J’ai appris des choses hier en visitant l’exposition Bêtes de Sexe au Palais de la découverte. Et oui… Je me suis couchée moins bête. Et peut-être en ferez-vous autant puisque me voici pour partager avec vous ce que j'ai retenu de ma promenade, par temps de pluie, chez les bêtes de sexe.
D'abord, je ne me souvenais pas, comme en témoigne la photo copulatoire ci-contre, qu’il n’est pas rare, dans plusieurs espèces, que le mâle soit beaucoup moins imposant que la femelle.
Ça c’est du lourd!
J'ignorais aussi que la femelle émeu jauge et choisit son mâle au poids. Oui monsieur! Au poids. Comme chez le boucher. Comment elle fait, sans pèse-émeu ? Tout simple : elle invite émeu-mâle à s’asseoir sur elle. S’il fait le poids, bingo! Accouplement garanti.
N’oubliez pas que c’est lui qui va couver l’œuf. Il a besoin d'être solide.
Par ailleurs, les testicules du minuscule mérion superbe pèsent le quart de tout son poids d’oiselet. Vous imaginez votre chéri, avec ses 200 livres (90 kilos) se réveillant avec des valseuses de 25 livres (plus de 11 kilos) chacune ?!
Le mariage pour tous
Chez les orangs-outans, les relations homosexuelles sont moins agressives et beaucoup plus affectueuses que les relations hétérosexuelles. Baisers, toilettages, épouillages, embrassades et gros câlins sont de mise ad libitum. De quoi faire saliver de jalousie les hétéros frus de la bande!
Le polyamour
Les bêtes de sexe, mâles ou femelles, donnent parfois dans les partouzes et les échangismes de tout acabit. L’amour libre permet à celui-ci de draguer et séduire toutes les nanas et à celle-là de laisser planer le doute quant à la paternité. Ainsi, tout un chacun pouvant être le géniteur, la progéniture se verra protégée des attaques de mâles jaloux .
Pour compenser l’incertitude paternelle, les mâles développent de plus gros testicules lesquels abritent de plus grosses usines à sperme. Les chances à la loterie de la fécondation seraient de ce fait décuplées.
Remarquez bien, lorsque vous ferez une visite de famille chez le chimpanzé que celui-ci a des testicules quatre fois plus gros que ceux de cousin gorille. Signe de l’incertitude au sein de son clan, cependant que le gorille mâle, avec ses petites couilles, vit dans une relative quiétude dans son harem…
Homme au foyer et fier de l’être
Chez les bêtes de sexe ovipares, dès la cour et la parade, monsieur déploie ses qualités de futur père de famille en nourrissant sa dulcinée. Il lui montre ainsi qu’il prendra soin d’elle et de leur marmaille après. Les réserves énergétiques des mamans sont littéralement épuisées suivant la ponte et la naissance et, il y a tous ces becs ouverts à nourrir ! Non seulement le père partagera les corvées domestiques mais certains choisiront de s’occuper complètement des petits.
Étreinte et partenaire parfaits: Les bêtes de sexe, eux ou nous ?
Un des premiers aspects corporels que l’animal humain remarque chez autrui est la taille de son corps. Mais, nous savons que les préférences varient selon les cultures et les milieux socio-économiques. Et le plus grand facteur d’influence serait, encore de nos jours, la faim. Oui , la faim, la vraie faim, et non pas l’appétit sexuel!
Dans les classes et milieux bien nantis et favorisés économiquement, donc plus exposés aux médias, les personnes sveltes et élancées seront jugées plus attirantes. En revanche, dans les milieux pauvres et moins développés, la corpulence sera, encore aujourd’hui, interprétée comme un signe de possession de ressources ainsi que de santé et de fécondité.
Conclure…
Et pour vous ? La sexualité est-elle une question de pouvoir ? De distraction ? D’Intimité ? De sens à vivre? Chose certaine, le sexe est bien plus important pour nous, humains, que pour elles, les bêtes. Au point que nous avons inventé des moyens de contraception pour savourer ses plaisirs en évitant la fatalité reproductive.
J’avais oublié aussi combien une multitude d’animaux renversent et bouleversent complètement les stéréotypes de genre. Et combien nombreuses sont les espèces où les femelles dominent et s’accouplent à qui mieux mieux avec plusieurs mâles (cela, quand elles ne les tuent pas après usage!) Alors, de grâce, les références au monde animal pour nous convaincre de la suprématie du mâle, on repassera !
Surtout, surtout, surtout, n’allez pas croire que que je souhaite un univers de dominantes-dominés pour l’espèce humaine. Tout le contraire. Je rêve que la nôtre d’espèce, soit la première qui soit pleinement égalitaire et équitable. Qu'elle témoigne d'un monde dans lequel les rôles seraient allègrement interchangeables.
Cela, pour le plus grand bonheur de ses mâles, de ses femelles, de ses femâles, petits et grands, bêtes ou pas bêtes…
N.b. Merci à la pluie diluvienne sur Paris qui m'a forcée à m'abriter une heure ou deux dans le Palais de la découverte