Comment on dit déjà ? Trop, c’est comme pas assez ? J'ai beau être apparentée à la famille des intellectuels de gauche et comprendre qu'il est politiquement correct de tirer sur Richard Martineau, je-ne-suis-plus-ca-pa-ble de lire les topos, opinions, tweets, commentaires, billets, blogues, moqueries et remontrances le concernant !
Richard Martineau est une "pauvre cloche" de première clame-t-on ici et là, sur la place publique. On l’a dit, écrit, répété, démontré, illustré, tweeté, blogué. Ad nauseam. Maintenant, va-t-on le sonner jusqu’à Saint-Glinglin ? Va-t-on continuer à la lui sonner avec un tel acharnement jusqu'à la fin des temps? Et pourquoi? Pour se faire un petit capital de bruit? Pour prendre sa part du gâteau de vacarme ? Pour nourrir le crescendo de tumulte ?
Je ne comprends pas. Qu’on réagisse ponctuellement, élégamment, intelligemment et hardiment à certains de ses commentaires loufoques relatifs aux étudiants, à la question de la hausse des frais de scolarité et à leur grève, ok. Cela n’est-il pas suffisant? Est-il utile d'étirer la sauce ad nauseam ? De le maintenir dans la lumière ? À qui, à quoi, cela sert-il de grossir démesurément le personnage et ses bourdes ?
Il doit bien se bidonner d’avoir sa fausse page wikipédia, d’être sur tous les blogues (ça y est , il est maintenant sur le mien!), de toutes les discussions Facebook et de trender sur Twitter.
Grâce à toutes les fées clochettes qui n’en finissent plus de « se le faire » et de rivaliser entres elles, des camarades européens m’ont demandé hier qui est ce personnage alors qu’ils n’ont jamais entendu parler du mouvement étudiant ! Plus on décrit et décrie Richard Martineau en caractères gras, plus on dilue ceux qui désignent les Harper, Charest, Hausse, Bachand, Ilôt Voyageur, Beauchamp, grève, Printemps 2012, 22 mars, 22 avril…
Maintenant que chacun-e s’est tapé son petit plaisir solitaire martinal et qu’on a martinisé le débat jusqu’à la lie, peut-on revenir aux enjeux ?
Le grand ménage ne se fera pas, un simple martinet à la main.