La jalousie n’est pas un défaut, c’est une preuve d’amour. Faux. La jalousie n’est pas une preuve d’amour. On peut être jaloux sans aimer. On peut aimer sans être jaloux.
La plupart des hommes et des femmes s’attendent à être traités de façon privilégiée par leur partenaire. C’est quand ce dernier gratifie une tierce personne de ce « traitement réservé » qu’apparaît la jalousie. À une extrémité du spectre, il y a celui ou celle pour qui l’exclusivité sexuelle n’est pas cruciale si on a bien défini ensemble ce qui devait être réservé au couple. À l’autre bout, il y a celle pour qui la moindre interaction entre son homme et une tiers paraît menaçante ou celui que le regard d’un passant vers sa chérie fait fulminer. La jalousie maladive est un problème personnel qui n’a rien à voir avec les agissements réels de l’autre. Elle induit des comportements obsessionnels, dommageables voire destructeurs pour le couple : questionner, espionner, accuser…
Je suis toutefois d’avis qu’un zeste de jalousie, qui titille ou qui excite, dont on parle et rit sur l’oreiller, peut donner du panache au lien érotique et amoureux. En fait, dépendant de notre degré d’atteinte, la jalousie peut représenter un détonateur de volupté ou une arme de destruction. Posez-vous la question : sur une échelle de 0 à 10, à combien situez-vous votre jalousie. Au delà de 5, réfléchissez, vous êtes sur une mauvaise pente. À zéro tout autant puisqu’à mes yeux, l’absence totale de jalousie frôle l’indifférence. La jalousie est une émotion, comme le sont la colère ou la peur. Les émotions sont rarement seulement positives ou négatives. La peur constante est stérile mais c’est le fait de ressentir la peur, face à un danger, qui peut permettre d’avoir la vie sauve. Un petit tressaillement de jalousie peut s’avérer bénéfique en donnant l’occasion d’approfondir le lien d’intimité avec son conjoint et de lui faire, non pas savoir, mais sentir, qu’on tient à lui, à elle.
Les jaloux, homme ou femme, tourmentent leur partenaire chacun à sa façon. Elle aura tendance à chercher des preuves matérielles: odeurs, parfums, documents oubliés dans les poches… espionnage téléphonique. Au premier soupçon… au moindre changement d’humeur ou d’attitude (inexplicables pour elle, bien sûr), elle change de comportement, se renferme ou devient insupportable car elle a peur d’être abandonnée. Lui, tirera des conclusions à partir de l’apparence physique et de l’emploi du temps de sa partenaire. Toute transgression dans ses habitudes provoque une avalanche de remarques et de questions. Pour se rassurer, il tentera de limiter l’autonomie de sa « bien-aimée », de contrôler sa vie… Le jaloux malade va jusqu’à faire le vide autour de celle qu’il aime!
Cette jalousie, récurrente et perfide, qui empoisonne la vie des deux partenaires et fera presque à coup sûr éclater le couple, doit être soignée. Elle s’est souvent installée dans l’enfance, s’est incrustée comme un programme que l’on se joue et se rejoue sans cesse dès qu’on se retrouve dans une situation où on se sent, à tort ou à raison, affectivement menacé. Ce qui est programmé peut être déprogrammé. Il faut trouver les moyens, les outils, pour neutraliser le mécanisme.