jocelyne robert

L’été, visage et corps se mettent davantage à nu, dans la lumière. Ils se laissent voir.

L’hiver, sur les plages du Sud, j’ai souvent observé que les corps féminins se ressemblent de plus en plus, avec, bien sûr, plus ou moins de flétrissures et de relâchement, de lissité ou de fermeté…

Je fais le même constant en ce moment, sur les terrasses montréalaises ou sur le bord de mon petit lac.

La semaine dernière, je regardais la photo de mariage de ma mère.  1934.  Elle avait 25 ans, C’était tard pour l’époque et on disait qu’elle avait déjà coiffé la Sainte-Catherine*. C’était un grand mariage.  Mon grand-père était un prospère éleveur bovin. Il mariait sa première fille. Je suis fascinée par la grande diversité des visages et des silhouettes féminines sur la photo.

Elles sont  éblouissantes ces femmes :  des cheveux de toutes les longueurs et de toutes les couleurs, tressés, relevés en chignons, bouclés…  Des corps, minces, potelés, ou grandioses…  Des teints, des dents, des fronts, des regards, des nez, des seins, des ventres tous fiers et tous distincts les uns des autres. 

Chaque corps, chaque trait,  est unique, singulier. Tantôt par le petit nez, tantôt par les grands yeux océaniques, on reconnaît chez certains invités des airs de famille. C’est le cas des trois Grâces, la mariée et ses deux demoiselles d’honneur, ses sœurs. Mais aucune femme ne se ressemble. Ma famille ayant des origines amérindiennes du côté maternel, le fusionnement avec les blonds aux yeux aqua de la lignée patrilinéaire a engendré une joyeuse diversité de phénotypes. Ce qui impressionne, sur le cliché sépia, c’est que chaque femme affiche assurément beaucoup de fierté d’être ce qu’elle est et comme elle est.

Quand j’étais enfant existait une vaste gamme de beautés. Il y avait la beauté des femmes asiatiques, caucasiennes, négroïdes, indiennes…  Une panoplie  d’yeux ronds ou bridés, noirs ou bleus… Un  éventail de nez fin, épaté, retroussé ou aquilin…  Une palette de couleurs et de textures de peaux, blanches, ébène, rousselée, bis, rosée ou chocolatée…  Un assortiment de cheveux châtains, roux, blonds, noir, sel et poivre, blancs, crépus, bouclés ou droits…

Cela me faisait rêver, exacerbait mon envie de découvrir le monde.

Aujourd’hui, on tend vers un prototype unique, universel de beauté :  la Barbie blanche, blonde, grande, fuselée, pulpeuse au nord et mince au sud, avec un visage en forme de cœur. Le type  Madonna. Les femmes noires se font éclaircir la peau, défriser la crinière, affiner le nez, amincir les lèvres…  Les asiatiques se font débrider et agrandir les yeux,  décolorer les cheveux, gonfler la poitrine. Certaines femmes sud-américaines, généralement assez courtes sur pattes, vont jusqu’à se faire rallonger les jambes. Les blanches se font barbiriser **  davantage, rehausser les pommettes, élargir les yeux, gonfler la lippe, bomber le cul.

Les nez, bouches, seins refaits ou repulpés se ressemblent tous. Ne parlons même pas des cheveux, à peu près tous dans les tons de blond, plus ou moins de la même longueur et méchés. Bientôt, toutes les femmes  blanches, de tous âges, se ressembleront comme des gouttes d’eau, et  toutes les autres s’en approcheront, avec des allures faussement métissées.

Je ne sais pas ce qu’on peut faire pour stopper cette folle  chevauchée vers l’uniformisation. Et si rien ne freine cette dérive, nous filons vers un regrettable appauvrissement du genre humain, du visage humain, de la diversité humaine.

Quel dommage que cette vision réductionniste de la beauté féminine nous fasse tendre vers l'uniforme corporel!

