jocelyne robert

Tout le monde sait que la période de la naissance jusqu’à six ans ou 7 ans est cruciale pour le développement de l’enfant.  Les pédagogues et autres spécialistes de l’enfance ne cessent de réclamer plus d’attentions, de budgets, de programmes destinés à aider les tout-petits à grandir.  C’est durant cette période:

voile-islamiques

–       que se noue et se dénoue (si tout se passe bien) ce qu’on a appelé les complexes d’Œdipe et d’Électre

–       que se structurent les bases d’une saine identité sexuelle et de genre

–       que l’enfant développe un sentiment d’appartenance à un groupe sexué

–       que se construit le sentiment de sa propre valeur

–       que s’organise la capacité d’attachement

–       que l’enfant intériorise, au contact des adultes qui l’entourent, ce qui en est d’appartenir à un sexe et comment se comportent les messieurs dames auxquels ils s’identifient, soit par similitude soit par complémentation.

Ici comme ailleurs, on occulte bien des questions dans le débat sur le voile. L’essentiel n’est-il pas que les enfants soient accompagnés, en garderie, par des femmes aimantes ? Pas tout à fait.  C’est une pensée sympathique mais un peu courte. Il faut aussi se demander ce que les enfants, eux, perçoivent de ce voile ? Comment le traduisent-ils ? Comment l’intériorisent-ils ? Comment celui-ci façonne-t-il leur perception de la féminité et de la masculinité ? Des questions, aussi muettes que fondamentales qu’il faut aborder.

Il est indéniable que le fait de côtoyer quotidiennement des femmes voilées, a une incidence sur la représentation que se fait l’enfant de l’être féminin, du corps féminin. Même s’il s’agit du hijab, le fait que le visage ne soit vu que de face, tête recouverte, sans oreilles, sans cheveux et sans cou transmet forcément une image morcelée de la représentation humaine féminine.

Des bribes de l’histoire

Des bribes de l’histoire racontée par le voile aux tout-petits :

–       Il y a une différente importante entre les hommes et les femmes

–       Les femmes doivent se comporter différemment en présence des hommes

–       Le corps de la femme, en tout ou en partie, est emprisonné alors que celui de l’homme est libre

–       Le  corps de la femme doit s’effacer du regard, s’éclipser

–       La femme baisse les yeux au passage de l’homme

–       La femme ne serre pas la main des papas, ce geste témoin de relations sociales conviviales

–       La femme n’est pas autorisée à sentir le vent dans ses cheveux…

L’éducatrice aura beau être aimante et merveilleuse, elle n’a aucune prise sur ce message inoculé à l’enfant, consciemment ou inconsciemment.

Les tout-petits apprennent par mimétisme

Dès la petite enfance, filles et garçons apprennent par mimétisme.  Ils apprennent l’affection, l’amour, la joie, la peine, la peur, le dégoût, la tendresse, la fierté, la honte, la colère via les signaux émotionnels que renvoie le visage de l’adulte qui en prend soin.  Par delà le langage, les micro-expressions et micros mouvements faciaux font comprendre à l’enfant ce qui est en train de se passer dans sa relation avec son interlocuteur.  Mais aussi, ce qui se joue dans la relation de l’interlocuteur adulte, dans ce cas-ci son éducatrice, avec les autres enfants, avec les autres adultes, les autres hommes et femmes…

Pour favoriser l’échange, la communication, la reconnaissance de ce qui se joue dans une interaction humaine, le visage en entier doit être pleinement  visible et  accessible. Je vous invite à explorer le travail de Giacomo Rizzolatti qui a révolutionné la notion d’empathie avec sa découverte des neurones miroirs dans les années 1990.

Dès la petite enfance, les tout-petits apprennent par modélisation, c’est-à-dire par identification aux adultes qui gravitent dans leur univers.  C’est maintenant chose connue: la  manière dont ces adultes témoignent de ce que c’est qu’être une femme ou un homme, la manière dont ils et elles exercent les tâches et activités qui leur sont dévolues, la manière dont ils et elles transigent et évoluent avec les personnes de leur sexe et de l’autre sexe influencent autant l’enfant que tous les discours.  Je suis une fille, donc je reproduis les comportements et attitudes des femmes… Idem pour les garçons avec les hommes.

