Qui est-elle? Jouons un peu…
ELLE ne fut pas créée par Dieu mais par M_ _ _ _
– Elle a eu 51 ans le 9 mars dernier mais fait poupoune de 18 ans
– En principe, elle devrait être en pleine ménopause mais celle-ci est sans prise sur elle
– Sa vraie mère, Ruth Handler est une anglaise de 89 ans
– État civil : elle été fiancée au même bellâtre pendant 38 ans sans jamais l'épouser
– En fait, le mariage n'aurait pu être consommé puisqu'elle n'a pas de vagin
– Elle vit à Los Angeles et a été beaucoup talonnée par les mouvements féministes…
– Bien adaptée, la voici (svp ne pas cliquer sur liens avant d'avoir tout lu)geekette et porteuse de un tantinet féministes
Vous devinez ?
– Mannequin de tous les talents, elle a exercé tous les métiers : ballerine, agente de bord, vétérinaire, astronaute, star de rock, médecin, ambassadrice…
– La tendance politically correct la condamna à un épisode en fauteuil roulant il y a quelques années (ce qui ne l’empêcha pas de devenir championne de soccer ensuite!)
– Née avec le phénomène Bardot, elle porte comme elle (la plupart du temps), une toison d’or
Vous n’y êtes pas encore?
– Elle est restée chaste tout en fréquentant le même garçon depuis 1961
– Il y a de fortes probabilités que votre fillette l’idolâtre ou l'ait idolâtrée
– Ses étonnantes mensurations: 127 mm de poitrine, 25 mm de taille, 115 mm de hanches approximativement!
Confidence : si votre tour de taille fait un enviable 28-30 pouces, vous devriez avoir, pour correspondre à ce gabarit, 140 po de tour de poitrine! Sans doute vous précipiteriez-vous, le cas échéant, chez un plasticien pour une réduction mammaire! Chose certaine, vous auriez plus de chances d’être une attraction de cirque qu’un top model!
Vous avez reconnu cet incontournable membre de votre famille : Barbie. Figurine de plastique bien roulé, plus d’un milliard de fillettes, sur tous les continents, n’en finissent plus de l’habiller et de la déshabiller depuis 51 ans. Des centaines de milliers de mètres de fringues griffées qui font de Mattel le leader mondial du « prêt à porter ». Barbie : une féerie de Noël qui scintille à la petite semaine.
Un corps fabuleux.
Des jambes à l’infini, un galbe de déesse, une fraîcheur impérissable. La séduction et la féminomanie incarnées. Un symbole sexuel vraiment universel. Paradoxe des paradoxes, le seul symbole sexuel qui n’a pas de sexe!
Barbie est à l’image des sirènes d’Ulysse : enchanteresse poitrine, sexe en queue de poisson. Le mythe oblige: pas de vagin donc pas de règles, pas de syndrome prémenstruel, pas de vaginite, pas de grossesses ou d’accouchement, pas de pré-ménopause en vue. Pour elle, nul assujettissement à la nature ou au temps qui passe ! Une fiancée intemporelle, un mariage inconsommable. ( Papa Mattel a de la suite dans les idées!)
Des amours légendaires
Le partage de la sexualité, le désir d’enfants et, il faut bien l’admettre, le sentiment d’incomplétude dans le célibat invitent à former un couple stable. Mais Barbie ne peut convoler : hypersexuée au nord, elle est asexuée au sud. En courtisant cette nymphe inaccessible et souveraine pendant une quarantaine d'années, Ken a poursuivi un fantasme. Désir sans cesse renouvelé parce qu’inassouvissable. Il était condamné à perpette à lui servir de faire- valoir, le pauvre. Il en va de même pour tous les figurants de l’univers barbien : l’amie Skipper, la frangine Stacie et toute la ménagerie illuminent la prima donna. Mais, ne nous méprenons pas : Barbie, objet sexuel, possède du pouvoir et du cash!
Une représentation mythique
Selon moi, Barbie suscite le rêve bien plus que l’identification. Avec elle, la petite fille a surfé sur des vagues d’or et de cristal. Elle devient princesse, lauréate, hôtesse impeccable… qui flanque tout en l’air quand elle en a assez! Elle s’offre un château, voyage seule quand ça lui chante, gagne des compétitions, fait des études, excelle dans toutes les professions ou à ses fourneaux (ben oui, ça aussi…). Mais elle n’attend jamais après personne et ne compte que sur elle-même.
Les adolescentes de 12 ou 13 ans ont joué à la Barbie. Sauf de rares exceptions, elles ne lui ressemblent guère. Et fréquenteront l’Université en plus grand nombre que les Ken… Tiens, cela me fait penser… Les petites filles dont j'ai fait partie se projetaient dans un modèle de mère; ma fille s'est projetée dans le modèle Barbie ( beauté et pouvoir); ma petite-fille risque bien, si elle est dans l'air du temps, de se projeter dans un modèle de femelle bandante (girly power)
Il y a une vingtaine d'années, Happy to be me voulut rivaliser avec la diva. Avec ses larges pieds dans ses godasses plates, la boulotte brunette ne passât pas la rampe. Parce que les petites filles ne s’y sont pas identifiées pensez-vous? Probablement le contraire : parce qu’elles se sont trop bien reconnues en elle. Comment accéder à la magie du rêve avec une poupée si proche de la dure réalité?