait bien dominer les femmes autour de lui. Ma génitrice s’en réjouissait, mais le pleurait en même temps. Bref, elle n’est pas allée à l’école, n’a jamais vraiment travaillé à l’extérieur. Une pauvreté intellectuelle, affective, et émotionnelle. Toute petite, je voulais m’en affranchir. J’ai vu ça très très tôt. Après des mers de larmes, après avoir quêté son amour impossible, assez tard à l’adulte, j’ai divorcé d’elle. Bien qu’on ne se remet jamais de la haine de sa mère, on peut y survivre. D’autres personnes m’ont tant aimée : je pense à madame Savard, à ma grand-mère, à ma tante Nicole…

    Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte d’une fille, ma première réaction a été : ha non, faudra qu’elle travaille plus fort pour réussir. Je ne peux encore m’expliquer raisonnablement cette réflexion, mais elle venait de mon fond.

    Et vous vous en doutez, j’ai tellement eu peur de ne pas.

    Je suis devenue une mère aimante, tendre, enveloppante. Je remercie le ciel.

    J’ai eu un parcours professionnel de combattante : moi, j’allais être plus qu’elle.

    Je suis allée longtemps à l’université, j’y retourne d’ailleurs.

    Lorsque je regarde les 25 années de travailleuse derrière moi, je vois des hommes qui ont soutenu mes ailes. Qui m’ont admirée, encouragée, qui ont eu confiance en moi. Ils m’ont aidée à me propulser malgré ma forte confiance en moi si fragile.

    Les femmes? Aucune n’a été si significative. Plutôt, elles m’ont donné des jambettes, la dernière, assez solide, en talons hauts. Moi qui prône depuis toujours l’importance de la solidarité féminine, et bien, je ne l’ai pas trouvée…

    Même impliquée à la tête de mouvements féministes pendant près de 2 ans, je l’ai cherchée.

    Je ne peux pas mettre des mots autres que manque d’estime personnelle, jalousie, haine du soi, adoration du sexe masculin.

    Lorsque je les vois, aujourd’hui, nombreuses à faire jouer un rôle de bon père de famille dans leur scénario de conte de fées emprunté à leurs histoires enfantines, je me dis qu’on est loin de l’égalité.

    Lorsque, dans une pièce, je parle et les femmes écoutent l’homme plutôt, je m’enrage intérieurement.

    J’accompagne ma fille pour qu’elle ait toutes les chances de développer une forte estime d’elle-même, je lui parle de liberté, de respect, de connaissances… Et je l’aime à l’infini.

    Cette génération renversera la vapeur. Ne m’enlevez pas mes illusions.

  • Commentaire de Johanne Johnson — 16 mars 2012 à 20 h 42 min

    Peut-être qu’il faut regarder la mysogynie féminine sous l’angle du dominé qui veut plaire au dominateur, comme dans le temps de l’esclavage, il y avait des esclaves qui se battaient au côté de leur maitre contre la révolte des esclaves. Un complexe de colonisé peut-être qui se méprise lui-même et par extensìon ses semblables?

    Mais je reste attachée à l’idée du narcissisme parce que je me dis que même dans le cas des esclavagistes, il fallait une solide dose de narcissisme extrême jusqu’a la sociopathie pour exploiter ainsi d’autres humains.

  • Commentaire de Isidore Wasungu — 16 mars 2012 à 13 h 25 min

    Sujet tellement délicat! Misogynie au féminin ou simplement rivalité au féminin? J’ai lu votre percutant texte dès sa sortie, donc il y a plusieurs jour et j’ai hésité à commenter. On en est donc là et il y a des dommages assez évidents, dont par exemple la contribution négative de ce fait à la difficulté des femmes à atteindre le sommet dans la hiérarchie professionnelle des organisations.

    Plus les femmes sauront s’apprécier mutuellement et se faire confiance, plus elles développeront au mieux leur réseau social et se feront de puissantes alliées dans leur « cursus honorum » pour les plus hauts sommets pour le meilleur pour notre monde.

  • Commentaire de Pierre — 16 mars 2012 à 9 h 35 min

    Diviser pour mieux régner : peut-être que le patriarcat est parvenu de cette façon à instiller la zizanie entre les femmes.
    Sinon, vous parlez d’anorexie, de régimes yoyo, de folie des transformations esthétiques mais que pensez-vous de la folie dépilatoire qui devient caricaturale au point que les fillettes à peine pubères sont dégoûtées de leur pilosité sexuelle, celle-ci étant un signe d’entrée dans le monde adulte, comme les seins d’ailleurs. La pilophobie est ancestrale, voir Aristophane qui expliquait il y a 2400 ans que les femmes étaient obligées de s’enlever les poils pour ne pas ressembler aux hommes, qui se considéraient comme des perfections, les femmes étant des monstres. Mais depuis qq décennies, l’industrie cosmétique a pris le relais de cette pratique msisogyne et le résultat, c’est que les poils féminins sont devenus inexistants dans les médias et aussi dans la vraie vie, voir les plages d’Europe Occidentale en été. Et les « déviantes » sont remises à leur place rapidement, bien souvent par des femmes d’ailleurs. En fait, celles-ci sont outrées que d’autres femmes transgressent le tabou du glabre car inconsciemment, celles qui gardent leurs poils aux aisselles et les montrent en public envoient un signal par rapport à la sexualité car les poils, c’est le sexe. Les compagnons/maris se fichent bien souvent du niveau de pilosité de leur compagne. Plus de détails sur mon site.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 16 mars 2012 à 9 h 06 min

    Un statut social « inférieur « … j’entends 😉 Merci de votre commentaire.