(suite)

* Expression signifiant que la jeune femme  qui n’était pas encore mariée à 25 ans risquait de rester « vieille fille » .  On fête la Sainte-Catherine le 25 novembre 

** Barbiriser: Se faire transformer pour ressembler à Barbie Dans mon dernier livre. Les femmes vintage, j’aborde cette question de la barbimorphose

 

Ce billet a également été publié dans le Huffington Post Québec du11 juillet 2012 et j'ai largement traité le thème de la folie des transformations esthétiques dans mon dernier livre Les femmes  Vintage

 

 

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Publié dans : Corps, Culture et Société, Femmes, Vieillir
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19 commentaires

  • Commentaire de Renée — 17 juillet 2012 à 9 h 57 min

    Homme facile recherche vigoureuse.
    Elle l’avait trouvé beau…les années passèrent et elle ne voyait plus la beauté d’origine malgré le fait qu’il soit toujours beau d’apparence. Elle le sentait autrement. Les années se multiplièrent et l’homme avait vieilli et était en réalité devenu moins beau, ce que la femme ne voyait pas. Ni beau, ni laid.
    Un jour elle s’arrêta et tenta de le décrire avec ses mots.
    Histoire inventée de l’usure du temps

  • Commentaire de franz — 15 juillet 2012 à 16 h 00 min

    La beauté des femmes s’est-elle uniformisée ? Cela ne m’a jamais vraiment frappé. Du moins, je n’y ai jamais vraiment porté attention. Et ça ne me préoccupe pas vraiment. Ce que j’ai noté, c’est qu’il y a eu beaucoup d’amélioration avec les années. Quelqu’un plaît à mon regard ? Tant mieux pour moi. L’apparence d’une autre me déplaît-il ? Tant mieux quant même. Et voilà tout. J’ai souvent remarqué que plusieurs femmes d’un certain âge se gardaient les cheveux courts et affichaient des coiffures relevées pour paraître plus jeunes. Et effectivement, elles en paraissaient plus jeunes. Mais ce n’est pas de règle absolue. Beaucoup de jeunes, se gardent les cheveux courts. C’est plus facile à entretenir, moins chaud, plus pratique quoi. D’autres préfèrent les longues crinières jusqu’au bas du dos. Grand bien leur fasse. Quoique personnellement, je répugne à dormir près d’une longue queue chevaline. C’est une question de goût.

    Qu’on se retrouverait demain matin avec 50% de femmes aux cheveux blancs ou gris dans la rue, moi, ça me découragerait. Je m’en sentirais déprimé d’avoir devant moi autant de manifestations de la vieillesse. Cela me rappellerait la mort.

    Des personnes ont-elles exagéré dans l’utilisation de transformations esthétiques ? C’est certain. Quelques plasticiens ont-ils complètement manqué leur coup ? Fort dommage pour les victîmes ! Et celles pour lesquelles la nécessité de se faire remodeler le nez, les oreilles, les seins …, n’était pas du tout évidente, ces personnes qui ont procédé à ces changements se sont souvent montrées plus insatisfaites après le changement qu’avant de le faire. Car leur profond sentiment d’insatisfaction d’elles-mêmes est resté le même.

    Tout jeune, je répugnais totalement à fréquenter une  » grosse  » fille. Faut dire qu’à cet âge les  » grosses  » n’ont pas vraiment la cote. Du moins, pas dans mon temps et pas à cette époque ! En Russie ou dans quelques tribus d’Afrique ou d’Amazonie, peut-être étaient-elles alors plus recherchées. Et quand on est jeune, on peut être plus superficiel. Maintenant que je me suis assagi, je peux dire que les personnes avec un certain en-bon-point, peuvent m’apparaître aussi charmantes, attirantes et belles que les plus minces. Et qu’il y a bien autres choses à rechercher que la simple apparence physique. L’apparence physique reste très importante mais il y a encore plus fondamental.

