jocelyne robert

Comme Lysistrata au temps des cités grecques, les femmes kényanes font la grève du sexe et imposent l'abstinence sexuelle à leurs mecs.  Objectif:  inciter les hommes politiques à régler leurs différends, à réformer le pays et à agir en toute priorité contre la pauvreté.

Ce mouvement de pression nous vaut des réactions masculines aussi éloquentes que: "Si ma femme fait la grève du sexe, je ferme le guichet automatique, vous allez voir qu'elle va ramener ses fesses au lit et en vitesse à part cela!"  Ou encore:"Je m'en fiche, j'irai voir les prostituées!"
 
Il faudrait convaincre les prostituées de faire elles aussi la grève du sexe mais dans leur cas , grève du sexe= grève du travail…  Il faudrait aussi convaincre les banquiers d'être solidaires des femmes et de fermer aux hommes les guichets automatiques.  En fait, toutes les réactions autour de ce moyen de pression tournent autour de l'argent.
 
Je ne sais trop qu'en penser…  Choisir de faire la grève du sexe équivaut à reconnaître la sexualité comme monnaie d'échange et le corps des femmes comme bien de consommation.  Ce geste sous-entend aussi que les femmes se plaisent dans l'abstinence sexuelle et donc, que la sexualité, loin d'être une source de plaisir, constitue pour elles un mal nécessaire ou une sorte de service à rendre.
 
Il est vrai qu'au Kénya,  la moitié des femmes ont été excisées.  Et que de nombreux politiciens prônent encore les violences sexuelles et mutilations génitales  féminines.  Et que le sida y est un réel fléau.
 
Compliqué tout cela…   Mais moi, la grève du sexe, ça ne me fait pas rire.  Je trouve que ça cache bien des souffrances et détresses de femmes.
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