jocelyne robert

Dans le premier numéro du Huffington Post Québec, ce billet initiatique  que je mets à jour plus bas a été publié. 

Mise à jour: 10 février 2012

D'abord, dire que je suis désolée auprès de ceux et celles qui avaient partagé ce billet. Je ne sais trop ce que j'ai fait en faisant cette mise à jour mais les compteurs sont retombés à zéro. Je ne sais pas si vous voyez, comme moi, venir l'ère des grands soulèvements amoureux?  Est-ce que je prends mes désirs pour des réalités? Tel que promis voici la bête d'amour. Cela n'était pas voulu que ce texte soit publié autour de la Saint-Valentin. Raison supplémentaire de parler d'amour dans une période où il est plus que jamais "vendeur" …

De la révolution sexuelle à la régression érotique

De la révolution sexuelle à la régressoin érotique via le triomphalisme porno, une chose n’a pas changé : l’amour est toujours la grande affaire.  Quête suprême, attente languissante, recherche active ou désoeuvrée…?  Même ses détracteurs l’espèrent secrètement. Comment je le sais? Ils me l’ont dit.

 

Du sexe fantasmatique à l’amour allégorique

Il y a quelques décennies, un clignement de paupière dans l’histoire, nous infusions dans des embruns amoureux, sucrés, éclaboussés de bleu pastel et de rose bonbon. Les fantasmes sexuels que nous appelions pensées cochonnes peuplaient notre cinéma érotique intérieur. En permanence, elle avait le « bas du corps » engorgé et lui, des serrements de couilles. Ils trempaient dans leurs fluides corporels…

lls étaient fous et folles d’amour et fantasmaient de galipettes voluptueuses. Et interdites. 

Aujourd’hui, nous macérons dans une soupe à l’alphabet mono-lettre : le X. Épaisse, bien grasse, épicée, couleur peau, et puis non, couleur fesses.  Le cinéma érotique intérieur a fait sa valise puisque chattes, queues, anus et bouches trayeuses popent up à l’infini sur les écrans magiques  … Férus en cul, ils fantasment de transports amoureux. Et mystérieux.

De l’orgasme tabou à l’orgasme totem

C’est comme si, trop pressés de s’affranchir, nous avions filé tout droit, enjambant la joyeuse station du désir et du plaisir au profit du relâchement et de l’assouvissement immédiat.

Sans cette étape pourtant, le sexe ne résonne jamais à l’intérieur, les pupilles n’ont pas même le temps de se dilater de convoitise. On a escamoté l’attente, cette délicieuse suspension permettant aux amants d’avancer, émus, à la rencontre l’un de l’autre, affamés d’étonnement et d’insaisissable, entiers, plutôt que brandissant des bouts de corps concaves ou convexes, pressés de s’emboîter, d’aboutir, d’en finir…
Si l'industrie qui a le plus attiré en 2011 fut l'industrie de l'orgasme tonitruant et clinquant, le rêve le plus partagé fut, incontestablement, le rêve d’amour. De cet amour que l’on perçoit désormais non pas comme une obligation, non pas comme une nécessité mais comme une valeur qui vient insuffler du sens et de la saveur, aux gestes, aux actes, et même à la vie.

Où en sommes-nous ?

Chaque jour, des hommes, jeunes, amoureux de leur chérie, me confient être incapable de performer sexuellement s’ils ne se démarrent pas avec du pornl D’autres fonctionnent au max sur le plan mécanique sans éprouver la moindre satisfaction humaine de leur gymnastique  génitale… Des jeunes filles se demandent c’est quoi « désirer ». Des femmes, réputées sacrées baiseuses, feignent l’orgasme à grand renfort de trompettes pour éviter au mec qui s’échine une fracture du moi…

Ces désillusions, confusions, insatisfactions et dysfonctions me font croire que nous approchons d’un carrefour, d’un tournant vers un changement de paradigme.

Le grand soulèvement amoureux… ?

Le couple hétérosexuel, la cellule familiale, la vie commune, l’union à la vie à la mort, ne sont plus les seuls modèles.  Mais l'amour reste la grande affaire.

Oui, on veut de l’érotisme et des orgasmes. Mais on veut AUSSI, désormais, du sens et de la signification. En veut des baisers, cette caresse en voie de disparition, ce chuchotement de mots d’amour dans la bouche de l’autre. On veut du lien.  Du lien érotique Et amoureux.

Peut-être devrons-nous, pour accéder à cette alliance, refaire nos classes. Car l’amour, on le craint autant qu’on le souhaite. Il force à se distancier de son propre égo, il exige l’admiration, cet ingrédient-clé d’une relation capable de traverser le temps. Il entraine derrière le miroir, plus loin que le reflet de soi-même auquel nos univers si individualistes nous ont scotchés. 

Si on parvenait à syntoniser la fréquence « amour » sur les ondes tumultueuses de nos vies, comme on syntonise un poste de radio, on aura fait un pas. On sera sur le point d’inventer le sexe relationnel, le sexe affectueux, voire le sexe amoureux.

