jocelyne robert

Huit des mille raisons pour écrire ce texte… 

J’écris ce texte dans la foulée de l’insupportable drame de la jeune Rehtaeh Parsons, d’Halifax qui s’est suicidée il y a quelques jours.

rehtaeh1-1Pendant un an et demi, elle a subi de l’intimidation, s’est faite traiter de salope et de pute sur internet, a revécu en boucle via le web, le viol collectif ( quatre garçons) dont elle avait été victime. Pendant un an et demi, elle a échoué à obtenir l’aide et le support de la collectivité et des autorités, aide dont elle avait un besoin vital .

Je l’écris aussi en pensant Amanda Todds cette jeune fille qui s’est elle aussi enlevé la vie l’an dernier, à 15 ans, n’en pouvant plus de voir ses seins se promener sur le web, servant d’avatar à un salopard.

Je l’écris en pensant à Marjorie Raymond  cette adolescente, morte en 2011  d’avoir subi trop d’intimidation…

Je l’écris en pensant à cette adolescente de 16 ans violée par de six ou sept hommes lors d'une fête  à l'est de Vancouver. Son agression a été immortalisée en vidéo et photos prises dans le champ où la jeune fille avait été traînée, et ont elles aussi été diffusées sur le web.

Je l’écris en pensant à cette jeune fille de 14 ans, sauvagement battue, violée et  laissée pour morte dans les eaux glaciales du fleuve, à Sainte-Catherine , il y a une dizaine d’années. Dans un reportage sur ce drame, diffusé sur Radio-Canada, son principal agresseur (18 ans) avait dit, substantiellement, qu’il croyait que « les filles aimaient se faire agresser comme dans les films… » alors que l’autre évoquait que, « comme elle s’était déjà laissée embrasser, ça voulait dire que c’était ok de la violer»

Je l’écris en pensant à la fille d’une amie qui, à 14 ans, a accepté, pour faire plaisir à son amoureux de partager un moment d’intimité à trois, avec lui et une copine.  Le tout avait été filmé à son insu et quelques mois plus tard, après la rupture, l’ex fit parvenir les images de ces scènes aux parents de l’adolescente puis les étala sur le web. Cinq ans plus tard, malgré l’aide et le soutien indéfectibles de sa famille, elle ne s’en est pas remise, a décroché de l’école, et surmonte tant bien que mal ses idées fortement dépressives.

Je l’écris en pensant à une ado que j’ai aidée alors que je travaillais auprès de jeunes en difficulté.  Elle avait subi un viol collectif ( une dizaine de gars), en plein jour, dans le gymnase de son école d’une région montréalaise. Parce qu’elle était belle, sexy, pulpeuse, il fallut surtout l’aider à surmonter sa haine d’elle-même, sa culpabilité, son sentiment de responsabilité…

Je l’écris en pensant à toutes ces filles et femmes, celles que j’ai croisées comme celles que je ne connais pas; celles qui ont porté plainte pour agression sexuelle et celles, bien plus nombreuses, qui ne l’ont pas fait; celles dont personne ne parle, dont personne n’a envie d’entendre le récit…

J’affirme que nous vivons dans une culture du viol et  de la violence sexuelle parce que :