Il n’y a pas que les mots mais il y a aussi les mots

Et puis, les enfants sont insatiables de curiosité. Ceux de trois à 6-7 ans sont inlassablement fascinés par la différence des sexes qu’ils découvrent. Que répondra l’éducatrice au bambin qui lui demande pourquoi elle porte le voile et pas son mari ? Que dira-t-elle à la gamine qui veut savoir pourquoi elle ne serre pas la main de son papa ? On a beau croire que les éducatrices ne sont pas là pour enrégimenter les enfants ou les rallier à leur foi ou culture religieuse, il faut se demander comment elles répondront aux questions sur la sexualité : « Comment il rentre le bébé dans le corps de la maman ? », « Pourquoi y’a des monsieurs qui aiment d’autres monsieurs ? »…  Quelles seront leurs réactions et interventions devant l’expression de la curiosité sexuelle enfantine ? Le jeu sexuel ? La masturbation d’Albert ou de Zoé ?

Réprouver le port du voile pour combattre le racisme…

Le voile est un vêtement lourd de valeurs négationnistes et réductrices à l’endroit des femmes et des hommes.  Il est tout sauf neutre. Par conséquent il n’a pas sa place dans les lieux d’éducation des enfants, fussent-ils privés ou publics.

Réprouver le port du voile, c’est combattre le racisme. Sexisme, misogynie et détestation des femmes ne sont-ils pas l’expression du racisme planétaire le plus répandu, destiné à cette moitié de l’humanité constituée de la « race des femmes » ?

Enfin, désapprouver le port du voile, faut-il le répéter, ne signifie pas combattre les femmes qui le portent. Bien au contraire.  Cette simplification commence à frôler la mauvaise foi.  Je ne me contrefiche pas que des femmes puissent perdre leur emploi en raison d’un apparat religieux qu’elles se sentent incapables de quitter. Du fond du cœur, je souhaite que cela n’arrive à aucune mais…

Mais à titre de personne responsable, de pédagogue, d’ex-éducatrice en garderie, d’ex formatrice auprès du personnel oeuvrant auprès de la petite enfance, de mère et de grand-mère, j’ai d’abord à cœur l’épanouissement des enfants, lequel passe par la neutralité, indissociable de l’égalité :  Égalité entre les garçons et les filles, entre les hommes et les femmes, lutte aux stéréotypes sexuels et sexistes, activités mixtes accessibles aux deux sexes.

Il faut que cela se dise et que cela se voie : les hommes et les femmes sont libres et égaux.  Mon slogan est joyeux : Garçons et filles,  hommes et femmes, ensemble, dedans, dehors, à la dînette, à la piscine, au marteau ou au fourneau !

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24 commentaires

  • Commentaire de FachéeMaisPasFacho — 20 octobre 2023 à 5 h 15 min

    La perception que se font les enfants est une PERCEPTION

    De la même manière qu’on ne doit pas être désarçonnés et faire preuve de pédagogie quand notre garçon nous dit que « les filles c’est nul » au même âge de la prise de conscience de son identité :
    C’est à nous parents d’expliquer à nos enfants le principe, la notion de libre arbitre, du respect et de l’humanisme…et la nécessité de prendre des distances avec les propos parfois (voire systématique) des médias ou de certaines personnes.

    Pour cela, faudrait-il encore lire les bons livres 😉

    Que la Paix soit sur nous tous ❤

  • Commentaire de franz seguin — 8 décembre 2013 à 13 h 30 min

    J’ai écouté cette discussion télévisée pour et contre le port du voile à la télévision. J’ai oublié les noms des quatre participantes. POUR : il y avait cette jeune musulmane, le voile somptueux solidement harnaché à la tête, parfaitement maquillée à la Cléopâtre comme une pharaonne, assistée en cela par une Québécoise qui soutenait mordicus le port du voile sans en porter elle-même et qui se donnaient le nom d’INCLUSIVES. D’autres part il y avait deux québécoises,d’âge plutôt mûr, intellectuelles et féministes qui se prononçaient résolument CONTRE.

