Depuis quelques jours chacun y va de sa petite revue de l’année 2011. Certains le font très bien. Pourquoi en rajouter ?
Pas envie de ratisser mon blogue des douze derniers mois pour résumer les points saillants des actualités qui m'ont fait réagir. Pas envie d’énumérer les principales bévues de cette année, certaines risibles, d’autres horribles : scandale de la construction, décisions politiques de Harper, affaire DSK, affaire Turcotte, affaire Cantat, dégringolade du Bloc Québécois etc etc.
Dans cette revue de 2011 sur la terre, rien sur le Québec. C’est bien. Ça nous rappelle notre place dans l’univers. Ça nous remet l’égo en place. Dans sa petite case . Et puis, on aura notre formidable et unique Bye Bye 2011 juste à nous, juste pour nous. On se bidonnera. Parfois pour ne pas pleurer. Ce sera thérapeutique, ce sera notre catharsis nationale du 31 décembre. Qui donc a dit, déjà, que l’ironie était souvent une forme de tristesse ?
Je disais donc que, de notre situation et de nos ennuis québécois, canadiens, harpeuriens, la planète n' a rien à cirer. Maudite bonne raison pour faire de notre mieux, nous prendre en mains, nous démarquer. Pour le bonheur et la fierté, inestimables, d'être de plus en plus nous-mêmes, d’être créatifs, d’oser, de défendre nos positions, nos rêves, de croire et d’y croire…
Pas envie d’y aller de mon petit bilan des événements scientifiques, politiques, économiques, sociologiques, artistiques, et de toutes leurs répercussions sur la personne, le bonheur, le couple, la vie amoureuse et érotique, la quête d'épanouissement et de sens à vivre… Lâcheté peut-être. Peur que ça me déprime de revoir ces 12 mois en accéléré, comme ce film de notre vie qui, supposément, se déroule devant nous lorsqu’on passe de l’autre côté du miroir.
Envie plutôt de regarder droit devant mais pas trop loin. Juste de l’autre côté de la porte de 2011 qui va bientôt nous claquer sur le nez. Et de dire : " Qu’est-ce que je peux changer dans ma vie, privée et collective, dans mon quotidien, dans une journée, pour être plus heureuse et pour dispenser un peu plus de chaleur et de lumière autour de moi… ? Pour n'avoir jamais honte de mon humanité ou de mon appartenance à l'humanité…?
Comment puis-je devenir active dans les changements que je souhaite. L’amour, la joie, la clé, la liberté, sont peut-être au coin de ma rue. Encore faut-il que je m'y rende. Car le bonheur, j’en suis certaine, ne connaît pas notre adresse personnelle, ne fait pas de visite à domicile. C’est à la personne qu'il appartient de le syntoniser, comme on syntonise un poste de radio, après avoir tâtonné pour trouver la bonne fréquence.
C'est toujours au fond de la nuit noire que naît la lumière
Je sais bien, il y a des mondes, des cultures, des territoires et même des familles ou lieux de naissance où le bonheur semble plus facile, plus accessible. Patrick Lagacé en parle très bien dans le journal La Presse d'aujourd'hui . Mais attention, naître dans un milieu doré nous fait hériter d'une estime de soi "sociale", laquelle n'a rien à voir avec l'estime personnelle, toujours difficile à acquérir, quelles que soient nos origines. Dans un billet ultérieur, je reviendrai sur cette idée d'estime de soi "sociale" transmise, et d'estime de soi personnelle, à bâtir.
Pour l'instant, mon désir est de croire que 2012 fasse mentir Nostradamus et ses groupies en étant, non pas l’année de la fin du monde mais, qui sait, l’année du début du monde. Je souhaite:
– Qu’elle soit une année de fierté, de pleine liberté et de partage plutôt que de soumission, de nombrilisme et d’aplaventrisme
– Qu’elle soit une année d’amour en mal de sexe plutôt qu’une année de sexe en mal d’amour
– Qu’elle soit une année empreinte de démocratie, d’écologie, d’humanisme, de féminisme et de socialisme dans le plein sens étymologique de ces termes c’est-à-dire dans le sens de SE SOUCIER LES UNS DES AUTRES
– Qu’elle soit une année d’amélioration concrète du sort et des conditions des femmes et des enfants, partout dans le monde
– Qu’elle fasse mentir ma crainte de voir poindre à l’horizon des guerres de religion…
2012, la fin du monde? Pfft !… Si seulement elle marquait le début de la fin d’un monde et d'une tendance mercantiles, égocentriques et rigides … Si seulement, ici chez nous, elle marquait le début de la fin du règne harpeurien, quel pas lumineux ce serait!
Pour changer de cette 2011 de morons, je souhaite à tous les peuples, et au peuple québécois en particulier, une année toute oxymoronne : paisible et révolutionnaire ! Il y eut la révolution tranquille, pourquoi pas la révolte douce ?