jocelyne robert

Maj.: 3 novembre 2011

La déferlante "coaching de vie" commence à m'inquiéter…

En plus des coachs de vie, voici qu'on assiste  à l'arrivée des "coachs de l'amour " qui proposent d'établir des "diagnostics amoureux". Oui oui rien de moins. Il n'a pas suffi de médicaliser l'érotisme,  voici qu'on veut médicaliser l'amour !  Après le diagnostic, proposera-t-on un petite pilule rouge pour  soigner la patientèle amoureuse?

Les stars parlent de leur coach de vie. Ces derniers s'annoncent partout. Ils sont dans l'air du temps, ont grand vent dans la voile. Même le Dr Turcotte en avait un. On finit par se demander si on est normal ou si on n'est pas en danger quand on en a pas! Quel est le dénominateur commun de ces coachs s'annonçant sur la toile comme: le réalisateur de rêves, la coach de séduction, le thérapeute transpersonnelle (sic), l'injecteur de pouvoir, le créateur de changements, la dynamiteuse de votre énergie, la thérapeute psycho-volumétrique (oui madame!) et j'en passe…? En fait, il y en a quelques-uns: leur job n'est pas encadrée, leur titre est improvisé, leur formation est nébuleuse et on ne sait jamais trop bien d'où ils sortent! 

Bien sûr, l'ICF (International Coach Federation) donne cette définition: « Le coaching professionnel se définit comme une relation suivie dans une période définie qui permet au client d'obtenir des résultats concrets et mesurables dans sa vie professionnelle et personnelle. À travers le processus de coaching, le client approfondit ses connaissances et améliore ses performances. »

Bon. Le coach de vie accompagne son "coaché" vers un "plein épanouissement", dans toutes les sphères de sa vie — et notamment dans sa vie perso— alors que le coach d'affaires se concentrera sur la vie professionnelle de l'individu.

Pour devenir coach de vie, il existe de nombreuses formations. Il n'y a pas de réglementation en la matière, ni de cursus plus reconnu qu'un autre. L'aspirant-coach se familiarise avec différentes approches qu'il appliquera ( ou tentera d'appliquer) ensuite: programmation neurolinguistique, analyse transactionnelle, approche systémique et bien d'autres. Les formateurs de ces coachs leur conseillent de choisir une approche avec laquelle ils se sentent bien  (?) et de la tester sur eux-mêmes pour voir si résultats sont probants (?).

Un/e psychologue, criminologue, travailleur social, conseiller conjugal ou sexologue reconnu/e, qui a fréquenté l'université pendant 6 ou 7 ans, dont la profession est réglementée par un ordre professionnel peut se laisser porter par la vague et avoir envie de se dire "coach de vie". À ses côtés, ma vendeuse tupperware peut, après quelques heures de formation en PNL ( la programmation neuro-linguistique est le marteau privilégié des coachs) se recycler en "coach de vie". Après tout, elle s'y connaît en cuisine de la vie! J'en connais un, à Paris, promu coach de vie en quelques dizaines d'heures, après avoir toujours travaillé comme vendeur. Une autre, ici au Québec, passée de spécialiste en téléphonie à spécialiste du bonheur. Why not?!?! 

Le hic, c'est qu'il y en a sans doute de très compétent-es. Et la plupart sont probablement sincères et pleins de bonne volonté.  C'est bien là le drame! Allez donc savoir…  Suggestion: vérifiez ce qu'il y a comme formation derrière ce titre, demandez des références. Et surtout, autant que faire se peut, gardez le gouvernail de votre vie en mains, sans confier totalement votre  "bonheur"  ou votre "santé mentale et affective" à quiconque. 

Et puis, parfois, hélas, après le coach et le coaching suit le coachufiage.

P.s.: La PNL est une méthode comportementaliste qui "modélise" les gestes et comportements." Elle agit sur la personne comme Pavlov avec son chien. J'y reviendrai.

P.s.s.: Ce billet est une MAJ ( 2009)

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Publié dans : Culture et Société, Éducation, Médias et Actualités
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7 commentaires

  • Commentaire de Raspini — 2 décembre 2013 à 6 h 37 min

    Bonjour, je suis coach certifié, et je fais souvent de coaching de vie.
    Le coaching est un terme employé souvent à tort et son utilisation devrait être réglementée.
    Un coach digne de ce nom ne rendra jamais un client dépendant de lui ou de toute autre personne, au contraire, son but est de le rendre autonome.