  • Commentaire de Mario Bellavance — 15 juillet 2012 à 12 h 01 min

    Merci Josée pour votre commentaire. Il m’arrive en ce dimanche comme une grâce venant de l’au-delà… À mon avis, il y a trop peu d’hommes qui s’expriment sur ce blogue; j’espère que votre commentaire à mon égard en inciteront d’autres à le faire… Vous me confirmez dans votre commentaire et j’en suis fier : « La beauté ne réside-t-elle pas en chacune d’entre elles, comme au premier soir, en cette première nuit où elle se révèle unique au monde??? » En ce Jour béni, permettez-moi de reprendre ces phrases millénaires qui nous viennent de Marie : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles ». Lc 1,49 Puissions-nous un jour, une nuit nous exclamer d’une même voix!!!

  • Commentaire de Josée — 15 juillet 2012 à 7 h 19 min

    Chère Jocelyne, comme le sujet de ce blogue est intéressant! Ces choses ont besoin d’être dites et tant mieux si les idées bien établies se font brasser. Pour ma part, je remarque que je plais quand je me trouve moi-même belle. Pas que je sois parfaite dans tous les standards établis par les publicités, par la mode, loin de là, mais parceque je me sens bien cette journée là, à ce moment précis. Notre état d’esprit se traduit par notre sourire, notre démarche, la position de notre corps, nos yeux, la façon d’habiter nos vêtements… Mario, j’aime particulièrement votre commentaire, il me fait du bien. Je ne vous ai jamais vu et pourtant vous me plaisez dans la façon dont vous voyez et parlez des femmes. Sûrement que les femmes sont plus belles en votre présence et ça n’a rien à voir avec l’esthétique plastique « figé »…

  • Commentaire de Diane Duval — 14 juillet 2012 à 15 h 07 min

    bonjour Jocelyne,
    de l’adolescente à la femme vintage un même point commun revient et celui-ci est tout-à-fait légitime: Celui d’être belle, de plaire tout naturellement, s’il n’en était qu’à cela, ce message ne m’aurait pas interpellée.
    À l’école j’ai connu quelques années où l’on portait l’uniforme, où les cheveux étaient courts pour ne pas attraper de poux! Donc toutes des jumelles comme moi « en passant » mais qui a très jeune demandé de ne pas être habillée comme ma soeur!
    À l’adolescence, les cheveux étaient tous de la même longueur et le peu de maquillage toujours à l’école; de la même couleur!
    Nous avons vieilli et c’est toujours la même chose une année cheveux courts frisés,l’autre blonds raides, maquillage léger ou accentué mais on ajoute aussi le poids par chirurgie ou régime; toutes à un poids semblable, pour la grandeur ballerine pour les grandes et talons hauts genre « tour Effel!Pour les petites! Comme je n’ai jamais aimé être pareille comme toutes sans aller à l’excès qui revient au même; toutes pareilles!J’achète beaucoup dans les belles fripperies et je trouve de beaux vêtements qui me font sentir moi et « belle ».Est-ce que l’uniforme nous a suivi dans le temps ou on a peur de la différence! Je vais vous dire un secret je ne juge aucunement de ces personnes mais la beauté est dans les vêtements qui nous conviennent et surtout qu’on aime, la couleur des cheveux le maquillage également, mais surtout la joie de vivre en souriant même si les rides paraissent plus,quand je ne suis pas stressée, angoissée, je suis gagnante.
    Soyons comme une forêt où ses arbres différents nous font voir la vraie beauté! La diversité…

  • Commentaire de Renée — 12 juillet 2012 à 19 h 43 min

    Femmes, cessez de vous regarder ou de vous regarder entre vous. Regarder l’homme « Yé tu beau ou yé pas beau…yé tu fort? ».
    Malheureux les idiots, les travailleurs au salaire minimum, les vieux restant de résidences de vieux. Les vieux impuissants qui ont besoin d’attention. Voilà la réalité.

