jocelyne robert

C'est la période des fêtes. Je fais le pont vers 2013 dans la nature neigeuse et sublime. Ici, tout est paix, lumière, calme et volupté. Difficile d’être complètement sereine, de voir la vie en rose à l’orée de ce nouvel an.

Je suis habitée d’un sentiment glauque, qui m’a peu quittée ces dernières semaines: les femmes sont bien malmenées dans le monde. J’essaie de me convaincre que c’est parce qu’on le sait davantage aujourd’hui. Je me fais violence, me force à espérer que dans l’ensemble le sort de mes semblables s’améliore. Ma tristesse est opaque.

Ici, nous combattons pour l’égalité. Dans les pays en guerre, les femmes prient pour ne pas êtres violées, torturées, battues, tuées.

Dans d'autres pays, pas même en guerre, des femmes, jeunes et moins jeunes, tremblent pour leur survie. Ces derniers mois ont rempli notre bas de Noël des horreurs subies par les femmes.

Les femmes de  l’Inde

Voici que New Delhi, capitale d’un pays réputé pour être zen,  est proclamée « capitale du viol ». Oui, dans cette contrée peace and love célébrée par les Beatles, dans cette terre ayant accouché de Ghandi, plus de 50% de la population est d'accord avec les violences faites aux femmes.

En ce moment,  malgré l'interdiction officielle de la police et du gouvernement, l'Inde manifeste. Un mouvement de défense à l'endroit des femmes est en train de sourdre. Enfin!!

C'est le viol, à mort, d'une étudiante de 23 ans, qui a fait déborder le vase de l’indignation et déclenché ce début de révolte. Le 16 décembre dernier, au fond d'un bus, elle a été battue et violée par six hommes avec une barre de fer rouillée. Personne n'a tenté d'arrêter le massacre. Celle qu’on a appelé « la fille de l’Inde » est morte il y a quelques jours.

Le 26 décembre, une autre jeune fille de 17 ans s’était suicidée en avalant du poison. L'adolescente avait, elle aussi, subi un viol collectif lors d'une fête publique en Inde. On dit qu'elle a tout essayé pour faire enregistrer sa plainte mais les policiers n'ont pas ouvert d'enquête et ont tenté de la convaincre de retirer celle-ci et d’épouser un de ses violeurs. Selon la sœur de la victime, la police a exercé des pressions insurmontables sur cette dernière. 

Les femmes d’Égypte

En 2012 , la réalité a dépassé la fiction et les viols collectifs se sont multipliés sur la place Tahrir au Caire. L’agression suit presque toujours le même parcours : une femme, Égyptienne ou non, voilée ou pas, vers la fin de l'après-midi. Journaliste parfois, souvent militante. Elle traverse la foule compacte en compagnie de camarades ou collègues. Soudain, tout bascule. En quelques secondes, le bain de foule tourne au viol collectif. D'innombrables mains se jettent brusquement sur son corps. La femme réalise alors qu'elle est encerclée par des dizaines d'hommes qui l'isolent de son groupe.

Projetée par terre, elle voit ses vêtements arrachés, sent des doigts forcer leur chemin en elle malgré ses cris de terreur. Une meute d'hommes se bousculent en hurlant, tendent leurs bras pour la toucher. Certains s'interposent pour la protéger. En vain.

Les femmes d’Israël 

Un débat national est sur le point de naître en Israël où la ségrégation des femmes dans l’espace public s’intensifie. Celles-ci n’osent plus traverser certaines banlieues (Beit Shemesh ).Elles se font cracher dessus, arrêter par la police, déshabiller, fouiller brutalement, à nu, et emprisonner tel des terroristes. Pourquoi ? Parce qu’elles chantent et prient à voix haute, ce qui constitue un crime aux yeux des  barbus ultraorthodoxes dirigeant la Fondation pour le Mur des lamentations.

Obsédés par la souillure féminine,  les intégristes ont statué que les voix trop mélodieuses de ces « prostituées provocatrices » déclenchaient des ondes d'impureté.

