jocelyne robert

…et relève de la mauvaise foi.

Une lectrice me demande pourquoi se teindre les cheveux serait acceptable et le botox inacceptable et, pourquoi chausser des talons hauts serait correct et pas  la "déformation du visage par mini-lifting"? Elle me demande aussi si je suis " vraiment vintage (d'origine)". Je trouve ces questions pertinentes, voilà pourquoi j’en fais un billet. D’emblée, je tiens à préciser que je n’ai jamais dit que botox et chirurgie étaient  « inacceptables ».  J’ai cependant  voulu démontrer leurs méfaits plutôt que leurs relatifs bienfaits.

Je pense que la dérive consiste, justement, à mettre sur un pied d’égalité le salon de coiffure et une clinique de chirurgie esthétique, une parure comme des souliers à talons hauts et une modification permanente du visage.  Il m’arrive de porter des talons hauts.  Quelques heures par ci par là.  Et quand j’en ai ras les pieds, je les lance au placard et saute dans mes baskets.  Si je me fais défaire et refaire une partie du visage, de nouvelles pommettes disons, pas facile de les mettre dans le tiroir quand je les ai assez vues ou , pire encore, de faire face aux problèmes de santé  et complications qui peuvent découler de cette intrusion chirurgicale.

Même chose pour les coiffures et teintures.  On peut toujours revenir en arrière.  Si mon coiffeur rate ma coiffure ou ma couleur, je n’ai qu’à faire preuve de patience et ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir mais si un chirurgien me rate le portrait, je suis « faite ».  Et puis, les colorants à cheveux que vous dites « toxiques » ne le sont pas au point de pouvoir se répandre dans l’organisme, comme  c’est le cas pour la toxine botulique qui peut causer de sérieux problèmes de santé, si elle se répand, pouvant aller jusqu’à la mort.  J’ai envie de vous dire « soyons sérieuses de grâce !»http://www.7sur7.be/7s7/fr/1518/Sante/article/detail/612036/2009/01/14/Le-Botox-dangereux-voire-mortel.dhtml  

Un dernier point, qui n’est pas le moindre.  Vous teindre en blonde ou en rose n’empêchera pas votre amoureux, votre patron ou vos ami-es  de lire les émotions qui s’expriment sur votre visage et autour de vos yeux.  Vous faire injecter du botox, oui.  Voilà.  Une fois qu’on connaît les enjeux, on peut prendre des décisions mieux éclairées, choisir d’avoir un visage vivant et mouvant ou un visage de marbre et de fixité. 

Finalement, pour répondre à votre question, oui je suis vintage.  Ce qui ne veut pas dire, loin de là, que je ne suis pas soucieuse d’esthétique, de séduction et de beauté.  Ce qui ne veut pas dire non plus que je devrais  garder mes cheveux blancs et mes poils au menton si j’en avais !…

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Publié dans : Corps, Rôles et stéréotypes sexuels culturels
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2 commentaires

  • Commentaire de jocelyne_robert@videotron.ca — 19 avril 2010 à 9 h 48 min

    >@Sophie sexologue du 19 avril et à
    @ Anonyme Monique G du 19 avril

    C'est vrai Sophie et je connais ces études. Je connais aussi celles qui portent sur les dangers de certains déodorants pour les aisselles, sur les cosmétiques pour la peau, sur les aliments bio qui sont, parfois, plus nocifs que les non-bio, sur les dangers du soleil et le danger des produits filtrant le soleil, sur les OGM etc etc 😉 Vous voyez, si on part dans cette direction, on ne s'en sort pas. C'est pour cela que j'ai choisi de ne pas me mettre à comparer un chacal et un minou domestique ( qui peut aussi être potentiellement dangereux).

    Je suis entièrement d'accord avec vous Monique G et je trouve que vous touchez "LE" point sensible. J'aurais pu écrire exactement ce que vous venez d'énoncer. Le chapitre sur la dérive de la chirurgie esthétique fait partie d'un livre qui en comprend 6, et c'est sur celui-ci que les médias ont insisté, diluant ainsi le thème vital du livre. Je n'ai surtout pas voulu opposer les femmes et j'ai refusé, dans ce chapitre, de poser les questions en terme de "pour ou contre" mais plutôt en terme de "pourquoi?"

    Cela dit, le débat sur la dérive et la banalisation de la chirurgie esthétique, phénomème occidental mondial, n'a jamais été fait et je crois qu'il doit l'être. Alors, je l'ai initié. N. Petrowski a souligné qu'elle n'avait jamais lu un argumentaire aussi étoffé et intelligent dans un livre aussi savoureux. http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201003/17/01-4261409-vive-la-femme-vintage.php Sans me péter les bretelles, je me glorifie que des journalistes de pointe l'aient observé. Peut-être ai-je été rêveuse de croire que nous pouvions débattre sans se battre, rejeter des méthodes et des dérives sans rejeter ni les personnes adeptes de ces méthodes et prises dans ces dérives ni celles qui les condamnent et les contestent.

    Mais tout ce buzz montre bien qu'on ne peut traiter de sujets délicats sans susciter réactions de toutes sortes et controverses. Merci infiniment à vous deux de vos commentaires constructifs.

  • Commentaire de Anonymous — 19 avril 2010 à 7 h 51 min

    >En accord moi aussi avec vos propos mais en questionnement aussi .
    En effet, je me demande qu'est-ce qui est touché chez chacune de nous après la lecture du livre au-delà du débat "chirurgie/non-chirurgie" car j'ai l'impression qu'avec ce genre de polémique on s'éloigne ainsi du thème principal de votre écrit. J'ai remarqué que même au niveau des médias on a voulu mettre que cet aspect en lumière.
    On dirait que deux clans sont en train de se former entre les femmes Vintages alors qu'au contraire nous devrons collectivement nous rassembler et honorer ce statut de Vintage en y incluant cette problématique des transformations permanentes.
    Il est certain que cet ouvrage soulève de beaux débats. Souhaitons que ceux-ci nous amènent plus loin ou je dirais même plus près de l'essentiel.
    Monique G.

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