Dans sa chronique parue dan la Presse du 17 mars, Nathalie Petrowski fait une critique très élogieuse de mon livre Les femmes vintage. http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201003/17/01-4261409-vive-la-femme-vintage.php
Elle remet cela à l’émission Six dans la cité, à Radio-Canada, le 28 mars, en en faisant son coup de cœur de la semaine. http://www.radio-canada.ca/emissions/six_dans_la_cite/2009-2010/ J'ai toujours admiré cette femme affirmée et intelligente et cela me ravit. Les deux fois, elle énonce un bémol : la page couverture. Elle y voit une contradiction entre celle-ci et le contenu de mon essai en évoquant que nous reproduisons (mon éditeur et moi) en couverture ce que je dénonce à l’intérieur.
Je ne suis pas d’accord. En fait, je reconnais que ma maison d’édition a décidé de la jouer « glamour » et que je me suis prêtée au jeu. Mais je ne vois là vois aucune contradiction avec les propos que je tiens dans ce livre à l’égard de la dérive de la chirurgie esthétique, de la quête de l’éternelle jeunesse, de la peur de vieillir, du désir de rester séduisante etc.
Je revendique dans cet ouvrage le droit d’être séduisante à 50, à 60 ans et +, sans être toute refaite, sans avoir jamais subi la moindre modification ou amélioration esthétique. Je vois même une certaine congruence dans le fait d’avoir accepté de témoigner, en page couverture, des propos théoriques qui se déclinent dans les 200 quelques pages qui suivent. C’est précisément le but de cette page-concept, avec les mannequins ( canons de beauté ) en arrière-plan et moi, une femme de 60 ans qui, sans leur ressembler, n’est pas un repoussoir : témoigner.
Bien sûr, c’est une photo où il y a de la recherche, un éclairage artistique, un maquillage professionnel, une coiffure un peu vaporeuse, un chemisier coloré… http://www.editions-homme.com/ficheProduit.aspx?codeprod=347186 Est-ce en cela qu’on peut y voir une contradiction? Je ne crois pas. La contradiction, aurait été que la photographie soit toute retouchée avec le logiciel Photoshop, ce qui n’est pas le cas. Il suffit de l’agrandir pour voir apparaître ma ride du lion, mes joues vintage, mon grain de peau rosacé, mes paupières tombantes… L’avantage d’une photo plein pieds est justement d’éviter le gros plan du visage.
Si j’avais acquiescé à l’idée première de ma maison d’édition, j’aurais été nue en page couverture. Je n’ai pas refusé d’emblée cette idée car je comprenais l’intention de montrer un corps de femme mûre-mûre, intact, beau d’une beauté non comparable à celle de la jeunesse. J’ai choisi, finalement, d’être habillée normalement ( jeans et chemisier) non pas par pudeur mais parce que j’ai craint que le message soit mal interprété et choque inutilement.
Par contre, cette page couverture montrant une sexygénaire énergique, en possession de ses moyens, rieuse, fière, continuant son chemin parmi les plus jeunes et les plus fraîches me semblait, me semble encore, absolument congruente avec le propos. J’ai fait ce que je dis aux femmes de faire : refuser de s’éclipser, refuser de disparaître.
Que l’on ne comprenne pas le concept ou qu’on ne l’aime pas, je veux bien. Mais qu’on y voit une contradiction…ça alors, non.