Les femmes occidentales aussi

Si vous n’avez pas suivi l’histoire de Nina et d’Aurélie, qui a bouleversé la France, permettez que je vous en glisse un mot. Pendant des mois, les deux jeunes femmes furent victimes de viols collectifs et de brutalités immondes, en 1999, à Fontenay-sous-Bois. Elles sont sorties du silence cette année, le temps d’ un procès surréaliste.  Devant leurs bourreaux et violeurs, enfin… « présumés violeurs » insultants, agressifs et arrogants, elles ont tenu bon. Aujourd’hui, leur combat est devenu celui de toutes les femmes victimes de viol. Je rêve qu'il devienne celui de toutes les femmes et de tous les hommes.

J’avoue ici  que c’est le sort abject de la « fille de l’Inde", mentionné au début, qui m’a forcée à écrire ce billet. Cette épouvantable histoire m’a rappelé un souvenir atroce :  une adolescente qui a croisé ma route il y a environ 25 ans et que j'essayai, désespérément, d'aider. Elle avait été, elle aussi, violée par une dizaine d’hommes et littéralement martyrisée. Ils l’avaient pénétrée avec un cric de voiture, avaient éteint leurs cigarettes sur elle.  Mais elle, elle avait survécu. Physiquement. 

Je pourrais continuer longtemps. Parler du viol comme arme de guerre, de toute ces  femmes Amérindiennes battues et assassinées ici même au Canada…Rappeler qu'en France, une femme est violée toutes les 8 minutes, que dans le monde, un viol  survient toutes les 30 secondes… Montrer combien l'agression sexuelle et le viol collectif sont banalisés dans la pornographie largement consommée… Je me contenterai (quel drôle de mot !) d’évoquer ces quelques histoires récentes, monstrueuses et retentissantes, de violence sexuelle exercée sur les femmes.

Faut-il s'en mêler?

Oui. Toute la communauté internationale doit réagir pour contrer ces violences. Surtout, qu’on ne vienne pas me dire comme cela m’est arrivé cette semaine, que le supplice des femmes d'ailleurs « ça n’est pas de nos affaires » et "qu’il ne faut pas s’en mêler." Si on n’est pas une bête, une pierre ou une limace, l’horreur réservée aux femmes, ici et ailleurs, concerne tous les êtres humains dignes de ce nom.

Il s’en est trouvé aussi, cette dernière semaine de décembre 2012, pour suggérer la castration chimique pour les violeurs. Immanquablement, ce genre de solution me fait étouffer de rire.  On peut rire aux larmes non ? Alors, pourquoi ne pourrait-on pleurer de rire ?  

Faut-il être candide ou de mauvaise foi pour penser que le viol et la violence sont actes de trop-plein de désir ? Pour imaginer que c’est une overdose de libido qui pousse au viol ? Ce qui conduit au viol, c’est le mépris et la rage de soumettre la femme. Rien d’autre.

La personne qui croit que c’est en raison de leur toute puissante testostérone que des hommes se mettent en groupe pour pénétrer une femme par tous ses orifices avec une barre de fer rouillée, est une personne gravement atteinte.

Souhaits 2013

J’ai quelques souhaits pour  2013. L’un d’eux supplante et transcende les autres. Je voudrais que les femmes et les hommes du monde entier, d’est en ouest et du nord au sud, se lèvent et se solidarisent pour dénoncer et combattre les mauvais traitements dont sont victimes nos sœurs, nos mères, nos filles.

Je voudrais que partout au monde on cesse de mépriser, insulter, brutaliser, violer et tuer les femmes.

Vous me pardonnerez, j’espère, de vous avoir volé des minutes de vacances festives par un récit triste et long, par ce moment de réflexion et d’appel à la solidarité humaine.

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Publié dans : Culture et Société, Femmes, Humanisme, Justice, Médias et Actualités, Religion, Sexualité et Sexologie, Violence
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32 commentaires

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 11 janvier 2013 à 18 h 03 min

    Beau. Mais qui sont les rapaces ? 🙂

  • Commentaire de Renée Dion — 11 janvier 2013 à 17 h 59 min

    Pour toi Rosa de la lune invisible,
    À l’homme aimé,

    Viens dans ma tirelire
    Dépose- y un trésor, liquide ou sonnant.