  • Commentaire de Stéphanie L. — 11 juillet 2012 à 20 h 09 min

    Merci Jocelyne! J’ajouterais que, mise à part le développement des seins, presque tout les signes de puberté sont mal perçus lorsque ce sont ceux des filles: les poils, les menstruations, le gain de poids et l’accumulation de gras aux cuisses, par exemple. Il n’y a que la transpiration aux aisselles qui soit mal perçue chez les deux sexes. Même chose pour la grossesse: on veut que les femmes mettent au monde des enfants mais il faudrait qu’elles retrouvent instantanément leur poids d’avant la grossesse, que leurs seins et leurs parois vaginales= conservent éternellement leur fermeté et qu’elles n’aient aucune vergeture.

    On envoi donc un drôle de message aux filles: voici des signes normaux de puberté et de grossesse mais vous devez en éliminer toute trace pour être considérées comme belles et désirables.

  • Commentaire de Raymonde Tremblay — 11 juillet 2012 à 18 h 49 min

    Chère vous,
    C’est bien vrai comme vous dites que bientôt toutes les femmes blanches seront identiques; chaque midi je vais au spectacle du festival d’été et je regarde les femmes et elles ont toutes le même capri et les mêmes godasses et le même body,ou la même robe, et la même couleur de cheveux,qu’elles aient 16 ou 65 ans; ce qui m’avantage moi vieille peau de 60 ans c’est que mes cheveux sont méché naturellement et mon petit bedon est moindre qu’on aussi d’innombrabes filles, les hanches larges:en fin de compte j’imagine que c’est rassurant l’uniformité dans un monde d’incertitude.

  • Commentaire de Bribes & Trib. — 11 juillet 2012 à 14 h 24 min

    Merci Jocelyne pour ce billet d’humeur criant de vérité. Après avoir écrit sur le syndrome Barbie, il y a quelques temps, je partage d’autant votre avis. Depuis la fin 2011, sévit en France (et bientôt à travers le globe) un problème qualifié de « Santé Publique » que je partage avec vous à travers ces billets :

    Des « As à Seins » aux assassins,
    Du PIP en passant par le Peep… Show !
    Sans pour autant faire les gorges chaudes sur le décolleté des victimes…
    http://bribestrib.blogspot.fr/2011/12/aux-as-seins.html
    http://bribestrib.blogspot.fr/2011/12/aux-as-seins-assassins-2.html

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 11 juillet 2012 à 16 h 29 min

    Bien intéressant votre remarque Stéphanie… Je n’inventerai rien en disant que c’est parce que nous vivons dans des sociétés qui favorisent le double standards et le sempiternel deux poids deux mesures …J’aimerais bien entendre d’autres remarques à cet égard.

     

  • Commentaire de Stéphanie L. — 11 juillet 2012 à 13 h 17 min

    J’ai remarqué quelque chose de troublant:

    En réaction peut-être aux métrosexuels des magazines de mode, la culture populaire encourage chez les hommes le retour à la nature, (poil, repousse de barbe, muscles, sueur, etc).

    Malheureusement, chez les femmes, on continue d’encourager le recours à tout ce que qui se fait d’artificiel pour changer l’apparence (maquillage, teinture, rallonges, implants, etc). Non seulement ça mais on ose prétendre qu’en en éliminant de leur corps toute trace de vie (poils, vergetures, rides, cicatrices, cheveux blancs), on est plus « femmes », plus « féminines »!

    Pourquoi le poil, la sueur et les cicatrices sont considérés comme naturels chez les hommes alors que chez les femmes, c’est considéré comme disgracieux et non féminin?

    Si les hommes se rapprochent de leur nature en fuyant les artifices, pourquoi les femmes devraient-elles s’éloigner de la leur pour être considérée comme de vraies femmes et éviter les railleries?

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 9 juillet 2012 à 16 h 44 min

    Franz, je suis en accord avec certaines, en désaccord total avec d’autres qui sont des lieux communs (à mon humble avis)

    René Lévesque plaisait parce qu’il avait du charisme et de l’ascendant. Personne ne le trouvait beau pour autant.

