jocelyne robert

 

La jalousie n’est pas un défaut, c’est une preuve d’amour. Faux.  La jalousie n’est pas une preuve d’amour. On peut être jaloux sans aimer.  On peut aimer sans être jaloux.

La plupart des hommes et des femmes s’attendent à être traités de façon privilégiée par leur partenaire. C’est quand ce dernier gratifie une tierce personne de ce « traitement réservé » qu’apparaît la jalousie. À une extrémité du spectre, il y a celui ou celle pour qui l’exclusivité sexuelle n’est pas cruciale si on a bien défini ensemble ce qui devait être réservé au couple.  À l’autre bout, il y a celle pour qui la moindre interaction entre son homme et une tiers paraît menaçante ou celui que le regard d’un passant vers sa chérie fait fulminer. La jalousie maladive est un problème personnel qui n’a rien à voir avec les agissements réels de l’autre.  Elle induit des comportements obsessionnels, dommageables voire destructeurs  pour le couple : questionner, espionner, accuser…

Je suis toutefois d’avis qu’un zeste de jalousie,  qui titille ou qui excite, dont  on parle et rit sur l’oreiller, peut donner du panache au lien érotique et amoureux.  En fait, dépendant de notre degré d’atteinte, la jalousie peut représenter un détonateur de volupté ou une arme de destruction.  Posez-vous la question :  sur une échelle de 0 à 10, à combien situez-vous votre jalousie.  Au delà de 5, réfléchissez, vous êtes sur une mauvaise pente.  À zéro tout autant puisqu’à mes yeux, l’absence totale de jalousie frôle l’indifférence. La jalousie est une émotion, comme le sont la colère ou la peur.  Les émotions sont rarement seulement positives ou négatives.  La peur constante est stérile mais  c’est le fait de ressentir la peur, face à un danger, qui peut permettre d’avoir la vie sauve. Un petit tressaillement de jalousie peut s’avérer bénéfique en donnant  l’occasion d’approfondir le lien d’intimité avec son conjoint et de lui faire, non pas savoir, mais sentir, qu’on tient à lui, à elle.

Les jaloux, homme ou  femme, tourmentent leur partenaire chacun à sa façon.  Elle aura tendance  à chercher des preuves matérielles: odeurs, parfums, documents oubliés dans les poches… espionnage téléphonique. Au premier soupçon… au moindre changement d’humeur ou d’attitude (inexplicables pour elle, bien sûr), elle change de comportement, se renferme ou devient insupportable car elle a peur d’être abandonnée.  Lui, tirera des conclusions à partir de l’apparence physique et de l’emploi du temps de sa partenaire. Toute transgression dans ses habitudes provoque une avalanche de remarques et de questions. Pour se rassurer, il tentera de limiter l’autonomie de sa « bien-aimée »,  de contrôler sa vie…  Le jaloux malade va jusqu’à faire le vide autour de celle qu’il aime!

Cette jalousie, récurrente  et perfide, qui empoisonne la vie des deux partenaires et fera presque à coup sûr éclater le couple, doit être soignée.  Elle s’est souvent installée dans l’enfance, s’est incrustée comme un programme que l’on se joue et se rejoue sans cesse dès qu’on se retrouve dans une situation où on se sent, à tort ou à raison, affectivement menacé.  Ce qui est programmé peut être déprogrammé.  Il faut trouver les moyens, les outils, pour neutraliser  le mécanisme.

 

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Publié dans : Amour, Couple, Femmes, Hommes, Sexualité et Sexologie
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12 commentaires

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 28 août 2015 à 18 h 52 min

    Je pense que c’est assez juste 😉

  • Commentaire de Claude Lasanté — 28 août 2015 à 17 h 06 min

    Merci pour votre bon article et j’ajouterai ceci. Nous nous attardons souvent sur les crises de jalousie, sur les apparences de la jalousie et non sur le processus interne en cause. Nous observons les gens jaloux et nous nous disons combien ils sont laids, combien ils sont enragés, malades, et alors jamais il ne nous vient dans notre conscience, que nous sommes jaloux également. Qu’en pensez-vous ?

  • Commentaire de VeroRo — 14 septembre 2010 à 6 h 03 min

    Pour ma part, si je suis (encore) jalouse; c’est que j’aime (encore).

    Plus encore: la jalousie m’allume, elle entretient mon désir (et mon amour?).

  • Ping de L’amour peut-il vivre sans Illusion? | Les Femmes Vintage - Le blogue de Jocelyne Robert — 21 août 2010 à 12 h 09 min

    […] Quand on aime, on est fidèle 2. Quand le sexe va tout va 3. La jalousie est une preuve d’amour 4. Il faut à tout prix éviter les disputes 5. Le temps finit toujours par arranger les choses […]

  • Ping de 5e mythe sur l'amour et la sexualité: le temps arrange les choses | Les Femmes Vintage - Le blogue de Jocelyne Robert — 6 juillet 2010 à 13 h 00 min

    […]  Voir les mythes précédents:   3e : La jalousie est une preuve d’amour […]

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 30 juin 2010 à 9 h 00 min

    😉

  • Commentaire de SophieSexologue — 29 juin 2010 à 23 h 33 min

    J’ai pris le temps de réfléchir à ça et d’en discuter avec mon copain! 🙂
    Je crois qu’effectivement j’ai confondu la jalousie et l’expression de la jalousie. Une personne peut être jalouse et utiliser la violence et la manipulation pour l’exprimer, ou en prendre conscience et la gérer, la doser et savoir la dédramatiser. Il est vrai que la jalousie reste une émotion.