    Argent content.
    Mon amour est psychosomatique.
    Audio-visuel

    Parfois menacé

    Par un vestiaire encombré
    Youkali
    Oublions le vol des rapaces
    Momentanément

  • Commentaire de martin dufresne — 7 janvier 2013 à 14 h 04 min

    Jocelyne,
    Je vous recommande un billet de Soraya Chemaly, qui partage notre indignation et fait le lien entre le viol collectif commis par des hommes à Delhi et celui commis par de jeunes États-uniens d’un club de foot à Steubenville (Ohio). Malgré le cynisme dont ont fait preuve certains des agresseurs sur des bandes vidéo, ces jeunes sont aujourd’hui protégé par les membres de leur collectivité!
    Il faut parler de cette protection accordée presque systématiquement par les établissements d’enseignement et les familles aux adolescents formés par la pornographie et qui violent souvent dans un contexte de « fête », comme exaltation de la virilité.
    Cette protection des agresseurs et cette non-contestation de la masculinité fait de nous tous et toutes des coupables.
    J’ai fait une traduction de ce texte pour ma page Facebook, avec l’autorisation de Mme Chemaly: « Le viol a une fonction » – http://on.fb.me/ZxWw9t

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 7 janvier 2013 à 13 h 54 min

    @Lenoity… Je suis un peu inquiète pour ton clavier… ou pour ton écran. 😉 Trève de plaisanterie, la violence à l’égard des femmes, presque érigée en système dans bon nombre de pays, est bien plus qu’un cumul de faits divers… Heureuse de te lire ici ! 

  • Commentaire de Linoacity — 7 janvier 2013 à 12 h 20 min

    Ce billet est concis et sans appel. Je partage tout à fait ton point de vue, (mais je regrette amèrement de ne pas l’avoir lu avec un petit sac à vomi à portée de bras tant les faits divers ainsi cumulés sont ignobles et écoeurants).

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 3 janvier 2013 à 18 h 19 min

    Merci Marie. Pour votre partage émouvant. Et pour votre solidarité et votre sensibilité . Une excellente année à vous aussi !

  • Commentaire de Marie — 3 janvier 2013 à 14 h 01 min

    Ce texte est presque douloureux tellement il touche dans le mille ! Est-ce que l’Inde va vraiment modifier son traitement de la violence faite aux femmes ou si comme les résolutions de nouvelle année, la poussière retombera dans dix ou quinze jours? Impossible de le dire aujourd’hui !

    Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que nous avons souvent tendance à imaginer que ces affaires là, ça n’arrive qu’aux autres. Et ailleurs. Mais la vérité, comme vous le soulignez d’ailleurs dans votre billet, c’est que ça arrive ici aussi. J’ai moi-même eu une tante qui a été violée alors qu’elle avait une quinzaine d’années. Qui est alors tombée enceinte. Et que la famille a obligée à épouser son agresseur. Un agresseur qui lui a fait 7 autres enfants qui tous, ont fini par se suicider d’une façon ou d’une autre parce qu’eux aussi ont « goûté à cette médecine ». Sauf un qui est autiste. Comme s’il avait voulu fermer les yeux devant tout cela en quelques sortes… Aujourd’hui, cette femme, ma tante, est morte. De même que 7 de ses 8 enfants.

    Lui vit toujours….

    Elle est ou la justice alors que même la famille n’a rien fait face à autant de violence et d’horreur ?

    Nous les femmes avons aujourd’hui tendance à imaginer qu’ici, nous avons fait des « gains », que nous avons de meilleures vies que nos mères ou nos grands-mères. À certains égards, c’est sans doute vrai.

    Mais il ne faudrait pas que notre faux sentiment de sécurité devienne de l’ignorance.

    Merci pour ce billet Mme Robert. Je l’ai partagé de toutes les façons que j’ai pu car personnellement, il m’a beaucoup touchée !

    Une bonne année à vous et merci pour la réflexion !

    Marie

  • Commentaire de Minona — 3 janvier 2013 à 12 h 47 min

    Bonjour Madame Robert.