    Le titre d’INCLUSIVE m’a fait sourciller et je me suis interrogé sur le sens de ce mot. À première vue, ces partisanes du voile semblent les plus inclusives en soutenant que la société québécoise devrait tout inclure, les burkas, les tchadors, et pourquoi pas, INCLURE même l’EXCLUSION.

    Or le voile et autres accoutrements semblables sont le symbole par excellence de l’EXCLUSION. Un personne qui le porte exclut de la vue de 50% de l’humanité, des parties d’elle-même que tout le monde est en droit de pouvoir admirer. Pire, elle crée entre elle et tous ceux qui ne sont pas de sa secte, une barrière qui affirme qu’elle est réservée uniquement à un mâle de son ethnie ou de sa croyance. Ce faisant, elle devient une partisane du  » développement séparé « , théorie impérialiste prônée par les tenants de l’apartheid en Afrique du sud.

    Le voile est sûrement le témoignage le plus sûr de l’EXCLUSION. Avec lui, selon la théorie du groupe qui se prétendent faussement, inclusives, on devrait peut-être accepter, la charia, la lapidation des adultères, la mutilation des voleurs, l’assassinat des homosexuels et des pédophiles, etc.

    Mais il y a un léger problème. La démocratie ne peut pas accepter les personnes qui veulent prendre le pouvoir pour la détuire. Et une société INCLUSIVE comme la québécoise, ne peut pas inclure dans ses valeurs et dans sa vie publique, des coutumes et ou des pratiques excluantes, ethnicistes, communitaristes qui mènent directement à l’apartheid et aux guerres saintes de religion.

    Remarquez que l’apartheid provient presque toujours d’une minorité qui vient s’exclure de la majorité, sous prétexte qu’elle est supérieure et plus pure que le reste de l’humanité. La minorité blanche de l’Afrique du sud, la minorité nazie de 1935-45, se croyaient d’une race supérieure.

    Le groupe qui s’affuble faussement du nom d’INCLUSIVES pour combattre leur inclusion à la charte québécoise et à notre société, est en fait un groupe D’EXCLUANTES sur qui le sens profond de la logique des mots ne pèse pas lourd.

  • Commentaire de Paul Dussault — 8 décembre 2013 à 9 h 14 min

    Nous assistons à un clash de civilisation ici dans les propos qui opposent les façons d’être et de vivre des uns et des autres. Une opposition farouche aux tenues des femmes émancipées qui seraient moins compétentes que leurs collègues portant le voile. Peu importe à qui ces mots s’adressent, ils sont le reflet d’un malaise et j’utilise ici un euphémisme, d’une fermeture, d’un braquage à l’endroit de l’autre. Et lorsque l’on ose dire les choses telles qu’elles sont, alors on se fait dire que le temps de la rupture est venu et qu’ici ou là, on ne reviendra pas poursuivre plus avant le dialogue pourtant nécessaire à une meilleure compréhension de l’autre.

    Le manichéïsme par lequel l’on tente de traduire maladroitement la réalité des faits de la cohabitation, auquel on assiste la plupart du temps dans les propos lus ici et ailleurs, est l’expression de la peur de l’autre. Du refus de s’ouvrir à l’autre. Voilà un constat auquel nous devons faire un espace mental, afin de constater que de fait, nous n’avons pas le choix que d’apprendre à composer avec la réalité de l’immigration. Et que la solution tient à la bilatéralité des efforts.

    Nous sommes condamnés à nous découvrir et à nous apprécier dans nos différences. Et il n’y aura pas de gagnant et de perdant dans cette perspective de cohabitation réussie. Il y aura des humains qui auront réussi à évoluer ensemble. À cheminer sur la difficile route de l’acceptation de l’autre comme étant valable, en dépit de ses différences.

    Tout cela est bien connu de tous. Il nous reste à en faire l’application dans la sérénité et la joie du partage.

