Ce matin, je me suis levée en douceur. L'Homme était déjà parti au travail… Son dernier jour de formation avant les vacances. Youppie! Il neigeait à gros et abondants flocons. À la radio, la voix de Noël de Joël. Mon café au lait, sucré à point, une grosse tranche de panettone, mon journal…
À chaque instant, j'ai pensé que la vie était vachement belle: En enfilant ma caressante robe de chambre, en glissant mes pieds dans mes muffles bleues, toutes neuves, en connectant la machine espresso, en faisant monter le lait, en pressant mes oranges, en allumant la radio, en constatant que, grâce à un bouton magique, le four s'était miraculeusement nettoyé durant la nuit, en regardant cligner les petites lumières dans l'épinette de ma vieille voisine, en épiant les geais grignoter autour de la mangeoire, en ajoutant une buche dans l'âtre encore tiède…
Il y a des jours comme ça où rien ne cloche. Où tout est plaisir, calme et volupté. Ils compensent pour ceux où rien ne va, où l'on regrette de s'être levé. Ce sont des jours guirlandes!
En sirotant mon café, j'ai ouvert ma page Twitter pour vite constater que les abonnés en ligne semblaient être dans le même état d'esprit. Avec les magiciens Alain, Guy et quelques autres twitteux, nous nous sommes mis à badiner, à exulter, aspirés dans une sorte d'irrésistible tempête de jouvence. Nous avons déliré comme des vieux fous. C'était notre manière de faire des pirouettes et galipettes dans la neige; de gambader et de se rouler dans la joie.
Ceux et celles qui ne connaissent pas l'hiver québécois ignorent tout le potentiel de bonheurs, de rires et de vitalité qu'il recèle. Ils ne savent pas combien le cocon est doux après avoir pelleté, soufflé, roulé la neige en boules et en bonhommes.
Cette année, nous passerons Noël en Amérique centrale. Avec toute la tribu: mon homme et moi, ma fille et son chéri, leurs enfants et deux amis des enfants… Pour cela, j'avais décidé de ne pas faire d'arbre de Noël.
La récréation matinale sur Twitter m'a fait changer d'avis et j'ai passé l'après-midi à illuminer le grand genévrier bleu qui nous accueille dans l'allée. Ainsi éclairée, chacune de nos arrivées à la maison sera bien plus heureuse!