    Ce qui me mets le plus en colère au sujet du viol, c’est que l’empathie qui devrait naturellement aller vers la victime est souvent altérée par la croyance que celle-ci a contribué au crime. Cette croyance va de paire avec celle qui veut que le violeur soit motivé par le désir sexuel et celle qui veut que la victime soit forcément jeune, belle, attirante et habillée de façon « provoquante ».

    Je milite contre l’intégrisme islamique et j’ai souvent des discussions sur des forums ou des blogues avec des musulmans qui soutiennent que le voile protège du harcèlement sexuel et du viol. J’ai beau évoquer le harcèlement et les agressions sexuelles que subissent les femmes dans les pays musulmans, même si elles sont presque toutes voilées et habillées jusqu’au cou, rien ne parvient à les convaincre qu’une agression sexuelle n’est pas causée par l’excitation sexuelle à la vue d’un corps féminin! Selon un sondage publié sur Emirates 24/7, 60% des hommes interrogés admettent avoir harcelé les femmes:

    http://www.islamisation.fr/archive/2012/11/06/sondage-60-des-hommes-egyptiens-admettent-avoir-harcele-des.html

    http://www.emirates247.com/crime/region/60-male-poll-respondents-admit-to-abusing-women-in-egypt-2012-11-01-1.481132

    Lorsqu’on pointe du doigt la victime au lieu de pointer le vrai coupable, on ouvre la porte à toutes les dérives parce qu’il n’y a pas de limite à ce qui peut être considéré comme indécent ou imprudent chez une femme. Dans certains pays, une femme indécente est celle qui porte un corsage décolleté et une mini-jupe, dans d’autre, c’est simplement celle qui ne couvre pas ses cheveux, ses bras ou ses jambes. Dans certains pays, une femme imprudente est celle qui se promène seule la nuit dans un quartier dangereux, dans d’autre, c’est celle qui sort de chez elle, même en pleine jour, sans être accompagnée de son mari ou d’un homme de sa famille chargé de la surveiller.

    Chez certains hommes, le sexe féminin est une obsession et une chose menaçante à contrôler par tout les moyens et le viol en est malheureusement un. Il y a aussi le mariage forcé.

  • Commentaire de Christine Hernandez — 3 janvier 2013 à 11 h 47 min

    Je partage totalement vos voeux Mme Robert. Ces violences contre les femmes ne sont pas si lointaines de nous. La veille de Noël, j’apprenais qu’une jeune femme de ma famille se « débat » avec la violence d’un conjoint qu’elle a dénoncé trois fois à la police … mais qu’elle ne quitte pas. À l’autre bout du monde, en Inde, justement, une amie est témoin des brûlures au kérosène de l’hôte qui l’hébergeait dans le cadre d’un voyage touristique…On n’appelle pas la police. Personne ne cherche même à la transporter à l’hôpital. La grande cause du 21ième siècle est bien celle de la violence contre les femmes.

  • Commentaire de christine gamita — 3 janvier 2013 à 11 h 36 min

    C’est également mon souhait le plus total, interdire tout féminicide http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/definitions-feminicides.html

    Afin que ce système patriarcal phallocrate se mue en monde gynophile http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/buts-blog-but.html

  • Commentaire de christine gamita — 3 janvier 2013 à 11 h 35 min

    c’est le mien le plus total également d’interdire tout féminicide et muer le système patriarcal phallocrate en monde gynophile http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/buts-blog-but.html

    http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/definitions-feminicides.html

  • Commentaire de Brigitte Beaudoin — 3 janvier 2013 à 10 h 30 min

    Merci beaucoup Jocelyne pour ce papier. J’ai vraiment beaucoup aimé. Très éclairant sur cette situation si complexe et révoltante.

