jocelyne robert

Et oui, Les bobos, ces plateauphiles finis personnifiés par les inénarrables Anne Dorval et Marc Labrèche, me laissent baba ! 

Comme vous sans doute, je les regarde. Et j’aime et je me bidonne.

L’auteur, Marc Brunet, aura beau dire que Les bobos, ne veulent pas donner dans la sempiternelle question des rapports hommes-femmes, il appert que la "sempiternelle question" ne se laisse pas déloger aisément et qu'elle transpire du tandem d'hurluberlus.

Ainsi, par delà la formidable caricature du couple bourgeois bohème qu’ils forment, qu’ils exhibent et étalent, deux petites choses, bien inscrites dans ce « sempiternel rapport hommes-femmes » me chicotent chez  Sandrine et Étienne. 

Sandrine la tendancieuse porte le nom de son mari…

La première chose qui me turlupine, on les présente partout comme étant Sandrine et Étienne Maxou. Sandrine, la femme de…  On comprend donc que Sandrine la fiérotte, « la tendancieuse »,  la hot de chez Hot, la-plus-in-que-in, la plus-que-tendance…  porte le nom de son mari.  Cela ne semble pas du tout concorder avec la palette de couleurs de son personnage.  Est-ce voulu? Un choix éditorial de l'auteur? Cela a-t-il pour but de bien illustrer la symbiose, la siamoiserie des deux protagonistes ? Ou de montrer la contre-révolte de la subversive Sandrine? À l’heure où au Québec, même pour les résidents du Plateau, il est simplement interdit à la femme de prendre le nom de l’époux, exprime-t-elle ainsi sa dissidence politique en usurpant le nom du sien?

Avec les personnalités de Sandrine et d’Étienne-le-chasseur-de-tendances, fondues dans la personnalité psycho-bobo du tandem, il aurait presque été de soi de grossir davantage la parodie en les présentant plutôt comme Étienne et Sandrine Maxou. On aurait pu faire croire ainsi qu’Étienne a pris le patronyme de sa bien-aimée, incarnant jusqu'au bout  LE  bobo-mâle libéré,  le nouvel homme dégagé de toutes conventions archaïques, témoignant à la face du monde de sa suprême bobotitude, de sa désinvolture et de son féminisme assumé.

Étienne Maxou, un bobo féministe à moitié assumé?

Une deuxième chose me chicote, laquelle, finalement, rejoint à contrario, la première.

Sandrine et Étienne ont beau être au parfait diapason, à l’unisson, toujours en lisse concordance l’un avec l’autre, vous avez peut-être noté,  si vous êtes observateurs, qu’Étienne regarde souvent, presque toujours, Sandrine d’un air benoit, en pâmoison, émerveillé lorsqu'elle s'exprime… Il la contemple, semble bouche bée d’admiration pour sa jumelle cosmique.

Et l’inverse n’est pas tout à fait vrai. La plupart du temps, Sandrine opine du bonnet quand son chéri se dandine en s’écoutant parler.  Mais elle ne le regarde pas, ne s’émeut pas de sa diarrhée verbale. Elle acquiesce,  le regard ailleurs, évaporée et distraite, comme si son mari était en quelque sorte son perroquet…

Je suis gaga des Bobos. Et les deux aspects paradoxaux de la personnalité du couple dont je viens de parler, me laissent, de surcroît, complètement  baba…

Et croyez-moi, être à la fois baba et gaga, c'est le pied ! 

N.b.: Les deux dernières images sont des captures d'écran tirées des 4e et 6e épisodes des Bobos, via Télé-Québec 

 

 

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Publié dans : Billet d'humeur ou d'humour, Couple, Médias et Actualités, Télévision-Radio
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9 commentaires

  • Commentaire de Renée Dion — 14 novembre 2012 à 12 h 46 min

    Marc Labrèche avait plutôt interprété le rôle du père d’André Mathieu
    dans le film biographique du musicien . Ça m’est revenu, ce matin.
    Très bonne prestation, inhabituelle à ces rôles de clown.
    Merci Jocelyne pour l’informatin concernant « Des dames de coeur »
    Renée

