jocelyne robert

Gloire aux roberts! *  Sein phare, sein pomme, sein impertinent, sein sage, sein poire, sein volcanique, sein triste…  Saint Sein !

Pourquoi les seins ? Parce que pas une partie du corps humain n’est plus étonnante! Et parce que l’entrevue accordée à Chantal Srivastava pour l’émission Les années lumière, m’en a donné envie. « Pourquoi les hommes sont-il attirés par les seins ? m’y demande un jeune homme . Sacrée question! Question sacrée!

mosaiqueSeinsLe sein est spécifiquement humain.

Les autres espèces sont pourvues de glandes mammaires qui s’activent seulement au moment de la lactation et qui sont totalement dépourvues d’auréoles graisseuses. De plus, les pis, glandes mammaires ou tétines de la femelle animale attirent autant son mâle que des bouts de béton!

Chez la femelle humaine, le nichon est haut perché, devant. On croit que c’est avec l’arrivée de la bipédie que l’attrait se serait développé et que la zone se serait érogénéisée . Vous n’aviez pas remarqué, j’en suis certaine, ce lien historique entre le pied et le néné ! Pensez-y, à quatre pattes, le derrière de la femelle occupe la ligne d’horizon et les effluves vulvaires longent le sol. Sur deux pattes, ce sont les seins et leurs mamelons folichons qui clignotent à l’horizon. Dans toute leur splendeur !

Le sein : une vitrine aimantée

On peut dire que l’attraction pour les seins prend sa source dans le monde biologique et que l’univers culturel l’amplifie inexorablement.

Selon l’hypothèse biologique, le sein fascine car il renvoie à la fusion mère-enfant, cet état le plus chaleureux et le plus intense entre tous. Bien ancrée dans le cerveau, cette réminiscence originelle contribuerait à envelopper le sein d’une aura magnétique.

Tous les hommes sont-ils autant captivés par les seins ? Disons que chez tous les hommes hétérosexuels, les seins exercent leur fascination, à des degrés divers et de manière différente.

Mais la culture et l’éducation sont déterminantes. Plus les seins sont proclamés, investis de pouvoir, associés à la beauté et à la séduction, omniprésents dans une culture donnée, plus ils sont chargés émotionnellement et érotiquement. Chez les deux sexes.

De plus, l’histoire personnelle de chacun colorera sa « réactivité » au sein. Pour s’amuser un peu du sérieux phénomène de l’imprégnation (inprinting), disons que celui qui a éprouvé ses premiers émois et plaisirs érotiques au contact ou à la vue d’un sein poire aura des neurones érotiques en forme de sein poire. Il est fort possible que pour cette personne, les seins poires répercutent, tout au long de sa vie, une réaction voluptueuse particulière.

Je me souviens d’un homme pour qui la bretelle de soutien-gorge rouge, tombée sur l’épaule, constituait le fantasme sexuel le plus porteur. Ses circuits neuronaux s’étaient imprégnés de cette image lorsqu’il avait éprouvé, devant elle, son premier orgasme éjaculatoire. À un âge de grande malléabilité, il avait été « foudroyé »» disait-il, par cette rouge dentelle sur le grain de peau laiteux.

Le sein: un tremplin érotique gratifiant

Dans l’intimité hétérosexuelle, l’homme s’émeut et jouit des seins en les contemplant, les caressant, les goûtant. La femme s’en émeut et en jouit parce qu’ils sont en soi érogènes (surtout dans le prolongement du mamelon) mais aussi dans une perspective érotico-narcissique. Pendant qu’il voit et sent, dans leur gonflement et la turgescence des mamelons, son excitation sexuelle à elle, celle-ci voit et sent l’effet qu’ils exercent sur lui.

Au delà de leur sensibilité, dermique et érogène, les seins sont incontournables. Ils prennent de la place.  De toutes les régions érogènes, de toutes les caractéristiques sexuelles féminines, le sein est la zone qui occupe le plus d’espace. C’est aussi celle qui, bien avant le contexte d’intimité, se laisse contempler du regard. Interviendront ensuite, lors du rapprochement intime, le toucher, le goût, l’odorat. Seule l’ouie n’est pas sollicitée. Et encore, qui sait… Les seins ne parlent-ils pas un langage non verbal des plus éloquents?

Les seins sont vivants.  Ils sont en mouvement. Pulpeux. Sensuels. Mobiles, ils bougent, sautillent, rougissent, gonflent, pointent, tantôt discrets, tantôt effrontés.

Une  étude de l’université Westminster en Angleterre a montré qu’une majorité d’hommes sont plus attirés par des seins décrits comme étant de taille « moyenne ». Et la très sérieuse revue scientifique Archives of sexual behavior fait un lien entre la préférence masculine pour les grosses poitrines et les préjugés sexistes (ouf! ça n’est pas moi qui le dis!). Il semblerait que les hommes préférant les gros seins auraient une perception plus traditionnelle des femmes. Pour ma part, je suis tentée de croire que cela pourrait être dû, au moins en partie, à une idée de la féminité véhiculée par les femmes elles-mêmes.