  • Moins de la moitié des agressions sexuelles sont rapportées
  • Seulement 3% des hommes et garçons qui commettent des agressions sexuelles passent ne serait-ce qu’un jour en prison (ÉU)
  • Le GHB (drogue du viol) est en nette hausse et propension sur les campus et dans les bars. Les signalements à cet égard ont doublé durant les derniers mois et ce, malgré que les traces de cette substance s’effacent après quelques heures dans l’organisme 
  • La popularité du GHB montre bien que le viol ne survient pas « spontanément" comme le prétendent certains et qu’il est, est au contraire, planifié et organisé
  • Le nombre d’agressions sexuelles signalées n’a pas diminué sur les campus collégiaux et universitaires au cours des 20 dernières années (ÉU)
  • L’hostilité prévaut encore bien souvent à l’égard des victimes et les justificatifs abondent du côté des agresseurs
  • Il y aurait 2 à 8% de faux signalements d’agressions sexuelles sur les campus alors les étudiants pensent que 50 % des plaintes pour viol sont fausses  (ÉU)
  • La plupart des images et scènes sexuelles en libre circulation, et surtout dans la pornographie sur Internet, mettent en scène des femmes et jeunes filles qui subissent cette violence et semblent s’en délecter ( agressions, agressions de groupe… ) ou « au mieux », qui sont des choses, objets sexuels instrumentalisés
  • C’est à ces images que les enfants et les adolescents se réfèrent, à un âge où ils ont aussi malléables que de la cire chaude, pour assouvir leur légitime curiosité sexuelle
  • C’est à ces modèles d’hommes et de femmes qu’ils s’identifient et c’est à partir de ces images et messages qu’ils construisent leur personnalité érotique et qu’ils consolident leur perception de ce qu’est être un vrai homme et agir comme tel, ou être une vraie femme et "subir" comme tel
  • Il se vend sur Amazon des jeux « simulateurs de viol »
  • De plus en plus de firmes et marques ( esthétique, vêtements, parfum, coiffure, chaussures) mettent en scène des scénarios publicitaires, à peine voilés, d’agression sexuelle
  • La violence et l’exploitation sexuelles sont devenues des  dispositifs « naturels » de la culture pop. Elles sont banalisées, voire érotisées dans la chanson et les clips et on badine à leur égard dans des sitcoms…
  • Le viol collectif est en nette augmentation partout dans le monde et ce, pas juste en Inde ou dans de lointaines contrées en guerre 
  • Ce matin, comme presque chaque jour, j’ai lu sur Facebook que celle-ci « est une pute car elle couché » et ensuite, que celle-là "est aussi une pute car elle a refusé de coucher »
  • D’ignares ou imbéciles personnages politiques disent « que des femmes ne peuvent être enceintes suite à un viol… » alors que 32 000 femmes sont, chaque année, enceintes de leur agresseurs  (ÉU)
  • La planète féminine nourrit en ce moment son imaginaire érotique dans un livre à méga succès, 50 shades of grey, sorte de remake porno combiné de Cendrillon, La belle au bois dormant et Blanche-Neige dans lequel « he is the master and she is the slave"…

Cesserons-nous de nous aveugler?

Quand cesserons-nous de nous raconter que la violence sexuelle est anecdotique ? Sur quel ton faut-il interpeller nos décideurs, nos politiques et les différents acteurs de notre communauté, non pas pour que les lois soient plus coercitives et plus punitives mais pour que soient mis en place de vrais programmes de prévention et d’éducation à la dignité humaine et sexuelle ?

Il n’y avait qu’un seul programme, au menu scolaire, qui visait à développer la fierté et la dignité, la réciprocité et la compréhension de la notion de consentement, de respect et de pleine et vraie liberté sexuelle. À l’heure où nos jeunes avaient, plus que jamais, besoin d’images, d’un message et d’un discours qui viennent rivaliser avec le message ambiant, pourri et avilissant, il a été sacrifié.

Finirons-nous par comprendre que l’éducation sexuelle à l’école ne vise pas strictement à apprendre aux jeunes à enfiler un préservatif ou à utiliser un moyen de contraception ? Que sa finalité première est de développer l’estime et le respect de soi et d’autrui, comme fille ou comme garçon ?

À part nous indigner, ponctuellement, quand un drame comme celui de Rehtaeh nous ébranle et fait le tour de la planète, que faisons-nous, concrètement, pour annihiler cette croyance plus ou moins consciente, virale chez certains, à l’effet qu’une fille est un mouchoir tiré au hasard, dans lequel un gars peut se secouer, et le jeter ensuite dans la poubelle intersidérale ?

À quand des publicités, bien orchestrées, pour dénoncer cette culture du viol et de la violence sexuelle comme on le fait pour contrer l’homophobie ?

À quand le retour à l’école d’une éducation à la sexualité, à l’affectivité et à la dignité humaine ?

À quand une réelle concertation des différents acteurs et décideurs ( instances politique, culturelle, sociale, éducative, santé, famille etc) de notre société? 

Attendrons-nous que chacune de nos maisons compte une adolescente victime d’intimidation, victime de violence sexuelle, victime d’un viol collectif diffusé sur le web, suicidaire (ou pire encore…) pour réagir, pour proposer une réponse limpide et structurée à cette misère humaine, identitaire et sociale?