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 13 novembre 2012 à 17 h 43 min

    Spontanément: Des dames de coeur,  peut-être Monsieur le Ministre mais je suis pas certaine. Elle vient en tout cas de publier un livre :  Le mal du pays http://www.luxediteur.com/content/le-mal-du-pays 

  • Commentaire de Renée Dion — 13 novembre 2012 à 17 h 35 min

    « Tandem d’hurluberlus »…les bobos. Je ne peux donner mes commentaires sur ce télé-roman n’écoutant à peu près pas la télé. J’aurais le temps mais je trouve ce médium envahissant. J’ai changé avec l’âge et aussi avec le grand écran.
    Je connais un peu ces acteurs et je trouve qu’ils en font trop en manières et grimaces. Ils pourraient faire du mime ce qui serait aussi efficace.
    Toutefois, soulignons que Marc Labrèche avait été impressionnant dans l’interprétation du rôle de l’interprète pianiste, compositeur, André Mathieu . J’en avais été étonnée…C’était pas drôle.
    Ce à quoi je veux en venir, me rappeler de ces émissions télé que j’ai déjà aimées, suivies. Les télé-romans de Lise Payette : « Le signe de feu »…j’aimerais qu’on me rappelle le nom des autres séries dont elle a signé les scénarios.
    Youk a dit

  • Commentaire de Mildred — 12 novembre 2012 à 15 h 52 min

    Pour moi les bobos me laissent baba dans leur boboniaisitude …n’a-t-on pas encore fait le tour du plateau… n’y a-t-il pas d’autre cause plus subtantiel à se mettre sous la dent…comme les platitudes exénophobes du maire du Saguenay qui ne connaît pas le sens du terme intégriste…lui n’a vraisemblement pas été à l’école assez longtemps si d’autre l’ont trop fréquenter…

  • Commentaire de Cloutier Nicole Anne — 5 novembre 2012 à 10 h 56 min

    Je viens de lire la réponse de l’auteur Marc Brunet par l’intermédiaire d’Annie Fortin. Sandrine aurait très bien pu n’avoir qu’un nom de famille. Pourquoi aller chercher si loin une explication qui n’a rien à voir avec la réalité des femmes de cet âge-là qui ne prennent pas le nom de leur mari, à 99% sauf exception et aussi parce que c’est CONTRE LA LOI. Mais les dramatiques n’aspirent sans doute pas à coller à la réalité, c’est la question que je me pose, subséquente à la première qui est fort pertinente.

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 5 novembre 2012 à 10 h 06 min

    Wow!  Merci Bertrand!! 

  • Commentaire de Bertrand Plantafol — 5 novembre 2012 à 10 h 05 min

    J’aime la manière dont vous faites dialoguer le réel et la fiction. Un pas de plus pour montrer que le réel le virtuel ne sont si éloignés.
    Je trouve que la manière dont vous faites parler les regards échangés entre les des deux personnages traduit une sensibilité au langage non verbal qui nous amène dans une nouvelle dimension de la série. Génial !

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 5 novembre 2012 à 9 h 25 min

    Pouahahaha…. Il eut été bien plus tendance qu’Étienne s’appelle Cauchon-Lamotte-Bigras-Poitras   pour témoigner de la pérennité de l’amour et de la boboïtude 😉

    En plus la Sandrine est hors la loi puisqu’il n’est pas permis d’usurper le nom d’un autre en ce pays .

  • Commentaire de Annie Fortin — 5 novembre 2012 à 9 h 19 min

    Bonjour mme Robert, je m’occupe des réseaux sociaux pour les Bobos et voici la réponse de l’auteur Marc Brunet à la question: pourquoi Sandrine Maxou?

    Le nom de jeune fille de Sandrine est Cauchon-Lamotte-Bigras-Poitras. Son père est un Cauchon-Lamotte et sa mère une Bigras-Poitras.

    Elle a préféré, comme Étienne, adopter le nom de Maxou parce qu’elle sauverait un temps précieux si un jour on lui demandait un autographe.

    Bonne journée! 🙂

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