Des seins qui ne demandent qu’à vivre!

Fait cocasse, j’ai passé les dernières semaines à me promener de mammographies en échographies des seins… Pour me faire dire finalement: « Étrange, vos seins sont en activité…  Habituellement,  les seins d’une femme vieillissante, surtout passé 60 ans, tombent (c’est le cas de le dire ) dans une sorte de léthargie. Les vôtres sont plus actifs qu’il y a quelques années. Difficile à comprendre… »

Comme quoi, il y a aussi des seins, indépendamment de l’âge, qui ne demandent qu’à vivre !

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* Robert: nom commun, du nom de Edouard Robert, inventeur du biberon, vers 1860. Les roberts sont les seins des femmes. Synonyme de nénés, nichons… « Gros lolos », « petits roberts », «  y’a du monde au balcon »…

 

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11 commentaires

  • Commentaire de Mildred — 17 août 2013 à 12 h 21 min

    Je suis devenu pubère à dix ans et demi et mes seins se sont développé plutôt rapidement;un jour au diner mon frère aîné comme tout les garçons de douze ans a poser cette devinette à double sens; »qu’est-ce qui pousse dans un champs d’ail(un chandail)? » j’ai failli mourir de honte;je mesurais cinq pieds deux,24 pouces de tailles et les bonnes soeurs qui nous enseignaient de même que ma mère qui avait une poitrine menue ne me rassuraient pas plus qu’il se devait sur la beautée des grosses boules;il m’a fallu plusieurs années avant de voir ma poitrine comme un attribut digne de valeur;aujourd’hui à 65 ans cela demeure mon plus bel élément de séduction féminine.

  • Commentaire de Stéphanie ..... — 9 août 2013 à 5 h 41 min

    Gloire aux Seins ! …
    Et Gloire à Dieu au plus haut des essieux ! …
    Ainsi tourne le monde , le monde tourne rond comme un sein rond …
    Pour tourner le monde doit être rond , oui ! bien sûr …
    Mais ! l’axe lui peut être carré , peu importe au fond …
    Une roue ronde peut très bien tourner avec un essieu carré …
    Et si l’essieu divin était carré ? …
    Le ciel qu’il a fait tout autour tournerait quand même …
    Le Phallus de Dieu serait-il carré ? …
    Et le doigt divin , peint par Miquet l’Ange ? Il est carré je pense … ou rond ? …. Il est pointé pointu tendu vers Adam , il désigne il indique ? Non ! il tente de toucher l’homme qui déjà lui échappe , l’humain qui déjà s’enfuit et tombe vers sa tombe loin de son pére adoré , mais ça ne pouvait pas aller Dieu avec les humains car lorsqu’il voulu Dieu s’accoupler avec eux il fit la femme avec un vagin rond , rond comme le monde , et il lui fit des seins ronds …
    On dit qu’il vaut mieux parler à Dieu qu’à ses seins , c’est fou ça ! …….. Alors Dieu serait donc une femme ? OUI ! bien sûr ! c’est évident , tout va bien alors car tout s’explique enfin : Dieu la femme a enfanté le monde . Dieu la femme a accouché du monde . Dieu la femme aux beaux seins ronds à allaité le monde et alors naturellement le monde tourne rond mais bien sûr il est un peu désaxé ce monde ….. Mais , peut importe au fond ………

  • Commentaire de Sara — 5 août 2013 à 11 h 09 min

    Que l’on ait transformé une partie du corps initialement destinée à nourrir les petits en fantasme sexuel, ça me va… Ce qui m’énerve, c’est qu’un grand nombre d’hommes s’imaginent que les seins ne servent qu’à les satisfaire sexuellement, et s’offusquent lorsque leur conjointe ou d’autres femmes allaitent! Et il n’y a pas que les hommes, il y a aussi des femmes qui s’offusquent de voir d’autres femmes allaiter en public… Ce genre de réaction me met hors de moi! Moi aussi, je trouve agréable que les seins soient considérés comme « sexuels », mais il ne faut pas pour autant évacuer la fonction première des seins : l’allaitement! Si une mère a décidé de nourrir son enfant au sein, elle devrait pouvoir le faire sans entraves… Je suis pour la double utilisation du sein : pour les jeux sexuels ET pour l’allaitement!

  • Commentaire de Denis L'Anglais — 28 mai 2013 à 2 h 33 min

    Bonsoir Mme Robert,

    J’ajouterai «Seins Sens» dans les formules de départ de votre article très sain… à plusieurs égards. Jeu de mot facile parce qu’il vient de Camille Saint Saens, ce musicien qui, d’hétérosexuel devint pédéraste, comme il le disait lui-même, sans doute par perte de sens. Mais c’est d’abord parce les seins donnent tout un sens à la féminité et à celles qui les affichent. Les femmes qui n’en ont pas ou qui n’en ont plus, le savent et le sentent fort bien.

