jocelyne robert

Triumvirat: Association de trois hommes qui exercent le pouvoir.  Triumverrat: Association de trois…..

Il y eut d’abord le mignon François Ozon qui, avec superbe, a affirmé à une journaliste que les femmes rêvent de se prostituer.  Étonnée, elle lui demande de préciser sa pensée. Il en remet :  tout le monde sait cela, voyons !  Les psys, les femmes le savent bien… 

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Surtout, LUI, il SAIT. Méprisant, il rétorque à la journaliste américaine qui l’a confronté :  Hé ! vous ne le savez pas ? (sous-entendu : pauvre idiote! ) Peut-être que les Américains ne le savent pas…  (sous-entendu : quels connards ces Amerloques, ils ne connaissent rien aux femmes !)

Ainsi pava-t-il la voie à Roman, le romantique, Polanski qui statua allègrement que l’égalité des sexes a sapé le romantisme et que, ô horreur, la pilule a masculinisé les femmes  (ne vous méprenez pas, son propos n'est pas endocrinologique et le sous-entendu ici n’est pas qu’elle a donné de la barbe aux femmes mais bien qu’elle leur a donné du pouvoir sur leur corps, sur leur sexualité et sur leur désir). 

C’est vrai que monsieur Polanski a dû être un virtuose du romantisme et un maître pharmacologue pour droguer au quaalude (sédatif de la famille des barbituriques) et sodomiser ensuite une fillette de 13 ans. Je sais je sais, cela fait bien longtemps. Mais quand même… En fuyant les États-Unis, il n’a jamais purgé sa peine pour cette agression sexuelle reconnue.

Ne manquait plus que DSK et, à la surprise générale il apparut, souillant le tapis rouge, oups! pardon, c’est mon correcteur, je voulais dire foulant le tapis rouge, au bras de sa nouvelle nana. Qu’est-ce que Dominique Strauss-Kahn venait faire là?  Sans doute, justement, se faire voir, une jolie femme se dandinant à son bras. Histoire de montrer que, voyez-vous, il plaît, le pauvre, il n’y peut rien… 

Trois hommes. Trois déclarations politiques ( celle de DSK, non verbale, en est une, par sa seule présence). Des propos aussi arriérés et traditionnalistes que ceux des farouches opposants au mariage pour tous qui manifestaient par centaines de milliers au même moment. Surtout, même rhétorique guerrière. 

Attristant que personne, surtout que pas un homme, n’ait eu le courage de se désolidariser publiquement.

Réjouissant que  Spielberg et ses jurés se soient dit : Ozon  "La Vie d'Adèle" en accordant la Palme d'or à ce film d' Abdellatif Kechiche.

P.s.  J’emprunte le sublime  «triumverrat» à  Denis l’Anglais via Facebook 

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Publié dans : Arts et spectacles, Billet d'humeur ou d'humour, Cinéma, Culture et Société, Féminisme, Femmes, Médias et Actualités
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8 commentaires

  • Commentaire de NuNue — 4 juin 2013 à 10 h 17 min

    Bien d’accord, il est navrant que ces hommes n’aient pas purgé leur peine.
    En revanche, Kechiche n’est pas vraiment une référence en terme de respect de son prochain !

  • Commentaire de Alex — 30 mai 2013 à 18 h 15 min

    Le fantasme de se prostituer, n’est-ce pas l’équivalent du fantasme de se faire violer. Cela relève plus du désir de plaire, d’évaluer notre potentiel de séduction, de se situer dans une échelle. Combien un homme serait prêt à payer pour avoir une relation avec moi ? Cela n’a rien à voir avec le faire ou le subir dans la réalité ! C’est l’expression d’un besoin primitif, je vous l’accorde mais ce n’est parce qu’on tente de le nier qu’il disparaître. Le besoin d’être la source d’un désir chez l’autre.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 29 mai 2013 à 13 h 17 min

    @LucasTrady Alors, que la gent masculine non représentée se lève et parle!

  • Commentaire de Lucas Trady — 29 mai 2013 à 12 h 59 min

    Cet échantillon n’est pas représentatif de la gent masculine :-))

  • Commentaire de Ève Lamont — 28 mai 2013 à 19 h 12 min

    Merci Jocelyne pour vos paroles publiques toujours aussi pertinentes, ici et à la radio, qui remettent un peu les pendules à l’heure sur ces tristes sirs et le droit qu’ils s’arrogent de dire les pires âneries tout de même dommageables contre les femmes.
    Puisque le ridicule ne tue pas encore, ils sont bels et bien vivants et traités comme des maîtres intouchables. Rappelons=nous que dans l,affaire du viol de la jeune fille par Polanski, certains confrères cinéastes s’empressaient de le défendre et de s’opposer à son extradition aux E.U. tout comme plus d’un Français s’évertuaient à défendre Strauss-Kahn qui rappelons-nous encore, a gagné son procès non pas sur le fond mais sur la forme.
    Ce vieux patriarcat est peut-être le même qui s’exprime en ce moment, virulent et haineux, contre la mariage gai en France.
    Ève Lamont

  • Commentaire de Mirela — 28 mai 2013 à 16 h 12 min

    Très belle article, je suis d’accord avec vous à 100 %

  • Commentaire de Daniel — 28 mai 2013 à 13 h 52 min

    Bonjour Jocelyne, si je puis me permettre cette familiarité,

    Tout d’abord j’ai beaucoup de plaisir à vous lire et à savourer votre manière de voir les choses. Tel que le démontre Bernard Werber dans ses romans notamment sur les fourmis, il y a plusieurs manières ou angles pour voir les choses et que malgré tout, ça demeure la même chose.

    Votre point de vue sur la place que prend la femme dans notre société moderne amène à l’assasinat du romantisme me rend perplexe. Est-ce la faute de la femme qui désire, à juste titre, faire sa place au soleil, ou à celui de l’homme qui a troqué son coeur romantique pour celui de pierre ?

    Ce malheureux clivage dans ces relations humaines ne mène qu’à l’individualisation des comportements dont vous relatez si bien dans votre article. Et ça me rend triste. Moi qui aime tenir la porte à une dame et voir le silentieux merci dans ses yeux. Ou lui faire un compliment et me réconforter d’un simple sourire, sans aucune attente…

    J’ai des centaines d’exemples de situations que j’ai vécu, ici et à l’étranger où la gentillesse et le charme ouvrent davantage de portes que nul autre comportement. Donner sans attente de reçevoir et reçevoir beaucoup en retour est une très grande satisfaction qui est très revalorisante.

    Ceux qui perdent leur romantisme ne connaîtront pas cette savoureuse sensation.

    Au plaisir de vous lire encore,

  • Commentaire de Lise Roy — 28 mai 2013 à 6 h 45 min

    Ah! Je croyais « Les trois petits cochons »…

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