Croire que deux personnes peuvent et doivent tout se dire est complètement illusoire. Heureusement d'ailleurs. J'ai bien assez (et parfois trop) de ce qui se passe dans ma tête et dans mes états d'âme sans que je sache absolument tout ce qui surgit et se bouscule dans ceux de l'homme que j'aime. Bien sûr, la communication est essentielle. Bien sûr la transparence est souhaitable autour des questions fondamentales pour le couple. Bien sûr, le dialogue est nécessaire à une bonne compréhension des attentes de chacun. Mais se mettre à nu intégralement, ne plus rien avoir qui nous appartienne en propre, toujours tout déballer comme s'il était insupportable de se retrouver, en privé, avec soi-même, me semblent nullement souhaitables. Comment rester fascinant pour l'autre si on ne porte pas en soi une part de mystère? Si on n'a pas des petits bouts d'inconnu à dévoiler? N'est-ce pas merveilleux d'avoir, justement, l'impression qu'on n'aura jamais fini de découvrir l'autre? N'est-ce pas extrêmement captivant d'avoir toujours de l'inattendu à révéler?
Sur des plans plus concrets… Si votre beau-frère vous tape souverainement sur les nerfs et que votre homme, son frère, l'adore, cela n'est pas nécessaire de lui rabattre les oreilles de méchancetés sur son compte! Par contre, si vous devez subir sa son arrivée inopinée à tous moments, parlez-en avant que ça ne devienne un motif de divorce. Autrement, s'il vous est imposé quelques fois par année et que votre chéri voit sont frangin sans vous le plus souvent, pourquoi en faire tout un plat ?
Quant à votre jardin secret, vos fantasmes sexuels, ou vos plaisirs solitaires, sensuels ou érotiques, il n'est pas obligatoire d'en parler si vous jugez que le faire ne bonifierait pas le bien-être de votre couple, votre lien amoureux ou votre alliance érotique. À vous de voir et de vous poser la question. Il n'y a rien de répréhensible à avoir une petite partie de soi qui n'appartient qu'à soi!
Cela dit, rappelons que nous communiquons bien au delà des mots. En effet, il semble que dans une relation d'échange : 7% de notre communication passe par les mots, 38% par le ton, le timbre et l'intonation de la voix et 55 % par le langage corporel (Albert Mehrabian). Alors, ce que l'autre ne nous dit pas, nous devrions, si nous sommes fins synergologues, le lire sur son corps. Et finalement, ce que nous ne disons pas avec les mots, nous le "parlons" avec le corps. À nous de ne pas rester des analphabètes du langage corporel! Si intérêt, je vous invite à consulter le blogue de Philippe Turchet que vous trouverez sur cette page, dans ma blogoliste, ainsi qu'un billet antérieur, Apprendre à lire les émotions corporelles , concernant son dernier ouvrage.