Je suis certaine que les jeunes se jetteraient sur un modèle rival de comportement sexuel, joyeux et érotique, comme des prisonniers sur une fenêtre ouverte. Si seulement nous osions le leur proposer…

Ce billet a été repris dans le Huffington Post Québec et dans le Huffington Post France le 22 avril

 

 

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Publié dans : Culture et Société, Éducation sexuelle, Famille, Femmes, Médias et Actualités, Sexualité et Sexologie, Violence
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48 commentaires

  • Commentaire de Renée — 20 avril 2013 à 19 h 24 min

    Cessons de faire peur à nos filles, à nos garçons.
    Les homoforts sont homophobes.
    Encore plus forts, ils doivent prouver qu’ils le sont et la meilleure façon de le faire sera de violenter un sexe faible.
    Sportif ou pas
    Renée de la Youk

  • Commentaire de Christine Hernandez — 20 avril 2013 à 12 h 51 min

    Merci Mme Robert pour ce terrible constat sur notre société. Mère d’une ado de 13 ans, je frémis d’angoisse en vous lisant. J’ai conscience au quotidien d’avoir un rôle essentiel (tout comme mon conjoint) pour la préparer à affronter cette triste culture. Est-ce que j’en fais trop, pas assez ? Est-ce que j’utilise les bons moyens ? Est-ce que je l’outille correctement ? Me parle t’elle de ce à quoi elle est déjà exposée ?

  • Commentaire de Renée — 19 avril 2013 à 19 h 33 min

    De bons commentaires JR , suite à votre billet. Toutefois, je me sens dépassée, « vintage ».
    L’espace d’un instant, j’ai eu peine à faire une différence entre la Rave et le Rape. Et je me suis rattrapée.
    Je pensais que ce genre de scénario se limitait aux vidéos pornos avec des acteurs, actrices, consentants et non à la réalité.
    Renée de la Youk

  • Commentaire de natacha — 19 avril 2013 à 19 h 24 min

    Chère Mme Robert,

    Merci infiniment d’aborder ce sujet.
    Je suis une jeune fille début vingtaine et mes premières relations sexuelles ont fortement été influencé par l’omniprésence de la pornographie et ce, sans même que je m’en rende compte.
    Cela a laissé des séquelles qui sont très difficiles à surmonter et je suis profondément certaine que si j’avais eu des cours d’éducation sexuelle (ce qui n’a pas été le cas), j’aurais mieux su savoir ce qui était normal et mieux su dire non.

    Dans cette ère où la sexualité est omniprésente et la pornographie très accessible nous avons plus que jamais besoin de cours sur le sujet.

  • Commentaire de Olivier Leduc — 19 avril 2013 à 14 h 53 min

    Bonjour,

    J’espère que l’on va voir du mouvement dans les prochaines années. Il est grand temps que les mentalités changent au sujet de la violence sexuelle. L’ignorance qui règne au Québec sur le sujet est franchement inquiétante, surtout considérant la force du mouvement féministe à l’époque. Il faut croire qu’il serait grand temps que les femmes rappellent à la société qu’on ne vit plus dans un monde d’homme.

    Oh, soit dit en passant, ma mère m’a acheté votre livre « Full Sexuel » quand j’étais plus jeune et je tiens à dire que ce bouquin à eu une influence que je pense très positive sur mon développement.

    Merci.

  • Commentaire de Johanne — 18 avril 2013 à 21 h 45 min

    Merci beaucoup à vous, chère Jocelyne, d’écrire et d’alerter et de vous battre pour l’éducation.

    Au moment de recevoir votre texte, ce matin, je venais de lire ceci :

    So you’re tired of hearing about “rape culture”?

    http://cogentcomment.com/2013/03/19/so-youre-tired-of-hearing-about-rape-culture/

    On dirait en effet que beaucoup en ont assez d’en entendre parler, de parler des jeunes, des femmes…. alors que tout reste encore à faire !

    Le texte revient sur des faits concernant des athlètes pour expliquer comment il s’agit d’une culture et non d’incidents. Je le porte à votre attention, en avouant ne pas avoir eu le courage de regarder les vidéos….

    Merci encore et puissiez-vous recevoir des réponses réellement positives à votre appel !

