jocelyne robert

D'emblée, je dois dire que ce livre s'est imposé à moi. En fait, ce sont les femmes vintage, dont je suis, qui m'ont, au cours des dernières années, chuchoté inlassablement ses contenus. J'ai donc écrit par nécessité. Pour moi. Pour elles.

Avec le recul, je constate que des moments, apparemment banals mais stratégiques, au cours des dernières années, ont fécondé en moi, ce livre. En voici quelques uns parmi d'autres:

– Je me souviens avoir lu un rapport sérieux montrant qu'en 2008 , les personnes âgées de 50 à 65 ans constitueraient le groupe le plus nombreux dans les pays développés et que de ce groupe, les femmes seraient majoritaires. À partir de ce moment là, je n'ai plus cessé de me demander où donc étaient ces femmes, nombreuses comme des sauterelles mais à peu près absentes de la place publique (médias, magazines, politique, etc.)

– Il y eut aussi la mort tragique de Micheline Charest, en 2004, à 51 ans, pendant qu'elle subissait une triple chirurgie esthétique. Cet événement a exacerbé mon questionnement sur la dérive de la chirurgie esthétique, sur la quête d'une éternelle jeunesse. En même temps, j'observais que les femmes « vieillissantes », adeptes du scalpel et des injections avaient, de plus en plus, l'air de photocopies…

– Et puis, plus récemment, à l'émission de Christiane Charette, j'entendis un spécialiste en « vieux » dont le nom ne me revient pas (pas un hasard dirait Freud) parler de la pré-vieillesse et des pré-vieilles en évoquant les personnes de 50 ans à 65 ans. Et là, j'ai pensé : c'est assez! Il faut redéfinir les notions d'âge, de vieillesse, de beauté. L'évolution linguistique n'a, de toute évidence, pas suivi l'évolution de la longévité. On ne meurt plus après la ménopause comme au début du siècle, alors créons, comme on l'a fait pour l'adolescence qui n'existait pas autrefois, un nouveau segment de vie entre la maturité et la vieillesse que j'appelle l'adultescence…

– Enfin, l'approche d'un changement de décennie m'a complètement traumatisée. Moi qui avais toujours avancé dans le temps avec sérénité et joie, je fus soudainement prise de panique. Foncer dans le mur gris et lézardé de la soixantaine me désespérait à un tel point que… (vous lirez le reste dans le livre) .

Plus je constatais, chez les femmes, la quête utopique d'une jouvence éternelle et l'insoutenable difficulté de vieillir, parfois dès le tournant de la quarantaine, plus le bien-fondé de ma démarche se consolidait. Les univers consuméristes dans lesquels nous évoluons, bourrés de paradoxes, de clichés, de diktats et de doubles contraintes rendent le vieillissement bien plus éprouvant pour les femmes d'aujourd'hui que ce ne le fut pour leur mère et grand-mère.

À suivre…

PS: Découvrez en plus sur mon livre Les femmes vintage en regardant mon entrevue-vidéo.

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