  • Commentaire de Antisexisme — 16 mars 2012 à 9 h 04 min

    Je vois cette misogynie féminine de cette façon : les femmes sont de statut inférieur et elles estiment qu’elles ont intérêt à ce se faire bien voir des hommes pour obtenir leurs faveurs, et donc des miettes de pouvoir (ce qui peut être une illusion d’ailleurs).

    Le problème, c’est qu’obtenir les faveurs des dominants peut mener à une concurrence entre femmes.

  • Commentaire de Renée — 15 mars 2012 à 21 h 21 min

    Ni coquine, ni poète
    Je ne suis pas comme ça, loin de là.
    Je ne veux avoir l’air de ça.
    Renée

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 15 mars 2012 à 18 h 58 min

    Renée, vous êtes coquine. Et une vraie poète. Mais la poésie est n’est pas la réalité.
    Moi aussi je suis poète à mes heures… Alors, je nage dans la fiction 😉

  • Commentaire de Renée — 15 mars 2012 à 18 h 34 min

    Société patriarcale ou matriarcale? en 2012, c’est démodé.
    Je ne sais pas. C’est au-delà de mes compétences.
    Homme ou femme confortable dans le statue de victime: professionnel,
    sexuel ou affectif. Offensif , défensif comme les joueurs de foot-ball. ( rire)
    « Le paradoxe de la misogynie »…J’ai lu. C’est long, redondant, et méprisant.
    Pas capable.
    Le misogyne aime sa chatte.
    La chatte aimme le loup.
    Je parle comme une femme de 60 ans qui aime un homme de 69 ans. Mais qui du chat ou de la souris sera mangé.
    Personne n’aime avoir l’air bête.
    Youk

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 15 mars 2012 à 18 h 10 min

    @Renée Je ne crois pas qu’il faille oublier la misogynie. Je crois même qu’on ne doit surtout pas l’oublier. Dans nos sociétés patriarcales, nous l’avons tous intégrée. Et elle est toujours à l’oeuvre.

  • Commentaire de Renée — 15 mars 2012 à 17 h 57 min

    Les personnes narcissiques. Oui, je pense que le problème est là. Celles qui veulent être vues, admirées, entendues. Oublions la misogynie ou « misoandrie ». Les narcisses se mettent eux-mêmes en danger; ils seront utilisés par leur propre supérieur. Performance? On nous les présentait comme des gens agressifs, des « bûcherons », comme avait dit la directrice. L’impression que j’en ai eu d’eux, était de comprendre combien ils avaient travaillé fort pour être sur aimés de tous, selon leur dire.
    Youk

  • Commentaire de Johanne Johnson — 14 mars 2012 à 22 h 57 min

    J’ai connu des femmes mysogynes, elles avaient toutes le profil de personnalité déviantes narcissiques. Tout comme les hommes mysogynes, il me semble quand je creuse mes souvenirs que ce sont des narcissiques sans empathie et imbus de leur propre importance et prêts à tout pour le « succès ». Considérant que les personnes qui se rendent au sommet de l’échelle ont souvent des personnalité déviantes narcissiques, peut-être que l’explication est là!

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 14 mars 2012 à 12 h 23 min

    @Milfred

    Faudrait nous donner le lien pour « la paradoxe de la misogynie »

  • Commentaire de mildred. — 14 mars 2012 à 12 h 18 min

    «  »Le paradoxe de la misogynie » »
    Publié par cieljyoti le 3 avril 2011.

    Jaime bien ce qu’elle raconte sur le sujet.
    ..

  • Commentaire de David Bérubé — 14 mars 2012 à 11 h 13 min

    Je ne sais pas si c’est de la misogynie..Corrigez moi si je me trompe.

    Entendu dans la salle d’attente de la clinique médicale il y a qq mois.

    La fille à sa mère… Au cégep ça m’écoeure, il y a des filles bien trop belles, elles font leurs pétards. Des filles trop belles, ça mériterait de se faire violer de temps en temps, question des calmés les fraîches. ha, ha, ha qu’elle rajoute.

    Sa mère..Elle rit, et elle ajoute, c’est drastique, mais c’est certain que ça les calmerait.

    Moi…J’étais bouche bée,non pire, totalement hors de ma chaise… L’autre gars à côté de moi encore plus bouche bée que moi..Une chance que je ne suis pas macho et misogyne, je venais de tomber dans le chaudron magique comme obélix.

    Les mots que les filles utilisent entre elles en 2012, n’en feront pas plus tard des femmes solidaires..J’en doute. J’ai 3 filles en très bas d’ages et ça m’inquiète.

