jocelyne robert

Et bien…,  avec nuances et bémols, cela est vrai.  Les chansons qui susurrent à qui mieux mieux les "Mourir d'aimer" et autres "Tu me tueras si tu t'en vas" sont bien dramatiques mais n'ont pas tout  faux. En tout cas, pas complètement…

Et oui, je sais, l'image est un peu glauque et ne fait pas dans la dentelle amoureuse.  Mais quand on se sent mourir d'amour, on ne gazouille pas trop avec les p'tits oiseaux….

On a observé, dans le passé, des bébés et enfants qui refusaient de s'alimenter, se laissaient  mourir de faim par manque d'amour et de marques d'attentions aimantes et valorisantes. Au second degré, la nourriture affective est aussi importante que celle qui se trouve dans notre assiette! On sait aussi que la plupart des suicides sont liés à une carence affective et souvent à une histoire d'amour. Enfin, on estime qu'entre 70 % et 80 % des consultations chez les psys et autres spécialistes de l'âme et du coeur  sont associées à des échecs amoureux.  Par delà le chagrin, c'est  notre identité profonde, de femme ou d'homme, qui en prend un coup lorsqu'on subit un rejet amoureux, lorsqu'on est quitté:  "Qu'est-ce qu'elle a donc que je n'ai pas?", "Je n'ai pas été à la hauteur…"  Le moi est fracturé et par ricochet, le sens à vivre et l'intérêt pour la vie s'étiolent.

Cela étant, la peine d'amour ne conduit pas inexorablement aux pensées suicidaire ou à la mort !  En général, les personnes qui s'effondrent à ce point étaient, au départ, émotivement carencées ou souffraient d'une dépendance affective ou d'un manque d'amour-propre. Si on est solide émotivement, on peut avoir de la peine, mais on y survit.  Et on apprend.  On entend souvent dire qu'il faut s'aimer soi-même pour pouvoir aimer.  C'est à moitié vrai.  Il faut avant tout avoir été aimé.  Plus notre identité de genre est solide — Il est bon que je sois ce que je suis— , mieux on saura traverser les périodes difficiles et souffrantes, sans être réduit en miettes.

Les personnes dont l'estime personnelle se situe entre  0 et 5 sur une échelle de 10, avant de tomber en amour, courent de plus grands risques d'être démolis s'ils vivent un rejet amoureux.  Et le refrain "Chagrin d'amour dure toute la vie" ment effrontément. Ne l'oublions pas.

Pin It
Publié dans : Couple, Érotisme et/ou Pornographie, Femmes, Hommes, Sentiments et Émotions
Avec les mots-clefs : , , , , , , ,

4 commentaires

  • Commentaire de Méli — 19 août 2010 à 16 h 02 min

    Je n’en mourrai pas, mais mausus que ça fait mal, mausus que c’est dur de penser qu’on ne vivra peut-être plus jamais cette si grande complicité, cette si belle tendresse, cette si douce intimité, ce si profond amour, tout ça à cause de la maudite colère causée par des idées fausses probablement induite par la dépression… maudite maladie qui détruit tout !

  • Ping de L’amour peut-il vivre sans Illusion? | Les Femmes Vintage - Le blogue de Jocelyne Robert — 17 août 2010 à 17 h 35 min

    […] 6.  On doit tout se dire dans le couple 7.  Si on aime assez l’autre, on peut le changer 8.  On peut mourir d’amour 9. Quand on aime on devine l’autre 10.Les hommes et les femmes sont si différents qu’ils […]

  • Ping de 10e mythe sur l'amour et la sexualité: Les hommes et les femmes ne se comprendront jamais! | Les Femmes Vintage - Le blogue de Jocelyne Robert — 9 août 2010 à 15 h 52 min

    […] On doit tout se dire dans le couple 7.  Si on aime assez l’autre, on peut le changer 8.  On peut mourir d’amour 9. Quand on aime on devine l’autre ð Néophilie :  Attrait , dépendance, névrose de  la […]

  • Commentaire de Renée — 30 juillet 2010 à 9 h 26 min

    « Mourir d’amour »…
    Ou trouver consolation. Je profite de ce billet de JR pour faire un pont avec l’article de S. Galipeau dans La Presse de ce matin, « Lesbiennes sur le tard ».
    Et tout à fait par hasard, sur la page de droite, Cahier mode: « 10 ans d’idées folles ». Une mode sensuelle pour les femmes jeunes, est-ce là une autre consolation?
    Personnellement, je ne pense pas que l’option homosexualité soit davantage celle des femmes vieillies que celles des hommes vieux. La « zone grise » dont parle l’auteure serait plutôt celle de la bisexualité, sujet à peine abordé.

    Pourrait-on croire que la construction de l’homme soit bisexuelle? Évolution en terrain de régression,comme du temps de la Grèce Antique alors que les femmes s’occupaient au gynécée comme les mamys d’aujourd’hui?

    Jeunes « frencheuses » ou lesbiennes sur le tard, que d’alternatives nous évitant de mourir d’amour. Et pour les hommes demeure disponible la web porno, consolation par l’inaccessible « étoile », les « suzanne » des vieillards.

    Comme JR avait écrit:
    « À celui qui me regarde comme un homme regarde une femme ». Dans ces conditions, pas nécessaire de se consoler.

Laissez un commentaire