    Y a du boulot…

  • Commentaire de Renée — 18 avril 2013 à 19 h 35 min

    La vie sexuelle,
    Besoin, plaisir, orientation définitive ou occasionnelle.
    Hygiène, sublimation, exacerbation, commerce. Une sociologie de la sexualité en 2013.
    Si le petit chaperon rouge avait été un garçon et sa grand-mère un grand-père? Le loup aurait pu être une louve. Si le Beau au bois dormant s’était réveillé à la septième naine?
    Si l’homme Cendrillon s’était fait mettre chaussure à son pied, un chausson de « vair », il aurait aimé avoir été choisi par une princesse.
    Je veux dire que l’attention est à porter autant à celle des filles qu’à celle des garçons.
    Sortir sans chaperon et travailler sans tracteur.
    Youk

  • Commentaire de Simon B. — 18 avril 2013 à 19 h 17 min

    Une culture du viol. Vous mettez des mots sur des intuitions qui traînent en moi depuis toujours. Pour ma part, tellement que cela me ramène directement à mon homosexualité et à mon dégoût de la culture du viol et de l’agression omniprésente sans la société occidentale.

    L’homosexualité, c’est une part d’inné et une part d’acquis. Je pense fortement qu’il y a dans l’homosexualité une forte part de dissociation face à la culture de la violence. Non pas seulement face à la violence, mais face à une culture de cette violence et ultimement du viol (puisque la frontière entre les deux est infinitésimale).

    Je n’argue point que tous les homosexuels sont pacifistes. Niet. Toutefois, serait-il possible que le fondement de leur orientation sexuelle réside essentiellement (dans l’acquis), en une rupture (inconsciente) et en un refus (subliminal) de la culture du viol permanent (étant la représentation interne de l’hétérosexualité)?

    On peut aussi dire que les hommes qui aiment les hommes, aiment les hommes parce qu’ils aiment les hommes. Ça me va et ça explique très bien mon orientation sexuelle.

    Toutefois, aujourd’hui, en utilisant le vocable « Culture du viol », vous élevez en moi une foule de concepts que la sociologie, la philosophie et la psychologie m’ont apprises – entremêlés de sentiments vécus lors de mon enfance – sentiments de dégoût dans mon désarroi face à notre culture… du viol.

  • Commentaire de Lise Roy — 18 avril 2013 à 11 h 21 min

    Ma chère Jocelyne, quel texte! J’en suis encore toute ébranlée. Quand on a des filles, des petites-filles, comment ne pas craindre pour leur avenir (et leur sécurité)? Je salue également les personnes qui ont commenté… et j’adhère à leur pensée.

  • Commentaire de C Pallascio — 18 avril 2013 à 9 h 45 min

    Aberration profonde du programme scolaire: la sanction des études pour obtenir un DES (secondaire) stipule que les élèves doivent avoir réussi ECR (Éthique et culture religieuse, lequel a remplacé le cours d’enseignement moral) OU Éducation Physique de sec.5.

    Cela signifie qu’on peut échouer indéfiniment ECR tout au long du parcours et passer à l’étape suivante.

    Souvent, contrairement aux matières principales, les enseignants d’ECR font souvent l’objet de tentatives d’intimidation des jeunes qui de toute manière réussissent très bien leur cours d’Éd. Physique… Ou encore, le cours ‘ne lève pas’ : discipline et/ou abaisser le niveau du cours car ce n’est pas obligatoire et il ne faut trop faire réfléchir les élèves. Enfin, quand ce ne sont pas les élèves, ce sont leurs parents.

    Ridicule? vous direz probablement. Le gouvernement a laissé la situation s’empoisonner au fil des années sans jamais prendre ses responsabilités dans le dossier. Ah oui, il y a eu des consultations publiques à la suite de l’histoire de Marjorie Raymond, mais elles ont eu lieu à la fin de l’ère PLQ en plein printemps Érable…

    Et à l’époque de l’ancien régime pédagogique, le problème était exactement le même, moral n’était pas obligatoire…

  • Commentaire de Chantal Locat — 18 avril 2013 à 8 h 38 min

    Bonjour,
    Bien contente de vous lire ce matin et comme toujours d’ailleurs .
    Chose certaine, les gouvernements, les uns après les autres, se défilent de leurs responsabilités de rendre réelle l’égalité entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes.
    La semaine prochaine, lors de la conférence de presse à laquelle je présenterai la semaine contre les publicités sexistes, organisée par la CNCPS, deux des points que vous soulevés sont dans mon allocution:
    Une campagne médiatique grand public contre les publicités sexistes, les stéréotypes, le sexisme et toutes les violences qu’ils engendrent et la mise en place d’un programme d’éducation à la sexualité « efficace » dans le sens de réellement appliqué, dans une perspective de rapports égalitaires non sexistes et non hétérosexistes. L’ensemble des actrices et acteurs du milieu scolaire et des gouvernements doivent agir rapidement, il y a urgence.