    Quant au désir, il n’est pas tributaire d’un enzyme dans le cerveau, le désir est systémique, peu lié à la beauté, mais au fait d’être vivant, désirable et désiré-e, et d’avoir de l’estime de soi… De nombreuses recherches en font foi.

    Nous sommes une pincée de nature (hormones) dans une pelletée de culture conditionnements).

    Je m’arrête. J’écrirai un message blogue là dessus un de ces quatre…

    Merci encore.

    ps.: l’administratrice de ce blogue me dit que j’ai autorisé des commentaires trop longs… 😉

  • Commentaire de franz — 9 juillet 2012 à 0 h 05 min

    La beauté, pour moi, c’est ce qui plaît. Dans le mot plaire, il y a le mot plaisir. Le plaisir se rattache au bonheur, au désir, à l’attraction qu’exerce quelqu’un ou quelque chose sur la personne qui les côtoie. Que le culturel viennent changer les canons de la beauté, il n’en reste pas moins que la beauté soit fondamentalement déterminée par le plaisir qu’elle cause et l’attraction qu’elle produit.

    En Afrique chez les Hottentots et d’autres tribus, les personnes fessues ( selon nous presque difformes ) sont considérées comme les plus belles. Ce n’est pas parce qu’elles sont fessues qu’elles sont belles, mais parce que le fessu plaît et attire ceux qui les regardent. Autrement dit, la beauté réside dans le plaisir que ressent celui qui la côtoie et non pas dans l’objet contemplé.

    La laideur, c’est le contraire. C’est ce qui déplaît, ce qui répugne, ce qui fait fuir, ce qui dégoûte. La beauté que certaines personnes auraient pu trouver à René Lévesque ne réside pas dans René Lévesque lui-même mais dans le plaisir que ces personnes ont pu ressentir à le contempler, à l’admirer. Ce plaisir peut avoir tiré son origine dans ses faciès de personne tourmentée, parfois craintive, parfois souffrante. Dans son ton de voix qui résonnait avec sincérité. Dans son sourire parfois goguenard, parfois moqueur et mauvais garçon. Dans son langage imagé et souvent truculent. Dans ses airs de chien battu et de victime. Dans sa grande culture, dans son esprit pétillant, dans son intelligence, dans ses faiblesses et ses défauts, etc.

    Ces points qui suscitaient tant de plaisir chez ses admirateurs, c’est ce qui faisait que ces personnes pouvaient le trouver beau. Par contre, ceux qui s’opposaient à lui le trouvait laid et répugnant pour les mêmes raisons. Quant à la séduction, ce n’est pas de la beauté mais de la tactique. J’avais un frère que toutes les filles trouvaient extrêmement beau. Certes, il l’était. Mais c’était surtout un vrai charmeur de sorte qu’aux yeux de ses admiratrices, il apparaissait encore cent fois plus beau qu’il était réellement.

    Quand je dis que la beauté se rattache à l’éros, je n’affirme pas pour autant que toute personne qui plaît au maximum, soit nécessairement une bête de sexe. Une personne magnifique peut n’avoir aucun désir sexuel de toute sa vie du fait qu’il lui manque la petite enzyme au cerveau qui est la condition sine quoi non du désir sexuel.

    Quant à Marilyn Monroe, c’était sûrement quelqu’un qui suscitait du plaisir à voir et le désir sexuel chez bon nombre de spectateurs. Ayant commencé sa vie en faisant le trottoir avant de devenir actrice entre les mains de managers peu scrupuleux, elle s’est totalement abandonnée à leurs moindres désirs. C’était une malade mentale, une droguée et une femme devenue frigide et fragile, qui avait comme philosophie de s’abandonner à tout homme qui pourrait aider à sa carrière. Pour elle, son rôle de femme, c’était d’obéir et de ne jamais se refuser à l’homme qui le lui demandait, même quand elle n’en avait aucune envie. Et surtout ne pas le leur laisser paraître.