  • Commentaire de cyrille frank — 3 janvier 2013 à 4 h 09 min

    Merci Jocelyne,

    Dont j’apprécie au delà la brillante plume, l’humanité et la générosité 🙂

  • Commentaire de Rebecca Catini — 2 janvier 2013 à 19 h 42 min

    @Jocelye 🙂 / Pour qui aimerait prolonger sa réflexion, je vous invite à lire les ouvrages de Taslima Nasreen, Bangladaise très connue en Occident pour son combat pour l’émancipation des femmes et la lutte contre l’obscurantisme religieux. Aussi, avec Caroline Fourest, elles ont publié ensemble un entretien, soit « Libres de le dire ». Très très intéressant.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 2 janvier 2013 à 19 h 24 min

    J’aime votre bref  message : réflexion, ACTION, concerné-es. Merci

  • Commentaire de Rebecca Catini — 2 janvier 2013 à 19 h 19 min

    Merci Madame Robert pour cette réflexion-action. Nous sommes concerné-es.

  • Commentaire de Renée Dion — 2 janvier 2013 à 17 h 52 min

    J’ai fait une erreur d’adresse pour mon blog
    Renée

    http://www.renee-youkali.blogspot.ca

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 2 janvier 2013 à 17 h 54 min

    Évidemment « avec ou sans jeunes filles douces » Je me rends compte que quelques-unes n’ont pas compris
    mon clin d’oeil au film « Le viol d’une jeune fille douce »… J’ai aidé des victimes de viol pendant des années. Si quelqu’un sait que le viol concerne les moins jeunes, les moins belles et les moins douces, c’est bien moi.

  • Commentaire de Renée Dion — 2 janvier 2013 à 17 h 45 min

    Violer de vos propres ailes. Un viol est sordide avec ou sans jeunes filles »douces ».
    Les violeurs sont-ils tous des militaires ayant besoin d’une permission? Non.
    Quelqu’un me disait , dans ces pays là…!!
    Je ne suis jamais allée en Inde. Je ne suis pas allée loin, géographiquement.
    D’autres y sont allés et pas en voyage touristique. C’est le cas de Marilou Montpetit, étant allée en Inde à trois reprises, par ses moyens et sa caméra et cela pendant plusieurs mois. Elle est devenue acupunctrice et a écrit plein de récits de ces voyages.

    http://lescheminsderrance.com/galerie.html

    Youk
    Pas dans ma cour

  • Commentaire de martin dufresne — 2 janvier 2013 à 13 h 39 min

    « Je voudrais que les femmes et les hommes du monde entier, d’est en ouest et du nord au sud, se lèvent et se solidarisent pour dénoncer et combattre les mauvais traitements dont sont victimes nos sœurs, nos mères, nos filles. » Cet appel universaliste ne ferme-il pas les yeux sur à quel point les hommes sont partie prenante de cette violence sexiste, justement parce qu’ils voient les femmes ocmme avant tout « nos sœurs, nos mères, nos filles »? Est-ce que la pornographie et la prostitution ne canalisent-ils pas *réellement* leur désir vers des formes d’appropriation, de plus en plus violente, des femmes? Je ne crois pas réaliste de mettre un Désir idéalisé à l’abri de la critique du viol. Il y est, pour les hommes acculturés – et nous le sommes tous -, étroitement lié.
    Quant au traitement inhibiteur de la libido, si des violeurs récidivistes en font le choix pour échapper à l’incarcération, faut-il le combattre?

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 2 janvier 2013 à 16 h 58 min

    Excellente et sereine  année à vous aussi ! Merci de votre présence occasionnelle sur ce blogue.

  • Commentaire de Isidore Wasungu — 2 janvier 2013 à 10 h 17 min

    Nous n’avons rien à vous pardonner. Ce que vous avez crié doit être crié et vous l’avez fait avec passion. Souhaitons de tout cœur que ça porte fruit.

    Merci et Bonne et Heuruese Année à la hauteur de vos attentes!

  • Commentaire de Rénald Joyal — 2 janvier 2013 à 5 h 52 min

    Maudite évolution de l’être humain.Voyez , savez-vous ce qui me préoccupe dans les années à venir avec le nouveau touriste spatial? À quand son premier viol?

    Merci pour ces rappels, je retourne au plaisir de l’hiver.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 2 janvier 2013 à 17 h 03 min

    Merci cher Cyrille de faire un petit saut chez moi de temps à autres. J’apprécie toujours ton sens de la nuance et la justesse de tes propos. Je lirai le billet que tu me suggères et invite mon lectorat à faire de même. Et je comprends très bien ce qu’a vécu ta douce . Je ne suis pas allée en Inde mais j’ai fait l’expérience de situations semblables en Indonésie et aussi en Égypte. Souhaitons nous une 2013 rassérénante . Bise  bise . 