  • Commentaire de Chantale — 7 décembre 2013 à 17 h 17 min

    Le fait que les réflexions sur le voile attirent toujours des gens qui veulent absolument vous enfoncer leur point de vue dans le crâne avec des commentaires répétés, en rabaissant votre travail et en appelant leurs amis à la rescousse n’est pas pour me rassurer.

    Je trouve la violence religieuse sournoise et insistante.

  • Commentaire de Marie — 7 décembre 2013 à 12 h 34 min

    *et je faisais référence à la théorie du développement de Piaget.

  • Commentaire de Marie — 7 décembre 2013 à 12 h 26 min

    Bonjour, je ne m’adressais pas à vous lors de ma 2ème intervention. Je répondais à une commentatrice qui équivalait le fait que son enfant s’était fait demander pourquoi sa mère n’était pas mariée à des injures violentes. C’est pourquoi j’ai écrit son prénom précédé d’un @ lorsque j’ai laissé mon commentaire. Je disais qu’il y avait une grosse différence entre la première remarque qui était inoffensive et l’extrapolation qu’elle avait faite à partir de celle-ci.
    Je ne vous ai pas conseillé de vous renseigner.
    Je lui ai conseillée de ce renseigner. Son discours sur les personnes musulmanes n’était pas même que le votre. Je ne m’adressais pas à vous de manière détournée. Je lui répondais à elle.
    D’ailleurs, je ne vous ai fait aucune attaque personnelle dans mes commentaires.

    Je n’ai fait qu’énoncer l’idée qu’il était possible que votre réflexion, quoique très intéressante, soit un peut teintée d’ethnocentrisme vu le fait que nous vivons dans une société qui, elle aussi, présente des rôles de genre qui ne sont pas égalitaires.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 7 décembre 2013 à 11 h 47 min

    Merci de tant d’ouverture. Je vous invite à revenir.

    Dès que vous aurez compris que ce blogue défend toutes les femmes et plus encore les femmes voilées. 

    Et qu’il combat leurs maîtres et seigneurs.

     Vous serez toujoiurs la bienvenue.

     

     

  • Commentaire de gladys merceron — 7 décembre 2013 à 10 h 23 min

    Sans vouloir vous manquer de respect je doute que vous ayez côtoyé les femmes voiles que je côtoie. Enseignantes, Docteurs, ingénieurs, entrepreneuses etc.
    J’ai travaille 10 en école primaire de la nursery au Cm2 aux cote d’enseignantes voilées mais aussi non voilées ainsi que des hommes. Elles sont aussi efficace, voir même plus que n’importe quel autre enseignant. Mais dois ton aussi interdire les chignons tires, les colles roule, les visages crispes ??? Qu’elle coiffure représente la femme « libérée de la télé » ???
    C’est vrai que ce débat me rappelle l’apartheid : INTERDIT AUX FEMMES VOILEES.
    Et a propos il y a des millions de femmes voilees qui conduisent, dois je deviez le sujet et parler des proxénètes qui vendent le corps de(leurs) femmes…en vitrine ou dans la rue….Haaa si l’humanité étais parfaite !
    Et pour finir, en hommage a Nelson Mandela, je me fais la promesse de ne plus revenir sur ce blogue car j’y trouve des théories qui divisent et déchirent.
    Que la paix soit avec vous
    Bonne journée.

  • Commentaire de franz seguin — 5 décembre 2013 à 10 h 34 min

    Imposition du voile commence par l’exposition au voile, symbole de l’apartheid, de l’exclusion, du sexisme et de l’esclavage de la femme à la domination islamique. Pourquoi les femmes ne peuvent conduire d’auto en Arabie, parce que ce serait le début de la libération. Elles deviendraient libres de leurs allées et venues. Pire, pour pouvoir conduire sans oeillères, il leur faudrait enlever ce voile qui leur bouche la vision latérale. Ce qui leur est intolérable surtout aux hommes mais aussi à bon nombre de femmes.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 5 décembre 2013 à 9 h 25 min

    Madame, mon propos sur le développement des enfants est scientifique et non chimérique.  Et je ne dis pas que le maquillage et les valeurs occidentales sont une panacée.  