    Les gens plus beaux plaisent davantage et ont plus de succès dans la vie. Ceci n’est pas exact pour chaque cas individuel. Mais il n’en reste pas moins que de façon générale, elles ont plus de succès que les personnes laides. Il est aussi vrai que des personnes très belles ont eu beaucoup de problèmes du fait de leur beauté. Si je pouvais trouver la recherche américaine que j’ai déjà consultée, je vous en donnerai la référence.

  • Commentaire de Renée — 8 juillet 2012 à 19 h 24 min

    Un ancien temps récent, les années soixante?
    En matière de mode vestimentaire.
    La mini-jupe a -t-elle été un progrès?
    À première vue oui dans son contexte historique, celui des années 60.
    Vous souvenez-vous de Twiggy? Elle avait été nommée mannequin international de l’année en 1968. Silhouette anorexique idéale pour la mini-jupe, des petites cuisses, des petits seins.
    La mini a signifié un mouvement de liberté en rapport avec la pilule contraceptive. Les femmes refusaient la maturité anatomique de la maternité et affichaient une tenue de jeune fille, jupe courte, souliers plats et poitrine réduite.
    Passe pour les jeunes mais cette mode s’est voulue contraignante pour la majorité des femmes. Bouger avec la mini-jupe amenait une réserve dans la façon de s’assoir ou de se baisser et non de baiser.
    Toutefois dans une observation plus large, l’avènement de la mini-jupe a été transitoire et aura permis au pantalon de faire sa place en toute occasion. Voilà le progrès. Notons également que les mode mini ont amené le mini-maxi , du très court et du très long. Un extrême attire son contraire même dans la mode.
    Toute contrainte à l’action immédiate sera remplacée par des vêtements permettant l’aisance.
    Un exemple. Avez-vous remarqué qu’on a tendance à nous vendre des soutiens-gorges trop petits amenant un inconfort pas toujours « joli », du pigeonnant suggérant quoi? Dernièrement je demandais à une vendeuse dans une lingerie un 36A pour un modèle. Elle me regarde et me dit : « Ah non, vous il vous faut du 34B ». Je savais ce dont j’avais besoin!

  • Commentaire de ouang jocelyne — 8 juillet 2012 à 17 h 20 min

    Les « canons » de la beauté ont été fluctuants selon les époques.Qui tomberait amoureux d’une dame plantureuse et grassouillette du XVIIe ou XVIIIe siècle ? et pourtant certaines ont été aimées jusqu’à l’extrême !Il ne faut pas à mon sens confondre la plastique et la séduction naturelle mal distribuée il est vrai un visage harmonieux pouvant ne provoquer aucune attirance . Associer le physique au charisme c’est ignorer la puissance de « l’être » pour ne favoriser que le « paraître » .Un corps est « animé » non seulement par des muscles mais aussi par des émotions et c’est je crois ce qu’on appelle le « charme » .

    Quant aux teintures dont parle Franz une chevelure argentée avantage les dames de mon âge en conservant une « harmonie » entre le visage il est vrai un peu fané et la couleur de cheveux idoine .

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 8 juillet 2012 à 16 h 44 min

    Très intéressant votre commentaire Franz. Même si je ne suis pas entièrement d’accord. Il en émane que la quête de beauté est un trait de nature alors qu’elle est, à mon avis, bien plus un trait de culture. Et encore là, la quête de beauté est toujours fonction de standards et d’étalons culturels.

    Pas d’accord non plus avec l’idée que beauté = Éros.  De très belles femmes, cela est connu, sont, malgré leur statut de symbole culturel de beauté, absolument incapables de réel partage et abondon érotiques… Marilyn en est un exemple parmi d’autres….  Et des hommes pas  beaux sont de grands séducteurs (René Lévesque) . Là encore, doubles standards…

    La beauté proposée est de plus en plus statique (fixité des visages et des corps en raison des interventions esthétiques) alors que l’érotisme est dans le mouvement et la réactivité des signaux émotionnels. L’érotisme, c’est une approbation de la vie. 

