Avez-vous regardé Penthouse 50 à Radio-Canada ce 10 janvier? Cette nouvelle émission dans laquelle nous retrouvons les adorables folles que sont Estelle ( Élise Guilbault ) et Loulou (Isabelle Vincent), découvertes dans Sophie Paquin, promet d'être un pur moment de grâce hebdomadaire.
Je me disais, en me régalant du spectacle, que par delà le formidable talent des comédiennes, leur jeu enlevé, les situations loufoques (et invraisemblables), la gueule "cougarugissante" de Loulou et le minois incommensurablement magnanime d'Estelle, ces femmes représentent réellement l'avènement d'un type féminin nouveau, sans précédent historique. Bien sûr, dans la forme, le scénariste Richard Blaimert tartine épais. Heureusement pour nous puisque c'est ce qui fait de la série, du vrai bonbon. Elle nous décoiffe et on en redemande. Mais dans le fond, ces femmes, qu'on imagine frôlant la cinquantaine, sont le reflet d'un très grand nombre de quadras ou quinquas d'aujourd'hui, qui une amie, une collègue, une voisine ou … soi-même.
Rappelons-nous qu'il y a à peine 50 ans ( un clignement de paupière dans l'histoire): la femme de 25 ans célibataire était une "vieille fille" sèche et full fru et toutes les autres, des ménagère consacrées, comme celle-ci:
Même dans les années post révolution sexuelle la femme seule, séparée, célibataire ou divorcée avait à peine droit de cité. On s'en méfiait comme de la peste. Je me souviens de femmes, autour des années 80, me confiant qu'elles évitaient de sortir le samedi soir parce que tout le monde était alors en couple ou le dimanche qui était réservé aux "petites familles" . Pour ma mère, née au début du siècle passée (elle m'a eue trrrès tard ;), il aurait été absolument et totalement inimaginable qu'une femmes puisse, surtout après 40 ans, vivre seule et avoir une vie sexuelle active, pleinement choisie et décidée. Les "femmes cougars" contemporaines doivent la faire frissonner dans l'au-delà ( d'excitation bien plus que d'indignation).
Quel chemin parcouru! Quel changement! Dans les années 50', Maman Plouffe, personnifiée sur la photo plus bas par Amanda Alarie, avait 4 enfants âgés de 17 ou 18 ans à 25 ans, tous à la maison. N'est-ce pas troublant de savoir qu'elle jouait le rôle d'une femme d'environ 50 ans ans, soit sensiblement le même âge que Loulou et Estelle. Cela, ça n'est pas de la fiction. Juste de l'évolution. Fulgurante transformation.