    C’est entre autre un processus de questionnement qui emmène le coaché à trouver c’est propres solutions.

    Il faut avant tout ne pas oublier que j’accepte un client que si il veut ou désir quelque choses.

    Autrement dit coaché c’est accompagné la personne sur ce qu’elle désir en la mettant en face de ses freins, ces difficultés, ses croyances limitantes, afin qu’elle atteigne son ou ces objectifs par le changement.

    Coaché c’est accompagner son client sur la route du changement.

    Alain

  • Commentaire de Gene — 30 avril 2013 à 23 h 17 min

    Vous avez raison de vous inquiéter. Récemment, j’ai rencontré une personne ultra-dépendante de son coach de vie à un tel point que ça m’a inquiété. Un ami m’a aussi parlé de quelques hommes et femmes qu’il connaît qui donnait des encadrement de croissance personnelle très ésotérique et qui se faisait payé très cher de l’heure. Ils finissaient souvent par extorquer une énorme somme d’argent à ces pauvres malheureux naifs qui écoutaient leurs «conseils». Je trouve ça navrant !

  • Commentaire de Jean-Pierre Lemaitre — 14 mai 2011 à 18 h 18 min

    Bonjour
    Comment expliquer cette popularité de la profession? D’une part, par la prise de conscience collective et individuelle de l’importance de s’occuper de soi; des campagnes de sensibilisation s’en sont chargées ainsi que des émissions, des magazines et des ouvrages de différents types; d’autre part, par le constat qu’il est difficile de mener seul une démarche de changement et d’amélioration.
    Pourtant, nous pourrions nous dire que le coach ne fait qu’accompagner des personnes dans la mise en place de mesures ou dans la prise de décisions qu’elles savent nécessaires dans leur vie. J’aime rappeler l’origine du mot «coach», qui explique bien ce qu’il faut en attendre. Ce terme provient des carrioles à chevaux utilisées autrefois pour transporter une personne d’un point à un autre, un peu comme les taxis de nos jours. Et quelle est la première question que vous pose un chauffeur de taxi lorsque vous montez dans son véhicule? Bien évidemment: «Où allez-vous?» Il ne démarrera pas le moteur (mais peut-être son compteur!) tant que vous n’aurez pas répondu à sa question. Il ne vous dira pas non plus que vous ne devriez pas aller à votre destination. Il pourra, par contre, vous suggérer un parcours pour y arriver et, si vous le souhaitez, peut-être vous donnez quelques adresses intéressantes en fonction de vos intérêts. Le coach joue le même rôle aujourd’hui: emmener les personnes d’un point à un autre par la collaboration. Il pourra vous inciter à vous poser des questions, vous inviter à réfléchir à vos options, émettre des suggestions.
    Un spécialiste dans son domaine d’activité peut nous permettre de gagner temps et efficacité. Le simple fait d’être encadré et tenu à une certaine contrainte favorise la mise en place d’habitudes et incite à l’action. Il est plus difficile d’apprendre seul à parler une langue étrangère ou à jouer d’un instrument de musique que de se faire accompagner par un professeur ou de prendre des cours en groupe. De même, il est plus facile de persévérer quand on s’inscrit à un cours de conditionnement physique ou de yoga comportant quelques séances fixes chaque semaine que lorsqu’on fait ces activités seul à la maison.
    Il est vrai qu’il existe de plus en plus de «coachs de vie» et que cela est très facile pour n’importe qui de «s’improviser» dans cette profession. La discussion est sensiblement la même que celle des psychopops. Quels sont les risques à mettre notre vie entre les mains de personnes qui ne sont pas forcément «équipées» pour régler le problème dans son ensemble? Mon point de vue est qu’il y a un élément très important lorsque que l’on choisit un accompagnateur, c’est de se sentir bien avec lui et d’avoir confiance en cette personne. Il ne faut pas négliger l’effet placebo et la force du mental sur un travail de croissance personnelle, aussi se faire proposer des nouvelles options, ou se faire questionner par un tiers à qui nous faisons confiance ne peut pas être très préjudiciable. Comme dans beaucoup de professions (finance, diététique, etc..)il faut être vigilant lorsque nous désirons retenir les services d’un professionnel, et nous renseigner au préalable sur son parcours et les méthodes qu’il utilise, demander des références et discuter avec plusieurs professionnels avant d’arrêter un choix.