    Vous dites que les belles sont plus favorisées dans la vie. À prime abord, oui. Mais elles sont autant sinon plus dépressives que les moins belles et se suicident tout autant . ( Nelly Arcan).

    Je m’arrête.  Mais j’y reviendrai.  Merci d’avoir partagé votre réflexion…

     

  • Commentaire de franz — 8 juillet 2012 à 15 h 11 min

    Vous savez très bien, madame Robert, que le contraire de votre point de vue peut aussi bien se soutenir. Tout ce que vous affirmez peut aussi se défendre. Au delà de cette frénésie à parfois même torturer son propre corps en vue d'être beau ou belle, il existe des tendances profondes et fondamentales, on pourrait même dire des instincts obscurs, puissants qui font tendre vers la beauté et vers la jeunesse éternelle.

    Qui ne désire pas déjà depuis sa tendre enfance être le plus beau ou le plus belle ? Combien ne se trouvent pas dès leur prime adolescence un peu désavantagé du simple point de vue d'un petit déséquilibre physique ? Oreilles trop grandes ou trop décollées, yeux trop petits, trop exhorbités ou aux couleurs trop ternes, dents mal disposées dans la bouche, mentons en galoche, taille trop courte, épaules trop larges ou trop petites, hanches trop droite pour les filles ou trop arrondies pour un garçon, fesses trop plates ou trop charnues, nez énorme, seins minuscules ou au contraire, monumentaux, etc.

    C'est vers l'adolescence que l'humain aime le plus se voir au miroir et souvent dans toutes les vitrines des magasins sur les rues où il passe avec un sentiment d'amour narcissique pour son propre visage et pour sa personne. Mais au fur et à mesure qu'il se regarde, il finit pas se trouver des défauts. Et en examinant les autres, il en trouve, à tort ou à raison, de beaucoup plus beaux que lui, qu'il envie et auquel il aimerait ressembler. Unetelle affiche des oreilles parfaites. Untel possède les caractéristiques physiques du David de Michel-Ange. Que pouvons nous y faire ? Les belles gens ont tendance à être plus populaires, plus aimées et plus favorisées dans la vie, selon une enquête américaine.

    Je me souviens d'un fait cocasse. J'étais en quatrième année lorsqu'un enfant a été transféré dans notre école. J'étais à la récréation lorsque je me suis rendu compte que toute une file de plus petits suivait le nouveau-venu en criant et en riant. Et lui de courir pour tenter de leur échapper. Il était déjà la risée instinctive des plus jeunes dès le premier jour et c'était précisément la raison pour laquelle il avait été changé d'école. La beauté emporte l'admiration des autres. Les personnes belles et jeunes sont plus recherchées, plus populaires, plus désirées et aimées, plus choisies, plus complimentées, adulées, respectées, etc., du moins de prime abord. Elles doivent ensuite gagner à être connues. Autrement elle perdent ces avantages de surface. Les personnes moins belles ou encore devenues plus âgées tombent à première vue en désuétude dans l'esprit des gens qui les regardent. Sauf si elles ont conservé bon nombre de caractéristiques de beauté et de jeunesse. C'est pour cette raison que beaucoup cherchent à corriger leur corps et à l'embellir de façon à reproduire un maximum de caractéristiques esthétiques. Maquillage, teinture, coupes de cheveux, vêtements, démarche, formes des seins, des hanches, des fesses, de la poitrine, couleur de peau, etc. Beauté signifie esthétisme, érotisme, désir, jeunesse, sexe, santé, jouissance, instinct de vie, éternité, lumière, vitalité, optimisme, bonheur, Eros quoi ! Laideur est synonyme de rejet, solitude, dégoût, vieillesse, maladie, déchéance, discrimination négative, désavantage, difformité, pessimisme, déplaisir et mort, Thanatos alors. On ne peut reprocher à personne de vouloir paraître à son avantage le plus longtemps possible et de conserver le plus de caractéristiques de beauté et de jeunesse. Le problème est dans l'exagération ou dans l'abus de cette quête vers l'idéal qui peut aller jusqu'à la torture, la mutilation et l'auto-flagellation. Il faut aussi accepter la réalité de notre imperfection fondamentale. Tout est une question d'équilibre et de mesure. La beauté est très importante dans la vie, mais ce n'est pas le seul facteur. L'épanouissement personnel et le bonheur dépendent de plusieurs autres facteurs qu'il faut aussi cultiver. Les teintures à cheveux sont une fontaine de jouvence. Elles disparaîtraient de notre civilisation, et en sortant dans la rue, on aurait l'impression que le rêve d'éternelle jeunesse de tout être humain vient aussi de disparaître.

