La fièvre du printemps: mythe ou réalité? Réalité.
La nature se réveille, la terre émerge d'un long sommeil, éclate de nouvelles odeurs et de nouvelles pousses, la sève bouillonne dans les arbres, le oiseaux roucoulent, s'accouplent et bâtissent leur nid…
Il en va de même pour les êtres humains: besoin de chaleur après l'hibernation, sensations à fleur de peau… Hommes et femmes sont pris, en cette saison d'une envie folle de se renifler, de se froisser les épidermes, de s'envoyer en l'air, comme des crêpes!
Dans les garderies, c'est une période de l'année où les éducatrices s'inquiètent:" Ciel! Les enfants jouent au docteur!" . Immanquablement, les ados se font un chum ou une blonde (ou en changent) au printemps. C'est la saison où on est le plus tenté par les écarts de langage corporels et autres butinages. Les plus âgé-es d'entre nous se souviennent de la chanson C'est dans le mois de mai que les filles sont belles et que tous les amants y changent leur maîtresse…
Toute cette vitalité est compréhensible. On enlève des pelures, on exhibe des bouts de peau, de jambes, de poitrine, on se chauffe la couenne au soleil, on distille nos parfums qui sont captés par des êtres humains récepteurs dont les sens sont autant aiguisés que les nôtres. On redécouvre le voisin ou la collègue de bureau dont on avait oublié l'existence charnelle, enfermés que nous étions dans nos cocons d'hiver.
Faut-il se méfier de nos élans printaniers? Non, parce qu'on ne doit pas se méfier de ce qui est beau et bon. Oui, parce que nos engouements sont à la mesure de nos manques, de notre besoin d'air et de lumière. Au printemps, on tombe bien plus souvent "en désir" qu'en amour. Désir de tout. Manque de tout. De tout ce qui est sensuel, sensoriel, chaud, érotique, coloré, lumineux, pulpeux, goûteux, aquatique, aérien, odorant, fruité, vivant…
Miam… Je quitte cet ordi et m'en vais gambader dans la nature ensoleillée.