  • Commentaire de cyrille frank — 2 janvier 2013 à 3 h 17 min

    Bonjour Jocelyne,

    Très beau billet et qui me semble fort nécessaire. Il faut continuer de s’indigner pour les causes justes et celle-ci me semble particulièrement prioritaire.

    Donc bravo !

    Je crois que dans la société indienne, la frustration sexuelle est forte toutefois. Cela n’explique pas, à elle seule la violence, mais c’est un facteur qui ne doit pas être négligé.

    C’est une société très rigide avec beaucoup d’interdits et de contraintes morales intenables, qui suscite énormément de frustrations sexuelles, un peu comme au Japon (avec d’autres conséquences moins graves dans cette société démocratique, encore que…)

    > Aucune mixité, aucune liberté hors des parents, promiscuité constante, pudeur extrême… Parallèlement, les médias occidentalisés eux, offrent une toute autre vision de la femme beaucoup plus dénudée, beaucoup plus délurée (notamment le must de l’indécence indienne : les épaules), ce qui augmente la frustration et les tentations. Sans parler du porno accessible en ligne qui donne une image bestiale et lubrique de la femme, comme tu le soulignes.

    Ce choc culturel entre traditions, interdits et tentations explique ces viols par objets interposés. On voudrait le faire, mais on sait qu’on ne doit pas, alors on le fait à distance. idem en Egypte où les femmes se font violer du « bout des doigts ». Hypocrisie, lâcheté de ces mauvais religieux malfaisants.

    Bien sûr que le fond du problème est le statut de la femme dans ces pays (et dans les nôtres !). Mais ces viols témoignent aussi des déséquilibres crées par la mondialisation culturelle dans des pays aux traditions très rigides sur le plan des moeurs.

    Il faut lire le bon billet de Titiou qui raconte son expérience en Inde que je confirme (j’y suis allé avec ma douce et elle était littéralement dévorée des yeux, quand pas tripotée au moindre attroupement)

    http://www.girlsandgeeks.com/2012/12/31/nouvel-an-et-come-back-sur-linde

    Très bonne année à toi !

    Bises

    Cyrille

  • Commentaire de Denis(e) Verspy — 2 janvier 2013 à 1 h 58 min

    Ce que je ne comprends pas chez ces hommes violeurs, violent, etc. C’est qu’ils ont bien des mères, des soeurs à qui ils n’aimeraient pas qu’il arrive la même chose…

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 2 janvier 2013 à 17 h 05 min

    Merci Mario. Oui, une 2013 de paix, de solidarité, d’espoir … Continuons !

  • Commentaire de Mario Bellavance — 2 janvier 2013 à 0 h 34 min

    Bonne Année 2013 Jocelyne! J’écoutais une émission de télé ce soir où Richard Séguin faisait part de ses souhaits d’une année de solidarité aussi ton billet est-il tout à fait dans le ton… Ta sensibilité face aux crimes commis contre les femmes me rejoint. Ta lucidité m’interpelle :  » La personne qui croit que c’est en raison de leur toute puissante testostérone que des hommes se mettent en groupe pour pénétrer une femme par tous ses orifices avec une barre de fer rouillée, est une personne gravement atteinte. » Le changement naît de la prise de conscience et je ne peux que te reconnaître comme sage femme d’un monde où aucune femme n’aura à craindre pour sa sécurité. Le changement est à l’oeuvre également. Il l’est dans la prise de parole, l’affirmation de ces jeunes Israélites qui refusent le service militaire par objection de conscience http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=pNjggLhQo6w L’Horreur de la violence et des guerres soulève l’humanité. Pendant que tombent des jeunes femmes victimes de viols inadmissibles, de partout se lèvent des milliers de jeunes héroïnes. Solidarité 2013 : Bienvenue à tous et à toutes! Entrons dans la marche de l’Histoire!

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