    Il y a beaucoup de chemin à faire, les codes associés à la porno sont la norme, ils sont présents dans la mode, les publicités et les émissions de télévision. Pour la CNCPS, Les publicités sexistes, c’est assez ! et notre campagne post-it du 21 au 28 avril le dénoncera.

    Les médias font l’éducation sexuelle avec ce que cela entraîne de problèmes sociaux dont la violence faite aux filles et aux femmes.

    Et pourquoi pas des balises pour les publicités et affiches promotionnelles ?

    Bravo pour vos textes et votre indignation. Je fais suivre votre message
    Chantal Locat
    Consultante en éducation
    Présidente de la Coalition nationale contre les publicités sexistes (CNCPS)

  • Commentaire de Christine Lemaire — 18 avril 2013 à 6 h 28 min

    Merci beaucoup pour cet article.
    Je suis mère d’un garçon de 16 ans et d’une fille de bientôt 12 ans.
    Vous devinerez que cette question m’angoisse. Pour ma fille comme pour mon fils. Celui-ci a sa « gang » de gars, il a beaucoup de mal à s’opposer à ses copains. Je suis féministe depuis toujours, mon fils a grandi là-dedans. Mais pourquoi aie-je l’impression que c’est insuffisant, que cela ne garantit rien du tout? À cause de cette culture, justement.
    Moi qui suis en première ligne pour faire de la prévention, côté fille comme côté garçon, je me sens tellement impuissante…
    Bref, merci à vous (et aussi à Francine Pelletier, citée ci-dessus) pour ces articles percutants. Le ton doit MONTER. Personne ne nous écoute, autrement.

  • Ping de Jamais corps ne fut plus chèrement convoité | Culture et Foi — 18 avril 2013 à 0 h 03 min

    […] fille et la soumettre par le viol sont-ils courants? Tout ceci est bien enchevêtré et complexe. Jocelyne Robert demande depuis longtemps “le retour à l’école d’une éducation à la […]

  • Commentaire de Sophie Sexologue — 17 avril 2013 à 22 h 19 min

    Amen!

    Au Québec, selon la sécurité publique, c’est 8% des agressions sexuelles qui sont déclarées; c’est le crime le moins déclaré au Canada

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 17 avril 2013 à 23 h 30 min

    Merci à toi Jocelyne Richard. C’est ta question la semaine dernière qui m’a donné le petit coup de pouce pour passer à l’écriture de ce billet !

     

  • Commentaire de Jocelyne Richard — 17 avril 2013 à 20 h 35 min

    Merci Jocelyne
    D’avoir si bien exprimé ce qui m’étouffait la semaine dernière. Enfin un peu de baume sur notre souffrance féminine collective.
    Je suis tout à fait d’accord il faut passer de l’indignation à l’action.
    Quel est le meilleur moyen d’influencer nos politiques ?
    Quelle sont les positions respectives de la Fédération des femmes du québec et du Conseil du statut de la femme, je ne me souviens pas les avoir entendues, poutant la situation est on ne peu plus criante.

    Il serait peut-être temps d’en faire le thème majeur pour le prochain 8 mars, pour au moins entamer la sensibilisation. Je vois très bien le titre de ton billet placarder dans les espaces publics en cette merveilleuse journée de la Femme. Effet choc assuré!
    Bonne fin de soirée.

  • Ping de Autre jeu vidéo violent : simulateur de viol RapeLay | Laurent Marcoux, consultant en design industriel — 17 avril 2013 à 17 h 59 min

    […] Jocelyne Robert, sexosophe (sexologue, philosophe de la sexualité) a écrit ceci dans son billet intitulé « Oui, nous vivons dans une culture du viol. »: […]

  • Commentaire de Richard — 17 avril 2013 à 13 h 42 min

    Je n’ai pas de solution magique, mais voici quelques pistes de solutions :

    1: Droit de ne pas côtoyer son agresseur, domicile, travail, école, zone d’exclusion (1km) automatique, l’agresseur devra se débrouiller avec ca. Si l’agresseur était un voisin, un collègue, et bien qu’il assume les conséquences. Procédure claire en cas de non respect.