    Merci de votre conseil « de me renseigner » mais je crois l’être, un peu et au moins autant que vous. Et pour votre info, j’ai fait d’assez longs séjours en Indonésie, en Égypte, en Tunisie pour connaître un peu le message du voile. 

    Merci de votre commentaire et bonne journée ! 

  • Commentaire de gladys merceron — 5 décembre 2013 à 9 h 20 min

    Je suis choque de cet article sur le voile. Qu’elle arrogance envers les femmes voilees de vouloir les sauver. Les sauver de quoi? De ne pas ce servire de leurs corps et cheuveux comme objet de desir, mais seulement leur esprit. De ne pas serrer la main aux papas et bien permetter moi de vous rappeler l’origine de ce geste, prouver a son interlocuteur que nous sommes desarme. Sauf que maintenant la meilleurs facon de propager une epidemie passe par les mains…et j’en passe. Je bouillonne a l’interieur de lire ces propos extremiste laic venant d’une personne « eduquee ». Personnelement je prefere mille fois que mes enfants soit accompagne a l’ecole par une femme voilee qu’une femme trop maquille, teinte, qui ne ce fait pas a l’idee de viellir ou encore une femme naturellemt belle jouant excessivement de ces atouts pour seduire et etre desire. Renseignez vous aupres de femmes voilee pourquoi elles le porte. Et vos theories sur les influances des enfants sont secteres.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 1 décembre 2013 à 21 h 09 min

    Vous vous éloignez. Écrivez donc un billet, un vrai, avec un argumentaire solide sur le question et on vous lira. 

  • Commentaire de Marie — 1 décembre 2013 à 21 h 01 min

    *Pardonnez-moi, j’aurais dû définir le concept. On appelle  »white feminism » le féminisme de deuxième vague parce que c’était un féminisme qui n’était pas très inclusif. Il ne militait que pour des enjeux touchants les femmes blanches bourgeoises et cela pouvait avoir des répercussions négatives pour les femmes qui ne tombaient pas dans cette catégorie. Ce sont des femmes noires aux États-Unis qui ont développé le terme  »white feminism » pour décrire cette situation. C’est un nom qui fait opposition au terme  »black feminism » qu’on utilise parfois pour décrire le féminisme intersectionnaliste, un féminisme qui prend en compte les multiples systèmes d’oppression qui peuvent venir affecter celui du sexisme.

  • Commentaire de Danielle — 29 novembre 2013 à 22 h 34 min

    Mes enfants sont grands et je constate depuis peu qu existent de nombreux cas comme celui d Amélie…Je crois que si j étais a sa place je ne serais pas tres aimable en expliquant a mon enfant que ces enfants-la qui lui font ce genre de commentaire sont peine perdue et que j espere de tout mon coeur qu ils retourneront d ou ils et elles viennent. On a trop invités n importe qui a se joindre au Québec et les enfants des Amélie vont devoir passer leur vie entiere a combattre des préjugés qui sont si stupides (impureté des cheveux des femmes, soumission des femmes pour différentes raisons etc.) que difficiles a combattre. Ca dépasse l entendement.

  • Commentaire de franz seguin — 29 novembre 2013 à 16 h 44 min

    Les garderies musulmanes ne sont pas une exception au Québec. Ici à Hull, une garderie avec des corans un peu partout dans les salles. Les enfants ne savent pas lire me direz-vous. D’accord. Mais cela témoigne du degré de prosélytisme auquel les enfants seront soumis durant la journée ! Il faudrait faire des inspections dans toutes ces garderies et pas seulement pour en vérifier la laïcité. Il y a bien d’autres abus. Pédophilie, drogue, violence, etc.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 1 décembre 2013 à 17 h 47 min

    Un produit de « white feminism » …? Un peu raciste comme commentaire… 😉

     

  • Commentaire de Marie — 29 novembre 2013 à 10 h 23 min

    @Amélie

    Votre commentaire présente un sophisme de la pente glissante. Il existe un monde entre votre premier paragraphe et le deuxième.
    Je crois d’abord qu’il faut faire attention de ne pas comparer la situation de femmes qui portent le hijab à celle des fillettes qui s’en vêtissent.