  • Commentaire de Bibi — 8 juillet 2012 à 7 h 46 min

    Bravo Jocelyne,
    nous sommes plusieurs professionnels de la santé à travailler à prévenir et diminuer les problèmes reliés au poids et à l’image corporelle et à favoriser le développement d’une image corporelle positive. Le groupe ÉQUILIBRE en est le « phare ».
    Malheureusement, encore trop de gens profitent du fait que des femmes, d’adolescent(e)s et de plus en plus d’hommes soient obsédés par leur apparence corporelle. Ces soit-disant professionnels vendent du miracle ou font des chirurgies sans JAMAIS se soucier de la personne devant eux… leur but étant de profiter de ces obsessions de la minceur ou du modèle de beauté des médias et de faire de l’argent. Leur santé physique présente ou future et leur état psychologique semble être le dernier de leur souci. Il y a de grands risques pour la santé à adopter des diètes qui font fondre le poids rapidement ou à passer sous le bistouri…
    Martine Bienvenue, nutritionniste

  • Commentaire de Mario Bellavance — 8 juillet 2012 à 6 h 04 min

    Chère Jocelyne! Je te trouve bien pessimiste ce matin et pourtant tu traduis très certainement une facette de la réalité. En fait, si je comprends bien, une pression sans précédent s’exerce sur le monde afin d’enfiler un masque unique, un masque qui adhère à la peau à s’y méprendre. Oui il y a pression mais il y a résistance aussi…
    J’arrive de la Rencontre du Savoir qui avait lieu à la Grande Bibliothèque de Montréal. L’accueil et l’organisation était presqu’entièrement composés de femmes. Beaucoup de femmes du sud, vénézuéliennes… Je ne peux que m’étonner de leur simplicité, de leur coquetterie, de leur différence. Cela fait du bien. Peut-être est-ce partie du Savoir qu’il me fallait apprendre?
    Par ailleurs, devant la brutalité policière que durent affronter les jeunes femmes du Québec récemment, je ne peux qu’admirer leur courage, leur détermination, leur esprit de liberté, d’insoumises. Pas difficile de remarquer en elles, les Madeleine de Verchères de demain… Nous sommes loin des poupées Barbie, il me semble??? Dans le même ordre d’idées, que dire de la performance d’Ariane Moffatt au spectacle de la fête nationale cette année? Pour ce que j’ai pu voir à la télé, elle brillait de tous ses feux habitée par la musique, une musique rythmée par moments mais aussi une musique plus douce sous les intonations d’un « Ce soir, j’ai l’âme à la tendresse… » Encore loin d’une Céline Dion ou d’une Madonna et pourtant quelle musicienne de talent! Non, décidément, malgré la pression exercée sur les femmes du monde, j’ai envie de croire en leur diversité. La beauté ne réside-t-elle pas en chacune d’entre elles, comme au premier soir, en cette première nuit où elle se révèle unique au monde???

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