    Quant aux hommes, leur fascination pour le sein est à la mesure de ce que la morale et la géographique permettent ou non qu’on l’expose, le suggère ou le cache. Aujourd’hui le sein (ou le sexe d’ailleurs) exposé sans contrainte, émousse davantage le désir qu’il ne l’émoustille. En revanche, le sein suggéré ou à peine donné au regard de l’homme ou de la femme qui le désire, donne un sens à la sensualité et à l’érotisme auxquels il nous invite. Chez certains hélas, ce désir sera prétexte à la domination de celle qui l’affiche, tant il est inadmissible qu’elle puisse avoir un tel pouvoir sur le dérèglement de mes sens et désirs. Malsain et insensé, on en conviendra!

  • Commentaire de PhilippeTremblay — 14 mai 2013 à 0 h 48 min

    Inspirant votre billet, Jocelyne. En tant qu’hétérosexuel, nous sommes attirés parce ce que nous n’avons pas et tout m’attire, du petit raisin au melon hors de proportion. Curieusement, j’ai remarqué que dans l’ensemble des femmes de ma vie, celles-ci étaient plus « fesses » que  » seins ». Est-ce à cause d’un imprinting quelconque ou de possibles gènes d’australopithèques qui sommeillent en moi? Dans la société d’aujourd’hui, on fait la vie belle au seins et la vie dure aux fesses. Peut-être un peu à cause de ce qu’elles symbolisent respectivement: les seins, c’est humain; les fesses, c’est l’animalité. Diktat de la mode d’aujourd’hui oblige, les fesses ne doivent pas être apparentes et se doivent d’être musclées, les hanches et les cuisses amincies. Et pourtant, des études scientifiques tendent à prouver que les gras logés dans le bas du corps aurait des effets bénéfiques pour la santé( http://planetediabete.com/fr/nav/news.html?iddoc=169462 ).Même dans l’antiquité, un culte particulier était vouée à Aphrodite dans la ville de Syracuse ou elle était nommée Aphrodite Callipyge ( Aphrodite aux belles fesses). À quand aussi un éloge du popotin féminin? Pour revenir à nos 2 galopins, une autre étude récente remettait en question le port du soutien-gorge comme soutien idéal de la poitrine ( http://lci.tf1.fr/science/sante/le-soutien-gorge-est-il-vraiment-mauvais-pour-les-seins-7920215.html ); en effet, le soutien artificiel affaiblirait le soutien naturel. On peut s’interroger sur la principale fonction de l’affriolent vêtement: soutenir ou en fait cacher et immobiliser ce que nous ne saurions voir? Cacher ces mamelons qui s’érigent au moindre frissons et ces aréoles colorées,immobiliser ces fruits luxuriants qui aiment se trémousser en toute liberté. Dans nos sociétés productivistes marqué par le judéo-christianisme, tout ce qui est érotique et aphrodisiaque est considéré un peu suspect, subversif et sera vue en fonction de sa dimension marchande ( la sexualité fait vendre). À quant un retour à une société qui célèbrerait la beauté du corps humain mais aussi dans sa diversité, autant dans l’art que dans le quotidien ?

  • Commentaire de Mario Bellavance — 8 mai 2013 à 17 h 27 min

    Chère Jocelyne! Je recevais cette semaine un courriel d’une gestionnaire d’immeubles qui faisait suivre son nom du signe du ruban rose visant à sensibiliser les personnes au cancer du sein. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ruban_rose La synchronicité est trop forte pour que je n’en fasse l’objet de mon commentaire. Qui ne connait pas de femmes pour qui ce malheur est arrivé? J’imagine que le témoignage de plusieurs d’entre elles et de leur conjoint en dirait long sur cette épreuve qui malheureusement pour certaines est fatale… Dans la tendresse, la jouissance que les seins procurent, cette pensée peut paraître de trop. Toutefois, la réalité veut que, parfois, on explore ou apprivoise l’envers de la médaille…

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 7 mai 2013 à 17 h 33 min

    @saintsein Avec plaisir! Trop sympa! 

  • Commentaire de saintsein — 7 mai 2013 à 17 h 10 min

    La coïncidence de l’accroche est amusante, Saint Sein existe et à vous invite à découvrir son site saintsein.com dedié aux seins dans tous leurs états beauté,santé et prévention! Au plaisir!

  • Commentaire de Isidore Wasungu — 6 mai 2013 à 8 h 14 min

    Succulant et déectable!

  • Commentaire de Isidore Wasungu — 6 mai 2013 à 8 h 13 min

    Succulant et délectable!

  • Commentaire de Bribes N' Trib. — 6 mai 2013 à 6 h 30 min

    Merci Jocelyne pour ce billet plein de vie et de rebondissements 🙂
    Vos plume et esprit aiguisés et affinés me manquaient !
    Toujours un plaisir de vous lire !

    De ce côté de l’Atlantique, la fameuse Barbie risque bientôt de cristalliser le Vieux Continent. Je vous invite également à la lecture car un clin d’œil y est fait à votre sujet du jour… (http://bribestrib.blogspot.fr/2013/05/et-toi-aimes-tu-barbie.html)

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