    Il me reste un petit pincement d’utiliser « jalousie » et « saine » dans la même phrase, mais j’apprendrai à vivre avec! 😉

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 29 juin 2010 à 20 h 05 min

    L’échelle, c’est pour faire image, pour qu’on concrétise, pour soi, son niveau de jalousie. Sans autre prétention.

    Quant à la jalousie, elle est à mes yeux une émotion comme une autre et peut donc être extrêmement nocive et destructive ou avoir un impact très léger et même dynamisant. Quand vous dites que la jalousie c’est « la peur de perdre l’autre » et « se sentir menacé par les autres » je ne suis pas d’accord . Rendu là, on parle effectivement de troubles de l’estime de soi et de confiance pas de jalousie.

    Si mon homme est en conversation avec « une belle et intéressante personne », je suis loin d’être jalouse, je suis fière et contente pour lui. Et plus la tierce personne admire mon homme, plus je suis fière, et plus je l’aime… 😉

    Je pense tout à fait le contraire quant au continuum. Il faut situer, pour soi, « sa » jalousie et avoir du pouvoir sur elle avant qu’elle n’ait le pouvoir sur soi…

  • Commentaire de Sophiesexologue — 29 juin 2010 à 17 h 12 min

    Humm… je ne suis pas certaine d’être d’accord sur l’échelle de 0 à 10 où, jusqu’à 4, la jalousie serait considérée acceptable.

    Je fais une distinction entre « porter de l’intérêt » et « jalousie ». Je comprends ce que vous voulez dire quand vous dites que la jalousie pourrait être positive à certains égards, mais à mon sens, il s’agit davantage d’intérêt que de jalousie.

    Pour moi, la jalousie est la peur de perdre l’autre et, par la même occasion se sentir menacé par les autres personnes qui pourraient partir avec la personne qu’on aime. C’est donc un manque de confiance en soi qui résulte en une forme de projection où la personne remet en question la confiance qu’elle peut avoir en l’autre.
    Je crois qu’il est sain de démontrer à l’autre personne qu’on tient à elle. Avoir un pincement au coeur en regardant notre douce moitié discuter avec une personne belle et intéressante, c’est prendre conscience qu’il existe d’autres personnes intéressantes sur terre et que la personne qu’on aime n’est pas enchaînée. Si on prend le temps de lui nommer notre petite frousse de la voir nous quitter un jour et qu’en la voyant parler avec une autre personne, ça a éveillé cette crainte, on ne parle plus de jalousie à mon sens.

    Je trouve qu’il est extrêmement délicat de mettre la jalousie sur un continuum où il y aurait une limite à ne pas franchir.

    Pour moi, la jalousie est un sentiment de perte de contrôle et une tentative de reprendre le contrôle en tentant de culpabiliser une personne; dans la jalousie, il y a une notion de manipulation.

    Dire à l’autre qu’on tient à elle et qu’on a parfois peur de la perdre, c’est de l’honnêteté et de la transparence.

    Bon, je sais que les principes se ressemblent, et que je parais tatillonne, mais j’ai beaucoup de difficulté à nommer que la jalousie peut être saine.

  • Commentaire de Marina — 28 juin 2010 à 9 h 36 min

    La jalousie est un vilain défaut, mais parfois quand son ou sa partenaire montre un zeste de jalousie ça peut être flatteur parce que, mine de rien, ça montre une sorte d’attachement. Après, la jalousie maladive et plus un signe de possession que d’amour …

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 24 juin 2010 à 13 h 26 min

    Et moi, je n’arrive pas à la grossir cette image. En fait, elle représente une personne dont les membres sont des pinces qui « incarcèrent » l’autre, le coincent. Je trouve que la jalousie en trop, c’est cela, vouloir « incarcérer » l’autre. C’est vrai que la jalousie peut être systémique i.e. liée à une relation particulière, ou à un partenaire spécifique . Mais je crois que ce type de jalousie est situationnel, circonstanciel; ça n’est pas une jalousie de fond et ça risque moins de se transformer en névrose. Enfin… J’aime bien votre mot de la fin.;-)

  • Commentaire de Renée — 23 juin 2010 à 10 h 10 min

    La photo accompagnant l’article, je n’arrive pas à voir de quoi il s’agit? Pourriez-vous m’éclairer?
    La jalousie, sur une échelle de 10, comment pourrais-je me situer d’une façon définitive. J’aurai vécu tous les niveaux à un moment donné ou à un autre de ma vie. De façon sporadique s’amènent des craintes, des doutes lesquels finissent par se résorber plutôt facilement.La jalousie, c’est celle des autres que l’on déteste.
    Je me demande si un sentiment de jalousie n’est pas une sorte de transfert sur l’Autre, une sorte d’interdit à vivre ses propres fantasmes si bien qu’on finit par les transposer. En fin quoiqu’il en soit, on comprend qu’en évoluant dans une relation, on doit aborder des transactions psychologiques de tout ordre.
    J’avais lu ou entendu, je ne sais quand, cette joke:
    (homme ou femme…c’est la même chose)
    « Il y a deux sortes d’homme qu’on trompe: ceux qui sont trop jaloux et ceux qui ne le sont pas assez » (rire)
    Renée

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