jocelyne robert

Bon.  Cela doit faire 100 fois que je le répète et cette fois-ci est la dernière. J'espère.

 
Je n'ai JAMAIS  parlé d'hypersexualisation des jeunes. J'ai parlé de nos sociétés hypersexualisées, de la sexualisation de  l'espace public, de l'invasion porno, d'une dérive du modèle sexuel relationnel vers un modèle sexuel de consommation.  Dans un livre Le sexe en mal d'amour – De la révolution sexuelle à la régression érotique, un livre pour adultes, parlant des adultes et destiné aux adultes, publié en 2005,  j'ai écrit 3 ou 4 pages ( sur 230 ) sur l'impact de ce mercantilisme sexuel sur les jeunes.  
 
Le journal La Presse avait alors publié un extrait de mon livre:  les 3 ou 4  pages en question. Ensuite, tout s'est emballé.  Les médias ont fait le reste. Tout le monde en parle m'a invitée, maintenant le cap dans la même direction.    Boule de neige…     Engouement démesuré qui ne s'est toujours pas démenti sur cette question des "jeunes hypersexualisés."  J'ai refusé des centaines de demandes de conférences sur la question.  Et des dizaines de demandes d'entrevues dans les médias  qui m'y auraient ramenée.
 
Étrange…  J'avais écrit un essai, ponctué de passages érotiques, pour les adultes et on ne me parlait que des ados!!!    J'avais été ravie que La presse publie un extrait de mon livre.  Je l'ai regretté.   Cette piste d'envol a donné le ton. Tout mon propos a été dilué:  on a préféré y voir une dénonciation de la "perverse sexualité" des jeunes au lieu de se regarder le nombril d'adulte.   Je suis devenue meneuse de claques. Malgré moi. 
 
Comme quoi, les grandes personnes sont parfois bizarres.  Plutôt que de retenir et de commenter un long  texte où il est question d'eux, ils se jettent,  comme des prisonniers sur une fenêtre ouverte, sur un entrefilet de ce texte qui leur permet d'éviter de se remettre en question.    
 
 

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Publié dans : Culture et Société, Éducation, Enfance et Adolescence, Médias et Actualités, Sexualité et Sexologie
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1 commentaire

  • Commentaire de Renée — 5 septembre 2010 à 9 h 45 min

    « Hypersexualisation » de nos sociétés
    Il faut voir le phénomène dans son contexte historique.
    Des éléments convergent.
    Le 11 septembre: figure de terrorisme a provoqué un certain conservatisme donc un retour aux modèles masculin et féminin.
    L’après sida et les technologies relationnelles rendent accessibles le cybersexe, la sexualité du non-toucher. Du home-made avec web cam.
    Le post-féminisme a rendu les modes unisexes démodées. Des fillettes en rose bonbon prêtes à croquer ou s’enfargeant dans leur robe « princesse ». Féminité exacerbée, celle des jeunes femmes enceintes exhibant leur grosse bedaine comme si c’était du jamais vu. Érection de la maternité. Agisme ou sexisme? Ces publicités proposant une éternelle jeunesse et à quel prix. Contradictoire, ce monde dénaturé au service de la sexualité.

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