Qu’est ce qui me permet d’écrire que l’amour est toujours la grande affaire? Je le vois, je l’entends, je le constate, je le lis, je le sens, je le renifle chez tous les hommes et toutes les femmes, jeunes et moins jeunes.

Après la révolution sexuelle et  la régression érotique, pourquoi pas le grand soulèvement amoureux ?

 

 

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Publié dans : Amour, Couple, Culture et Société, Médias et Actualités, Sentiments et Émotions, Sexualité et Sexologie, Valeurs
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7 commentaires

  • Commentaire de Renée — 10 février 2012 à 18 h 05 min

    L’homme qui dort près de moi n’a plus vingt ans ,depuis longtemps. Moi, non plus.
    Qu’a-t-il perdu
    Qu’a-t-il gagné
    Qu’a-t-il conservé…?

    Le porno ne cesse de s’adapter aux besoins du contemporain via les nouvelles technologies. C’est là pour ceux qui en veulent.
    Trois scénarios :
    Ceux qui la refusent par autocensure et préfèrent une sexualité relationnelle.
    D’autres subissant la sollicitation incessante, y trouveront à l’occasion une formation à distance.
    Et ces derniers qui l’adapteront à leur quotidien comme une « occupation double »

    Et si j’étais un homme? La question ne se pose pas. J’ai à maintes reprises écrit sur le sujet.
    Voir sur mon blogue : Le corps des hommes, les yeux des femmes.

  • Commentaire de David Bérubé — 9 février 2012 à 11 h 50 min

    Mon épouse ce n’est qu’un orifice, que je leur ai dit. Il faut lire, ce n’est PAS qu’un orifice…C’est différent mettons comme phrase…

  • Commentaire de David Bérubé — 9 février 2012 à 11 h 49 min

    Jocelyne, Vous parlez de la consommation de porno dans votre texte. La porno, ça rend triste, terriblement triste. Je ne sais pas pour les femmes, mais je sais que pour les hommes, je vous jures ça fini par l’atterrer. Même si je n’ai que 25 ans, je suis membre AA, bien oui ça arrive hein..Et mes potes dans les réunions fermées en parlent de cela, qu’ils ont cessé de boire de l’alcool, mais qu’ils vont sur des sites pornos pour passer l’envie de la bouteille. Et deviné quoi, après un certain temps, ils sont totalement déprimés et ils sont seuls devant leur écran. Une fois je leur ai dit, les gars, (on se parlait entre gars mots directs ) moi je bande pu devant de la porno ou des fesses et du cul partout, je suis plus capable de ça. Mon épouse ce n’est qu’un orifice, que je leur ai dit. Bien vous savez beaucoup d’entre eux ont cessé la grande consommation de porno, et ils ont meilleure mine et peut-être plus de mines de qualité dans les crayons également, qui sait. Ce n’est pas honteux pour un mec de dire, moi la porno si hard, ça me répugne et ça m’enlève une qualité sexuelle..De plus, j’ai 3 petites filles en très bas âge, je ne sais pas, mais comme père là, est-ce que c’est respectueux de regarder de la porno hard ou la fille n’est qu’une poubelle à éjaculer, quand mes propres filles sont des femmes à devenir ? A quelque part je trouve cela honteux pour nos gamines et nos garçons aussi. Je me pose la question régulièrement. Bref, je crois encore qu’écrire un courriel amoureux à ma douce, ça aura plus d’efficacité à court et long terme sur notre vie de couple..On verra bien..

  • Commentaire de Renée — 8 février 2012 à 17 h 34 min

    Je ne connaissais pas ce journal « virtuel »…internet.
    Premier numéro du Huffington Post (Québec)
    Arianne Huffington – 9 mai 2005
    Racheté en fév, 2011 par América Online (AOL)

    L’article de Jr est intéressant. Les incontournables en 2012.
    Humanisme de la conservation d’amour. Traditions et modernité

  • Commentaire de David Bérubé — 8 février 2012 à 15 h 23 min

    Et pourquoi pas Mario, c’est zen votre offre, ça me plaît..De plus je suis amoureux..Alors à vous l’honneur de sabrer le champagne Madame Robert.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 8 février 2012 à 15 h 26 min

    Mario , David, z’êtes bien chou tous les deux. Faire des bulles, quelle bonne idée!
    Mais pas aujourd’hui . Course folle et bien palpitante .

    Merci de ces bons mots Mario!

  • Commentaire de Mario Bellavance — 8 février 2012 à 13 h 35 min

    Je me permets de vous féliciter en ce jour de grande première pour vous. Je vous offre un bouquet de reconnaissances pour toutes les fleurs d’Amour que vous avez semées, sarclées, arrosées… Que l’Amour triomphe dans les coeurs de vos lecteurs, de vos lectrices! Ma chère Jocelyne, c’est à ton tour de te laisser parler d’Amour… Allons! Levons-nous dans un grand soulèvement d’Amour!!!

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