    Les jeunes enfants sont égocentriques. Ils ont de la difficulté à comprendre une réalité qui est en dehors de la leur. Je vais offrir ma situation en exemple pour illustrer la chose (je précise, par contre, que je ne fais pas une généralisation de mon propre vécu. J’ai eu des cours sur le sujet et j’ai travaillé avec des enfants alors j’ai pu observé ce phénomène.). Mes parents sont mariés et, quand j’étais très jeune, je croyais également que tous les parents étaient mariés. Je pensais aussi que tous allaient à l’université parce que mes parents étaient tous les deux allés à l’université. Je croyais même que toutes femmes avaient des poitrines voluptueuses parce que ma mère était ainsi faite. Je me rappelle m’être sentie grandement confuse lorsque mon amie m’a dit que ses parents habitaient ensemble et n’étaient pas mariés, car c’était le modèle que j’avais à la maison. Je lui ai posé toutes sortes de questions sur sa situation parce que celle-ci se trouvait en dehors de mon schème de compréhension de la réalité. Quand je suis rentrée à la maison, j’en ai parlé à mes parents et ils m’ont aidé à ajuster ma vision du monde.

    Je ne crois pas que cela soit si compliqué d’expliquer à nos enfants qu’en dehors du foyer familial, il y a des gens qui ont un mode de vie complètement différent du notre.

    Finalement, en ce qui a trait à votre deuxième commentaire, vous devriez faire attention de ne pas vous fier qu’aux histoires que vous entendez dans les médias pour vous former une opinion sur les personnes qui pratiquent la religion musulmane. Demandez à ces femmes de vous raconter leur situation. Lisez sur le Coran. Le hijab, ce n’est pas qu’un voile. Le hijab fait référence à une série d’attitudes que les femmes ET les hommes doivent respecter. Selon le Coran, les femmes ET les hommes musulmans doivent se vêtir de manière pudique et doivent se comporter de manière modeste lorsqu’ils se trouvent en compagnie de l’un et l’autre. De plus, la religion musulmane ne préconise pas l’idée d’imposer sa religion sur les autres. Elle énonce l’idée que ce qui se passe chez le voisin «n’est pas des affaires» du pratiquant et qu’il doit se concentrer sur sa propre relation avec Dieu.

    Je suis athée. Je n’aime pas les religions et j’aimerais qu’elles n’existent pas. Je considère, par contre, qu’il est important de s’informer sur ce que nous choisissons de condamner, que nous ne devrions pas le faire en nous basant sur des préjugés mal fondés.
    De plus, je pense qu’il faut faire attention à tous les autres facteurs qui entre en jeu dans un débat comme celui que la Charte a lancé. La Charte est extrêmement sexiste. C’est un produit de «white feminism» qui n’est pas le moins du monde intersectionnaliste.

  • Commentaire de François Marcotte — 29 novembre 2013 à 9 h 23 min

    Merci Jocelyne pour ce texte substantiel. Il devrait circuler dans les garderies et écoles primaires comme matériel à la disposition du personnel. Comme vous, j’estime que permettre aux enseignantes et éducatrices en garderie de porter le voile, c’est placer leur intérêt au-dessus de celui des enfants qu’elles ont la responsabilité de former et d’éduquer. La liberté de religion ne doit pas se faire au détriment des droits de l’enfant qui, en bas âge, est vulnérable aux enseignements des adultes en autorité. Épargnons leur l’exposition à des modèles d’inégalité homme-femme.

  • Commentaire de Bribes N' Trib — 29 novembre 2013 à 6 h 46 min

    Merci Jocelyne pour ce billet ! Vos écrits me manquaient.