    David Bérubé

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 14 mars 2012 à 10 h 59 min

    Pas aisé à comprendre. Profond et il ne s’agit pas à mon avis de simple jalousie, comme certaines prétendent sur Twitter. Élaine Audet y écrit : » Aucune n’échappe à l’intériorisation des valeurs aliénantes du patriarcat. C’est le poison le plus subtil à l’œuvre parmi femmes. » Je suis d’accord .

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 14 mars 2012 à 10 h 16 min

    @Linda… En fait, il faut voir dans ce texte une réflexion à haute voix et des hypothèses explicatives. Ce sujet est tellement triste et tellement inacceptable que j’ai eu peine à l’aborder de front… Je crois qu’il faut reconnaître la misogynie entre femmes, pour mieux la déconstruire et s’en départir . La phrase magique: ESTIME DE SOI des filles

  • Commentaire de Linda — 14 mars 2012 à 9 h 55 min

    Alors, si je comprends bien dès le jeune âge certaines femmes ne s’aiment pas et retournent leur haine contre les autres femmes. Parce que l’on voit ce comportement chez les très jeunes entre elles, ce qui veut dire sous estime de soi. Il y a plusieurs années (très jeune femme) j’ai vécu cette méchanceté des certaines et un jour 20 ans plus lors d’une soirée de retrouvailles j’ai demandé pourquoi, la réponse était très simple et merci à celle qui a eu le courage de répondre, « Tu nous portais ombrage, pas de chance que l’on nous remarque quand tu es avec nous et jalouse de ce que tu étais ». J’espère qu’un jour les femmes s’aimerons assez pour transmettre cette amour de soi à leurs filles.

  • Commentaire de Christine Lemaire — 14 mars 2012 à 7 h 24 min

    Le patriarcat est une idéologie. Et une idéologie est dominante quand ses victimes y adhèrent avec autant de force que les bourreaux. Lors de la bataille pour le droit de vote des femmes, les ennemies les plus virulentes étaient les femmes elles-mêmes. En histoire (des femmes), je l’ai souvent constaté. Et, encore aujourd’hui, dans les luttes dont je fais partie ou dont je suis témoin, ce phénomène est toujours là.

    Ceci dit, j’ai eu la très grande chance de travailler dans un milieu où les femmes avaient de hauts postes de responsabilité et, comme elles étaient aussi de jeunes mères, elles avaient un respect et une solidarité évidentes envers les autres femmes. C’était un milieu de travail fantastique. Comment je l’explique? Ces femmes avaient une grande confiance en elles-mêmes, elles avaient une bonne estime de soi. Quand on se sent solide (c’est bon pour les deux sexes), on se sent moins menacé. Et ça installe un tout autre climat.

  • Commentaire de Blang — 14 mars 2012 à 5 h 15 min

    Oui mais les femmes sont trop connes aussi ! Elles sont trop souvent assez stupides pour se conformer aux clichés que les misogynes véhiculent sur elles : combien d’entre elles s’efforcent d’élever leurs filles et leurs fils autrement, pour les démarquer des clichés habituels ? Moi j’en connais peu qui n’incite pas leurs filles à rêver de mariage et de bébés, quant les fils sont encouragés à avoir des passions égoïstes (foot, voitures), à bien travailler à l’école et à se diriger vers un métier qui rapporte. Combien de belles-mères également se sentent investies de la mission d’indiquer à leur belle-fille comment repriser les vêtements de leurs fils, quels plats leur cuisiner, etc.

    En outre, certaines femmes croient mener un combat féministe en voulant niveler tout le monde par le bas : « Oui, nous sommes des pleurnicheuses mais c’est si beau de verser des larmes et c’est encore plus beau un homme qui pleure ! ».

    J’ai toujours voulu combattre tous les clichés qui rabaissent les femmes, mais force est de constater que mes pires ennemis ont toujours été les femmes elles-mêmes. De guerre lasse, il m’est arrivé de me montrer misogyne et de me démarquer toute seule. Dans ce cas précis votre explication de la misogynie féminine est fausse. Je ne vois pas les autres femmes comme des concurrentes, loin de là. Je les vois comme des personnes trop souvent vendues à la cause des hommes, soit par stupidité, soit par faiblesse.

  • Commentaire de Renée — 13 mars 2012 à 19 h 33 min

    La rivalité des brillants au pouvoir, homme ou femme?
    « Le pouvoir corrompt » et amène des pouvoirs de toutes directions, du nord grâce au sud.
    Qui est le plus beau, la plus belle?
    Le plus fort, la plus forte?
    La moins niaiseuse, le moins niaiseux?
    Femme misogyne, homme « misoandre ». Comment les nommer ceux qui méprisent craignent ou recherchent la trop féminité ou masculinité?
    Sexiste…non, trouvons un autre qualificatif.
    Parlons de misanthropie dans le sens évident du terme. Misérabilisme du mécontemporain.
    Parlons d’une bisexualité psychique…le poil à la bonne place.
    13 mars 2012

Laissez un commentaire