  • Commentaire de Renée — 10 mai 2011 à 20 h 25 min

    Civilisation priapique,
    Recherche continue d’érotisation. Et plus, dépasser la frontière du goût pour celle du dégoût.
    La « pornification » entrée dans les mœurs, grâce au web. Immédiateté, infinité, diversité sous la couverture de l’anonymat.
    Pornos plus efficace qu’Éros, devenu un peu ringard.
    Une consommation agressive qui n’a rien à voir avec de la « petite bière ». Quelque chose de plus fort. Du croustillant au scabreux.
    C’est là pour ceux qui en veulent ou en ont besoin.
    Danger certes mais qui est là pour le demeurer.
    Engourdir toute sensibilité pour privilégier l’effet orgasmique. Fantasmagorie des genres.

    Éros et Pornos, ne sont pas des amis mais des collègues de travail
    Si Pornos a déjà été plus difficile à inviter, à rencontrer, il est maintenant disponible laissant ainsi Éros se reposer, se remettre en question
    Ils se sont dit, un de ces deux qu’ils auraient intérêt à trouver un personnage transitoire. Comment le nommer? Sorte de Chronos ambivalent.
    9 mai 2011…les 7 mois d’Émilie
    C’est ma façon à moi de ne pas vouloir

  • Commentaire de Élaine Brière — 10 mai 2011 à 15 h 47 min

    Bonjour Jocelyne,
    Je suis une coach de vie et j’ai fait le choix de suivre une formation sérieuse reconnue par les grandes Fédérations de coaching. Vous avez tout à fait raison de vous inquiéter. La profession de coach n’étant pas encore encadrée par un Ordre professionnel, elle attire bien des « filous ». Tout à coup, on voit apparaître sur leur carte d’affaire le titre de coach professionnel. Pas étonnant qu’une partie de la population ne comprenne pas le réel travail des coachs. Mais les pires conséquences que ces charlatans provoquent sont pour les coachs professionnels qui, malgré leur grande compétence et leur indéniable utilité pour l’être humain ne sont pas pris au sérieux.

    Le rôle du coach n’est pas de rassurer quelqu’un, ni d’être son « directeur de conscience ». Il ne prend surtout pas en charge quelqu’un et il n’effectue aucune intervention générant une dépendance. L’objectif ultime du bon coaching est d’aider une personne à développer davantage sa propre autonomie, à mieux utiliser ses ressources, à prendre en main sa destinée et à réaliser ce qui est vraiment important pour elle et ce, plus facilement et plus rapidement que si elle était seule. Le processus structuré du coaching professionnel l’accompagne afin qu’elle sorte de sa zone de confort et qu’elle accède à son potentiel. Il permet de nouveaux apprentissages mentaux et comportementaux permettant l’émergence de nouveaux schémas de pensées, de nouvelles attitudes et de nouveaux comportements.

    À votre avis, qu’est-ce qui explique la si grande popularité du coaching en ce moment?

  • Commentaire de Renée — 10 mai 2011 à 10 h 57 min

    La première fois que j’ai entendu parler du « coach… » du couple T., j’ai pensé qu’ils s’étaient inscrits à un club de conditionnement physique.
    Le mot est déplacé à mon avis.Ces coach sont-ils des médiateurs de vie conjugale? Arbitres de la bonne entente faisant que les coups seront évités ou retardés?
    Ou encore des sortes de parrain marraine pour parents ou couple tombant en ruine.
    Dans Forum de La Presse, ce matin, article intéressant à lire de l’avocate Sylvie Schirm, A17, « La séparation banalisée »
    Renée

  • Commentaire de leggil — 9 mai 2011 à 19 h 40 min

    Coach de vie ! J’ai connu ça, il y a longtemps: Ça s’appelait « directeur de conscience ». C’était dans les années 50 et 60 dans un collège classique. Ils (directeurs de conscience) étaient des prêtres. Moi, j’étais réactionnaire à ma façon, et j’avais refusé d’en avoir un.
    Les gens veulent se faire rassurer dans tous les domaines. Il en est ainsi en santé. Vient de paraitre un livre institulé « Malades d’inquiétude? » de Nortin H. Hadler, m. d. Combien de gens vont consulter leur médecin sans aucun malaise mais pour se faire rassurer qu’ils sont en santé!
    Gilles

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