    Envie de vous inviter à lire, relire et diffuser largement ce billet : http://bribestrib.blogspot.fr/2013/08/et-si-elles-mettaient-les-voiles.html

    Sans oublier le très bon papier d’Elisabeth Badinter : https://plus.google.com/u/0/102947828127381880800/posts

  • Commentaire de Marie — 28 novembre 2013 à 20 h 30 min

    Je trouve cette chronique plutôt intéressante. Elle aborde des thématiques qui n’ont pas encore été beaucoup explorées dans tout ce débat entourant le voile.
    Je me demande, par contre, s’il n’y a pas une certaine forme d’ethnocentrisme dans cette réflexion. Nous vivons dans une société qui se trouve encore sous le joug du patriarcat. Nos propres modèles de féminités sont sexistes. Je pense que d’énoncer que le voile est un élément problématique dans la socialisation des genres, mais de faire totalement abstraction du fait que nos propres modèles ne sont pas complètement égalitaires participe aux systèmes aliénants de l’islamophobie et du sexisme. Non seulement cela crée nous une ligne entre nous et l’Étranger, mais c’est ignorer du même coup les failles de notre propre système. Cela envoie le message que le système d’oppression du sexisme appartient à l’Étranger et que nous en sommes libre. Pourtant, ce n’est pas le cas.
    Je crois également que l’idée d’interdire le voile envoie un message beaucoup plus problématique à nos enfants que le contraire. Nos enfants ont accès à de multiples modèle de féminité (dont la plupart sont sexistes, les nôtres compris). D’ailleurs, leur mère va souvent être celui qui va les marquer le plus.
    Par contre, si on interdit le port du voile dans les garderies, beaucoup n’auront accès qu’à une seule conception des femmes voilées: que celle-ci , contrairement aux femmes d’ici, est victime de sexisme. Cela va affecter les interactions qu’ils vont plus tard avoir avec ces femmes ce qui va renforcer le sexisme qu’elles subissent déjà.
    (Je tiens également à souligner le fait que certaines femmes, qui portent le hijab, adoptent le type de comportements qui ont été décrits dans cette chronique, mais que ce n’est pas le cas de toutes.)

  • Commentaire de marti — 28 novembre 2013 à 16 h 08 min

    Ces gens sont tellement endoctrinés,asservis,la peur est leur letmotiv,ils ont besoin de s`ouvrir et de renifler la liberté.C`est tellement triste tout ca.

  • Commentaire de Lise Roy — 28 novembre 2013 à 15 h 51 min

    Excellent texte Jocelyne. Tout cela m’inquiète puisque mes trois petites-filles ont 6-4 et 2 ans… Je ne tiens pas à ce qu’elles soient exposées à tout cela. La laïcité sera pour l’État mais qu’en sera-t-il pour le reste? Ça ne réglera pas tout. Il faut à tout prix se battre pour l’égalité homme-femme ici au Québec. Il ne faut surtout pas régresser.
    Concernant le commentaire d’Amélie: je ne peux croire qu’on revienne à l’ancien temps où on ostracisait les filles-mères et traitait les enfants de bâtards. De quel droit se permet-on de juger?
    Tout cela me bouleverse énormément. Je ressens une telle impuissance.

  • Commentaire de Paul Dussault — 28 novembre 2013 à 13 h 53 min

    Les femmes qui portent le niqab ici, ont leurs raisons de le faire et elles leurs appartiennent. Ce faisant, elles s’isolent du monde auquel elles veulent appartenir. Leur décision est paradoxale. On définit un comportement schizophrène par la contradiction fondamentale qu’il sous tend. Je t’aime mon fils, dit la mère en pinçant son enfant. C’est pour ton bien que je te punis. Le fait de vouloir appartenir à un groupe et de s’en soustraire par le port du voile intégral est de cette nature. Du moins sur le plan de la logique. Mais comme la logique, en matière culturelle et sociale est affaire d’interprétation, alors certains défendent la position des femmes qui portent le voile et d’autres la position contraire.

    Un fait s’observe : la très grande majorité des Québécois et récemment des Français, par tribunaux légitimés, refusent le port du voile dans la fonction publique et dans les institutions similaires. La question qui se pose, face à une unanimité certaine observée dans les deux sociétés concernées, est la suivante : le port du voile est-il un facteur favorisant l’intégration des femmes musulmanes à la société ? Et la communauté musulmane, dans son ensemble, a-t-elle le désir de s’intégrer à la société d’accueil ? La réponse est oui, sans aucun doute… Alors pourquoi, pour des raisons qui n’appartiennent pas à la religion, vouloir imposer un ordre qui produit un effet contraire à celui qui est souhaité ? Par besoin d’affirmation. Pour exprimer la légitimité de leur démarche égalitatariste. La communauté se sent rejetée sur la base des données objectives du chômage et de la reconnaissance des acquis. Ces deux pôles étant liés intimement. La valeur des diplômes et le manque de travail à hauteur de trente pour cent des personnes aptes au travail, irritent au plus haut point les immigrants qui en témoignent avec les moyens qui sont les leurs. Et qui expriment leur fierté. Leur différence. Leur valeur fondamentale.