    2: Clarifier et publiciser la loi sur la non-assistance à personne en danger dans le cas de viols collectifs.

    3: Une fois qu’une victime a porté plaintes, elle peut être victim d’intimidation d’une 2iem vague, les amis de l’agresseur,…ect.

    4: Simplifier le processus pour les victimes: l’intimidation est segmenté (école, en dehors de l’école, dans l’autobus, le métro, réseau sociaux,..) mais il existe qu’une seule victime qui doit porter plaintes à tout ces endroits.

  • Commentaire de Johanne Audrey Johnson — 17 avril 2013 à 11 h 18 min

    Texte très senti et très bien écrit.

    Je ne peux pas croire que les cours d’éducation sexuelle ont été abolis!!!

    La nature ayant horreur du vide, ils ont été remplacés par la pornographie et la culture violente omniprésente.

    C’est horrifiant!

    Continuez votre travail, on a besoin de vous de plus en plus!

  • Commentaire de Jocelyne Robert — 17 avril 2013 à 11 h 09 min

    Merci infiniment chère Sylvie pour votre commentaire si senti ! 

    Cocasse, je suggérais votre livre « Hormones au féminin »,  encore hier,  à une dame qui me confiait ses inquiétudes à l’égard de l’hormonothérapie. 

    Nous sommes en totale parenté de pensée . La liberté sexuelle , c’est le contraire de se soumettre. Au plaisir de vous lire encore!

  • Commentaire de Sylvie Demers — 17 avril 2013 à 11 h 00 min

    Chère Mme Robert,

    Merci pour votre magnifique billet qui me touche droit au coeur.

    Je suis tellement d’accord avec vous.

    En tant que médecin, je vois beaucoup de femmes qui me confient avoir été agressées sexuellement. La majorité d’entre elles n’ont jamais porté plainte et ne veulent pas dénoncer leur agresseur. Elles ont trop peur d’être salies à nouveau. D’être culpabilisées. D’être réduites. D’être détruites.

    La semaine dernière, une de mes patientes m’a demandé: « Mais pourquoi les hommes violent »? Je lui ai répondu: « En bonne partie parce qu’on le permet. »

    Tout comme la pornographie et la prostitution, mondialement florissantes, que j’appelle le PP – le Patriarcat Puant – qui apprend aux hommes (et même aux femmes) à jouir de la soumisson, de l’humiliation et de la dégradation voire la souffrance des femmes, le viol contribue à perpétuer la domination masculine à l’égard de toutes les femmes.

    Tant que l’on ne s’attaquera pas sérieusement à la cuture du viol, que l’on observe à différents degrés partout, il ne peut y avoir de véritable égalité entre les hommes et les femmes.

    Je veux également souligner le très beau texte publié ce matin dans Le Devoir, écrit par Francine Pelletier et intitulé « L’éléphant rose », de même que votre excellente entrevue donnée au cours de l’émission « Médium Large » avant-hier à Radio-Canada. Avant que vous n’interveniez, j’étais déçue des propos du psychologue qui banalisait le viol collectif commis « de bons petits gars sous influence » et gouvernés par leur testostérone. Il faudra un jour briser les nombreux mythes entourant la testostérone, mythes qui ont surtout pour but de perpétuer et de justifier la domination masculine. Rien, absolument rien, ne justifie le viol.

    Il est maintenant plus que temps d’agir tous et toutes ensemble politiquement. Et de dire: C’est assez! Les femmes ne sont pas un sexe. Elles ont un sexe comme les hommes ont un sexe, et nos sexes ont pour but de créer la vie et de nous donner du plaisir… Jamais de soumettre.

    Sylvie Demers, médecin et biologiste, spécialisée dans les hormones sexuelles.

  • Commentaire de Stéphane Picher — 17 avril 2013 à 10 h 23 min

    Merci!
    Ces choses doivent être dites même si on n’aime pas les entendre.

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