Vous avez lu le billet de Nathalie Petrowski dans la Presse d'hier?
Le titre de sa chronique, "Dur, dur d'être une mère", concernant le film J'ai tué ma mère, donne à réfléchir. C'est vrai que c'est dur d'être une môman. Mais ne trouvez-vous pas que tous les rôles ou fonctions liés à la maternité sont durs? C'est dur aussi d'être une fille (la fille de sa môman), c'est dur d'être une belle-mère, c'est dur d'être une grand-mère, c'est dur d'être une non-mère…
– Pourquoi faut-il presque toujours, du moins symboliquement, tuer sa mère pour accoucher de soi-même? Bon, c'est vrai que les mères sont rarement absentes et qu'on ne peut tuer que ce qui est présent.
– Pourquoi les femmes qui refusent la maternité doivent-elles toujours le justifier alors qu'on demande rarement aux hommes de justifier leur refus de paternité?
– Pourquoi toutes ces farces sur les belles-mères et pas sur les beaux-pères?
On ne peut "tasser" ou "tuer" que ce qui est là, présent, trop présent peut-être, disponible…
Un drôle de hasard a voulu que je lise Petrowski, fille, en même temps que j'entendais Petrowski, mère, à l'émission "L'autre midi à la table d'à côté", sur les ondes de Radio-Canada. Madame Petrowski, Minou de son prénom, confiait à Carole Laure qu'elle aimait les hommes jeunes, comme si elle se confessait d'une maladie honteuse. Le ton était triste, presque coupable plutôt que joyeux et assumé. Normal me direz-vous, étant donné la réprobation sociale et la force du double standard à cet égard. Mais quand même. Connaissez-vous bien des hommes qui se confessent publiquement d'aimer les femmes plus jeunes comme s'il s'agissait d'un péché mortel?
Il est vrai que c'est "dur, dur d'être une mère". Mais c'est encore plus dur, dans nos sociétés si évoluées, de ne pas être surtout une mère.