    On aura vu les peuples des Premières Nations vivre l’exclusion et la misère sur la base de leurs différences. Mais qu’en est-il vraiment ? Les préjugés à leur endroit sont le fait d’un refus de l’ensemble de la société de leur manière de vivre qui apparaît en contradiction avec leurs prétentions. Les gens des communautés des PN sont en porte à faux dans leur rapport à la société sur la base de leur exclusion économique. Ils sont perçus comme des profiteurs. Et leur misère économique n’est que la pointe de l’iceberg de leur situation sociale et familiale. Aussi, l’ensemble de la société des PN cherche à sublimer et à rendre acceptable son projet de développement qui passerait par le retour aux traditions. Ce qui est un idéal illusoire, compte tenu des réalités socio-économiques contemporaires. Aussi, leur situation piétine, se dégrade, pourrit, dans l’indifférence quasi générale. Le gouvernement même détourne le regard sur ce qui est le génocide canadien et qui fait la honte de tout le pays partout dans le monde. La criminalité qui est le pendant de la volonté de s’en sortir, ne fait que contribuer à la perception négative dont ils sont l’objet. La solution du problème que subit l’ensemble des gens des PN passe par l’éducation et par le travail. C’est pourquoi la société canadienne dans son emsemble a le devoir et la responsabilité de soutenir les efforts des communautés dans les choix qu’elles font. Dans la mesure où ils s’inscrivent dans la perspective d’un développement qui favorise leur intégration socio-économique. Ce qui est encore perçu aujourd’hui comme étant une démarche d’assimilation, voire génocidaire, de la part d’une partie résistante des communautés des PN. Sur ce constat, il est possible de tracer un parallèle entre les difficultés d’intégration des communautés immigrantes et de la situation des PN. Mais la solution demeure la même.

    On peut aborder la question du voile sous diverses perspectives : éducative, sociologique, anthropologique, philosophique et combien d’autres ? Mais en définitive, on réalise que ce combat qui confronte David… à Esther… au sujet de son émancipation, n’est autre que la même lutte à laquelle nous sommes tous confrontés. La survie économique. Et par solidarité humaine, en tant que peuple, comme en tant qu’individus, nous avons le devoir de saisir les résistances des uns et des autres, qui sont autant d’appels à la coopération. Même si elles sont exprimées de façon paradoxale et apparemment contradictoire. Et en ce qui regarde ma position relative au port du voile dans les garderies, je suis tout contre… puisque les enfants ne devraient jamais faire l’objet de négoce politique. Lorsque l’on en est à utiliser les enfants, c’est que l’on est faible et désespéré. Quel que soit le camp auquel nous prétendons appartenir.

  • Commentaire de Amélie — 28 novembre 2013 à 12 h 41 min

    Je vous aime tellement. C’est difficile à formuler sans qu’on nous injurie mais vous savez bien le faire.

    À l’école de ma fille, d’autres petites filles déjà voilées à 9 ans lui disent que c’est dangereux pour sa santé de manger du jambon et que moi, je devrais être mariée. Comment voulez-vous qu’on réagisse et qu’on réponde à nos enfants que ce sont des balivernes si on nous muselle en nous traitant de racistes?

    Quel enseignement scientifique peut-on espérer si les murs de l’école permettent qu’un prof y sous-entende que les mères québécoises s’en vont au feu? Que la science ment? Que la femme est inférieure à l’homme? Qu’un livre éditorial écrit par un homme à la vie peu recommendable vaut plus que des études scientifiques basées sur des faits et des démonstrations répétées?

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